TORONTO-
Le dollar canadien gagnera du terrain au cours de l’année à venir, car les prix élevés des produits de base renforcent les perspectives économiques du Canada et la Banque du Canada continue probablement d’augmenter agressivement les taux d’intérêt, selon un sondage Reuters.
Le huard est la seule monnaie du G10 à suivre le rythme du dollar américain, un pôle d’attraction pour les flux refuges, en 2022.
La prévision médiane du sondage était que la devise canadienne se renforce de 0,4 % à 1,26 pour un dollar américain, ou 79,37 cents américains, dans trois mois, comparativement à 1,2568 dans les prévisions du mois dernier. On s’attendait alors à ce qu’il grimpe à 1,23 dans un an.
“Je pense qu’il (y a) des raisons assez solides d’être constructif sur le CAD à moyen terme”, a déclaré Shaun Osborne, stratège en chef des devises à la Banque Scotia.
“La Banque (du Canada) adopte une approche très proactive de l’élaboration des politiques… La politique monétaire va potentiellement évoluer un peu plus rapidement et peut-être un peu plus agressivement que la Fed (Réserve fédérale américaine) au cours des six prochains mois. .”
La Banque du Canada a ouvert la porte à un rythme de resserrement plus agressif mercredi, affirmant qu’elle était prête à agir “avec plus de force” si nécessaire pour maîtriser l’inflation, même si elle a procédé à une deuxième hausse historique consécutive des taux d’un demi-point de pourcentage, levant son taux de référence à 1,50 %.
Les marchés monétaires s’attendent à ce que le taux directeur atteigne 3 % d’ici décembre.
Certains analystes s’attendent à ce que l’économie canadienne soit particulièrement sensible à la hausse des taux d’intérêt après que les Canadiens ont beaucoup emprunté pendant la pandémie pour participer à un marché immobilier en pleine effervescence.
Le boom immobilier devrait se terminer l’année prochaine, selon un sondage Reuters d’experts immobiliers.
Pourtant, le produit intérieur brut du Canada a augmenté à un taux annualisé de 3,1 % au premier trimestre, aidé par une demande intérieure vigoureuse. Cela se compare favorablement à une contraction aux États-Unis.
“L’économie (canadienne) elle-même se porte très bien”, a déclaré Osborne. “Je pense que du point de vue des produits de base, des termes de l’échange, il y a là une bonne nouvelle à raconter pour le Canada.”
Les termes de l’échange sont le rapport des prix des exportations aux prix des importations. Une amélioration rend un pays plus riche.
Le prix du pétrole, l’une des principales exportations du Canada, a grimpé de plus de 50 % depuis le début de l’année, les sanctions occidentales contre la Russie ayant perturbé les approvisionnements.
(Reportage de Fergal Smith; sondage de Susobhan Sarkar et Swathi Nair à Bengaluru; édité par Jan Harvey)