Les responsables ont clairement indiqué qu’ils prévoyaient de ralentir d’abord les achats d’obligations, tout en laissant les taux d’intérêt au plus bas jusqu’à ce que le taux d’inflation annuel passe durablement au-dessus de 2% et que le marché du travail soit revenu au plein emploi.
Les marchés sont extrêmement attentifs aux projets d’achat d’obligations de la Fed, qui tendent à maintenir les prix des actifs élevés en faisant circuler l’argent dans le système financier. Les banquiers centraux sont donc très prudents lorsqu’ils parlent de leur intention de réduire ces achats. Ils veulent donner beaucoup d’avertissement avant de changer de politique pour éviter d’inciter à des girations dans les actions ou les obligations.
Les actions ont explosé dans les instants qui ont suivi la publication de 14 heures, chutant alors que les rendements des obligations d’État ont grimpé en flèche. Le S&P 500 a retrouvé une partie de ses pertes à la fin de la journée, terminant en baisse de 0,3%. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a bondi à 1,68%.
Même avant que le récent rapport sur le marché du travail ne montre un ralentissement de la croissance de l’emploi, les responsables de la Fed pensaient qu’il faudrait un certain temps pour atteindre le plein emploi, selon le procès-verbal.
«Les participants ont jugé que l’économie était loin d’atteindre l’objectif maximum d’emploi global et inclusif du comité», indique le procès-verbal. De nombreux responsables ont également noté que les chefs d’entreprise signalaient des problèmes d’embauche – qui ont depuis été blâmés pour le ralentissement des gains d’emplois en avril – «reflétant probablement des facteurs tels que les retraites anticipées, les problèmes de santé, les responsabilités en matière de garde d’enfants et l’augmentation des prestations d’assurance-chômage.»
En ce qui concerne l’inflation, les responsables de la Fed ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils s’attendaient à ce que la hausse continue des prix soit temporaire. Il est logique que les données soient très volatiles, ont-ils déclaré: L’économie ne s’est jamais réouverte d’une pandémie auparavant. Ce message a fait écho tout au long du procès-verbal d’avril et a été réitéré par les responsables depuis.
“Nous nous attendons à voir des pressions inflationnistes au cours, probablement, de l’année prochaine – certainement au cours des prochains mois”, a déclaré Randal K. Quarles, vice-président de la Fed chargé de la supervision, lors d’un témoignage au Congrès mercredi. «Notre meilleure analyse est que ces pressions seront temporaires, même si elles sont importantes.»
