Au cours de sa courte carrière en tant que magnat de la crypto-monnaie, Sam Bankman-Fried a parcouru les couloirs du pouvoir à Washington, témoignant devant le Congrès et courtisant des responsables à la Maison Blanche.
Mardi, son sort était entre les mains d’un juge des Bahamas, qui a supervisé une audience sur l’avenir de l’exécutif en disgrâce dans un palais de justice rose à Nassau, la capitale du pays. Évitant sa tenue échevelée habituelle de short et de t-shirt, M. Bankman-Fried est arrivé au tribunal vêtu d’une chemise blanche et d’un costume bleu, après son arrestation la nuit précédente.
Au terme d’une audience qui a duré plus de trois heures, le juge a refusé la mise en liberté sous caution de M. Bankman-Fried, qui restera sous la garde des autorités bahaméennes. La magistrate en chef, Joyann Ferguson-Pratt, a déclaré que l’accès de M. Bankman-Fried aux ressources financières rendait son risque de fuite “si grand” qu’il devait rester derrière les barreaux.
Alors que la salle d’audience était dégagée, les parents de M. Bankman-Fried, les professeurs de la Stanford Law School Joseph Bankman et Barbara Fried, ont eu un moment pour lui faire un long câlin.
M. Bankman-Fried était arrivé au palais de justice vers 11 heures avec une forte escorte policière. Ses parents étaient assis au fond de la salle d’audience.
La procédure a porté en grande partie sur la question de savoir si M. Bankman-Fried serait libéré sous caution.
Un procureur des Bahamas, Franklyn Williams, a déclaré que M. Bankman-Fried risquait de fuir et devait être placé en garde à vue, arguant que le fondateur de FTX avait toujours accès à des ressources financières suffisantes pour s’évader. Un avocat de M. Bankman-Fried, Jerone Roberts, a répondu que M. Bankman-Fried était un résident permanent et un propriétaire foncier aux Bahamas, sans aucune incitation à fuir le pays. “Ce n’est pas une maison de vacances”, a déclaré M. Roberts.
M. Roberts a ajouté que M. Bankman-Fried avait décidé de rester aux Bahamas pour “réparer les choses” alors même que son entreprise s’effondrait, montrant qu’il n’avait aucune intention de partir. Alors que l’échange de caution se déroulait, Mme Fried a serré la mâchoire et mâché la monture de ses lunettes, marmonnant de manière inaudible alors que le procureur soutenait que M. Bankman-Fried pourrait quitter les Bahamas.
Alors qu’il plaidait devant le juge, M. Roberts a expliqué que M. Bankman-Fried serait prêt à se soumettre à un couvre-feu et à une surveillance électronique. Il a également détaillé les antécédents médicaux de son client, affirmant que M. Bankman-Fried prenait des médicaments contre la dépression, ainsi que des doses d’Adderall toutes les quatre heures pour un trouble déficitaire de l’attention.
Après que Mme Ferguson-Pratt ait rejeté la demande de libération sous caution, M. Bankman-Fried a semblé rester calme, posant sa tête sur les épaules de ses parents alors qu’ils s’embrassaient dans la salle d’audience.
Il a été remis au Département des services correctionnels des Bahamas. Une audience d’extradition est prévue le 8 février.
