Pas d’immunité pour le frère des comploteurs de la Manchester Arena

Le frère aîné des kamikazes de la Manchester Arena a été débouté dans sa demande d’immunité de poursuites.

L’immunité a été demandée en échange des réponses aux questions lors de l’enquête publique sur l’attentat terroriste, qui a fait 22 morts le 22 mai 2017.

Ismail Abedi voulait une promesse du procureur général que s’il devait témoigner, ses réponses ne le “mettront pas au banc des accusés”, a déclaré son avocat lors de l’audience à Manchester le mois dernier.

Une demande légale a été faite à Sir John Saunders, président de l’enquête, lui demandant d’envisager de présenter la demande au procureur général en échange de la coopération d’Abedi.

Cependant, dans sa décision, rendue publique vendredi, Sir John a déclaré qu’autoriser l’immunité pour amener Abedi à coopérer ne l’emportait pas sur les effets potentiels sur l’administration de la justice, et a rejeté la demande.

La décision indiquait : « Si, à la suite d’un engagement du procureur général, le demandeur devait divulguer à l’enquête des éléments fournissant des preuves pour justifier des accusations de meurtre ou de complot de meurtre, il pourrait alors éviter d’être jugé pour 22 meurtres et avoir causé des blessures graves à beaucoup plus.

« Bien que moins grave, s’il devait divulguer des éléments à la suite de l’engagement qui atteste qu’il a omis de divulguer aux autorités des informations qui auraient pu empêcher l’attentat à la bombe, l’absence de poursuites serait considérée par beaucoup comme un affront à la justice.”

Des images d’appareils récupérés au domicile d’Ismail Abedi lors d’une descente de police le lendemain de l’attentat indiquaient qu’il était “sympathique aux idéaux d’Isis (un autre nom pour le soi-disant État islamique)”, selon l’enquête.

Il a été arrêté, détenu pendant 14 jours et interrogé par des détectives 25 fois, mais n’a été inculpé d’aucune infraction pour insuffisance de preuves.

Les avocats des familles des 22 personnes assassinées en mai 2017 étaient divisés sur l’octroi de l’immunité à Abedi pour l’amener à coopérer et à répondre aux questions, tandis que d’autres s’opposaient à cette décision, la qualifiant de « déraisonnable ».

Actuellement, Ismail Abedi, qui est marié et vit à Manchester, refuse de coopérer à l’enquête malgré des demandes répétées, invoquant son privilège légal de ne pas s’incriminer. Il nie toute connaissance ou implication dans le complot d’attentat à la bombe.

L’enquête doit bientôt examiner comment ses deux jeunes frères se sont radicalisés et ont planifié leur complot mortel à la bombe.