Cette histoire s’est déroulée dans tout le pays. Il n’y a pas si longtemps, les Américains ont ouvert leurs maisons à un nombre historique d’animaux de compagnie, un développement comparable au baby-boom de l’après-Seconde Guerre mondiale en termes de taille. Plus de 23 millions de foyers américains – près d’un sur cinq dans tout le pays – ont adopté un animal de compagnie pendant la pandémie de coronavirus, selon l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals. Le président Biden a même adopté deux animaux de compagnie : un chien, Major, et un chat, Willow.
Alors que la plupart de ces animaux sont restés avec leurs adoptants, les organisations de protection des animaux se démènent maintenant pour aider certains propriétaires d’animaux à subvenir aux besoins de leurs chats et de leurs chiens – ou à trouver les ressources nécessaires pour prendre soin des animaux abandonnés sous la contrainte économique – de peur que certains propriétaires ne soient confrontés à un décision impossible : Abandonner ou abandonner leurs animaux afin qu’ils puissent se maintenir à flot ainsi que leurs familles humaines.
Trente-cinq pour cent des propriétaires d’animaux de compagnie en septembre ont déclaré qu’ils étaient préoccupés par le coût d’avoir un animal de compagnie dans l’économie actuelle, selon les données du groupe commercial American Pet Products Association. Parmi ceux-ci, la moitié ont déclaré qu’ils pourraient devoir abandonner leur animal de compagnie.
Les responsables des vétérinaires et des refuges disent que c’est un signe inquiétant sur l’avenir de la possession d’animaux de compagnie aux États-Unis. Les ménages des classes moyenne et supérieure gâtent leurs compagnons avec de nouveaux jouets, des aliments haut de gamme et des garderies et des pensions luxueuses. Pendant ce temps, l’adoption d’animaux de compagnie pour les ménages à faible revenu est hors de portée.
L’écrasante majorité des propriétaires d’animaux qui ont moins d’animaux maintenant qu’il y a trois mois disent que c’est parce que l’un de leurs animaux est mort, a rapporté l’APPA. Mais 14% ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas se permettre de garder leur animal de compagnie, tandis que 12% ont déclaré que leur animal avait été relogé et 9% ont déclaré qu’ils ne pouvaient plus s’occuper de leur animal de compagnie pour diverses raisons.
“Lorsque l’économie est en difficulté, les familles sont en difficulté”, a déclaré Lindsay Hamrick, directrice de la sensibilisation et de l’engagement des refuges à la Humane Society des États-Unis. “Cela se traduit par des abandons.”
Les refuges pour animaux à travers le pays ont déclaré au Washington Post qu’ils avaient vu un afflux d’abandons d’animaux de compagnie cette année, l’inflation conservant son emprise sur les budgets des ménages. Même s’il y a eu un certain assouplissement récemment, les prix de l’essence et de l’épicerie restent élevés, tout comme la plus grande dépense de la plupart des Américains, le logement. Le loyer médian national a augmenté de 5,9 % d’une année sur l’autre en novembre et de près de 18 % en 2021, selon le courtier immobilier Apartment List.
Pendant ce temps, l’entretien des animaux de compagnie n’est pas bon marché : la nourriture annuelle, les fournitures et les soins médicaux de routine coûtent entre environ 500 et 1 000 dollars pour un chien et 650 dollars pour un chat, selon l’ASPCA. Les soins vétérinaires surprises peuvent coûter des milliers de dollars. Plus de 4 propriétaires d’animaux sur 10 ont déclaré qu’une facture vétérinaire de 999 $ ou moins les ferait s’endetter, selon un sondage Forbes Advisor.
Alors que les Américains accusent un retard de loyer, les groupes de protection des animaux se sont préparés à un nombre impressionnant d’animaux de compagnie dans la rue. À la mi-octobre, 5,2 millions de ménages étaient en retard de loyer, selon le National Equity Atlas. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport aux 6,2 millions de l’année précédente, cela place toujours 7,4 millions d’animaux de compagnie au bord de l’itinérance, selon un calculateur développé par American Pets Alive, un groupe de défense des refuges pour animaux à but non lucratif.
“C’est sans précédent”, a déclaré Hamrick. « Ce ne sont pas les élèves qui déménagent et abandonnent leurs animaux. … Ce sont des gens qui perdaient leur emploi ou leur appartement, ou peut-être qu’ils n’avaient pas prévu suffisamment de temps pour comprendre ce qu’ils allaient faire de leurs chats lorsqu’ils déménageraient.
Dans les 10 codes postaux aux revenus les plus bas de Philadelphie, le nombre de chiens errants a bondi de 53% au cours de la dernière année et les abandons ont augmenté de 31%, a déclaré Sarah Barnett, co-directrice exécutive d’ACCT Philly, le plus grand refuge à admission ouverte dans le Région.
“Nous voyons juste des gens à un point de rupture”, a-t-elle déclaré.
À El Paso, où le taux de pauvreté est de près de 20 %, les abandons d’animaux de compagnie ont gonflé après la fermeture des programmes d’aide à la location de l’ère covid. El Paso Animal Services, un refuge municipal géré par la ville et le comté d’El Paso, a accueilli 53 chats et chiens en juillet, contre 10 en juillet 2021. Près d’un animal domestique sur 4 a été abandonné pour des raisons économiques en 2022, contre 1 sur 10 au cours d’une année typique, ont déclaré les responsables du refuge.
“Nous voyons de plus en plus de personnes venir au refuge pour se rendre à cause des expulsions… ou ne plus pouvoir se le permettre”, a déclaré Michele Anderson, responsable de l’engagement public du refuge. “Parfois, ils n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture ou ils doivent prendre une décision difficile entre nourrir leurs enfants humains et nourrir leurs animaux de compagnie.”
Pour garder les familles ensemble, El Paso Animal Services a lancé un programme de garde-manger pour animaux de compagnie en partenariat avec le centre pour personnes âgées local. Les bénéficiaires sont variés : un jeune couple qui vient d’avoir un autre enfant, des personnes âgées à revenu fixe, des personnes en situation d’itinérance.
Pour ceux qui ont abandonné leurs animaux de compagnie, c’était généralement leur dernier recours, a déclaré Anderson. Fin juillet, une femme sourde est venue à El Paso Animal Services avec ses cinq chats, accompagnés d’un avis d’expulsion. Elle avait trouvé Turi et Mia, deux chiens errants en noir et blanc, et les avait adoptés. Mia a ensuite eu une portée de trois chatons. Leur propriétaire était dévasté de les abandonner.
Renee Rojas, superviseure de la communauté et du soutien aux animaux de compagnie chez El Paso Animal Services, a trouvé un gardien temporaire et a envoyé au propriétaire des photos et des mises à jour constantes de ses chats pendant qu’elle cherchait un logement permanent afin qu’elle puisse adopter les chats. Quelques mois plus tard, le propriétaire est revenu et a ramené Turi chez lui.
Anderson craint que si la vague de redditions persiste, la quantité d’animaux de compagnie surchargera les refuges. À El Paso Animal Services, il y a plus de 1 000 animaux de compagnie dans le refuge et plus de 2 500 dans des foyers d’accueil. L’ACCT Philly accueille environ 15 000 animaux chaque année – certains d’entre eux, a déclaré Barnett, ont été redirigés depuis d’autres refuges à admission limitée qui peuvent rejeter un animal de compagnie en raison de restrictions d’espace ou de race.
Pour les propriétaires désespérés, la surcapacité des abris les oblige à prendre une décision déchirante : laisser leurs animaux de compagnie dans la rue.
C’est ce qui est arrivé à Baby Girl. Sur une photo circulant sur les réseaux sociaux début mai, le chien métis semblait être attaché à une bouche d’incendie à Green Bay, dans le Wisconsin, tranquillement assis au milieu du quartier, à côté d’un sac à dos rempli de fournitures. Il était clair qu’elle cherchait quelqu’un avec impatience.
Une station de nouvelles locale a rapporté que son propriétaire vivait dans la rue et subissait une chimiothérapie. Avant de se séparer d’elle, il a appelé sept refuges, mais aucun n’avait de poste vacant.
Mais cette histoire se termine bien : Baby Girl a été sauvée par la Wisconsin Humane Society puis adoptée.
“La détresse financière est la principale raison pour laquelle les gens se rendent”, a déclaré Angela Speed, directrice des communications à la Wisconsin Humane Society. “C’est finalement l’histoire de Baby Girl.”
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