Hé, Hockey Canada, il me semble qu’on n’est pas si pire au Québec

Hé, Hockey Canada, il me semble qu’on n’est pas si pire au Québec

Pour la quatrième fois de suite, une équipe de la LHJMQ pourrait remporter la coupe Memorial.

Les Remparts sont arrivés à Kamloops et des observateurs croyaient que ça allait très difficile contre l’équipe locale. Québec les a clenchés.

Contre Seattle, les grands favoris, enfin, ça devait être le vrai et gros test. Mais non, l’équipe de la LHJMQ a gagné.

Oui, oui, la LHJMQ, cette ligue qui veut interdire les bagarres.

Cette ligue formée «de grenouilles plus molles que de la merde de bébé», écrivait un internaute sur les réseaux sociaux, quand la fin des combats a été annoncée dans le junior québécois.

«C’est pourquoi nous ne voulons pas de vos poulets à merde sur l’équipe canadienne au Championnat mondial junior», pouvait-on aussi lire.

«Ça explique pourquoi la LHJMQ est loin derrière les ligues de l’Ontario et de l’Ouest», analysait savamment un autre internaute.

Cette ligue, depuis 2013, a seulement réussi à envoyer 42 joueurs sur l’équipe nationale junior. Ce sont donc 17% des joueurs en 11 ans qui provenaient de la LHJMQ. C’est vraiment pas beaucoup.

Cette ligue, depuis 2013, qui a seulement réussi à faire repêcher 209 joueurs par des équipes de la LNH.

C’est 68% de moins que la Ligue de l’Ontario.

C’est 47% de moins que la Ligue de l’Ouest.

C’est 18% de moins que le hockey universitaire américain.

Cette ligue qui depuis 2000 a réussi à faire repêcher 524 joueurs. C’est 359 de moins que l’Ontario et 276 de moins que l’Ouest.

On n’est pas bons?

Est-on si pire que ça, au Québec?

C’est vrai que c’est inquiétant de voir à quel point les hockeyeurs québécois sont de moins en moins repêchés et sont encore rarement prisés pour faire partie de l’équipe nationale.

Et ce, alors que les équipes de la LNH continuent de s’arracher les joueurs en Ontario et dans l’Ouest canadien.

On entend souvent que le hockey au Québec est malade. Qu’on n’est pas aussi bons qu’ailleurs et qu’il faut revoir tout notre développement.

C’est vrai que c’est important de toujours se remettre en question. Mais sur quoi se fie-t-on pour penser qu’on n’est pas bons? Doit-on vraiment être gênés?

Je le répète. Pour la quatrième fois de suite, c’est une équipe de la LHJMQ qui pourrait remporter la coupe Memorial. Ce n’est sûrement pas de la chance.

Des Québécois solides

Le deuxième meilleur marqueur au dernier Championnat du monde junior a été Joshua Roy, un Beauceron.

L’année d’avant, dans le top 20, il y avait encore Roy et William Dufour, de Québec.

L’année d’avant, c’était Jakob Pelletier – aussi de Québec – qui était parmi les meilleurs au monde.

L’année d’avant, c’était Alexis Lafrenière qui dominait.

L’année d’avant, c’était Maxime Comtois qui était le cœur du club.

Et avant, c’était Thomas Chabot et Julien Gauthier qui étaient tout feu tout flamme.

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On n’a effectivement pas beaucoup de Québécois sur nos équipes nationales juniors, mais une maudite chance qu’ils sont là, car ils sont souvent parmi les héros de ces clubs.

Si on regarde en 2020, en première ronde, parmi tous les joueurs qui ont été sélectionnés et qui provenaient du hockey junior canadien, qui a le plus de points dans la LNH jusqu’ici?

Dawson Mercer, fier produit des Voltigeurs et des Saguenéens (98), et Alexis Lafrenière (91), deux gars de la LHJMQ.

Hé, Hockey Canada, il me semble qu’on n’est pas si pire au Québec

Les autres ne sont pas mauvais, ce n’est pas mon point. Mais on est capables, nous aussi, de développer des joueurs.

Donc, est-ce que le développement du hockey au Québec doit être amélioré? Sûrement.

Mais est-on si mauvais que nos joueurs méritent autant d’être ignorés par la LNH ou Hockey Canada? Non.

Est-ce que des joueurs du Québec sont défavorisés et se font damer le pion par des joueurs d’ailleurs quand vient le temps de trancher? J’ai peur que oui.

Et j’ai même peur que ce soit fait inconsciemment, parce que c’est comme ça depuis longtemps, comme si l’espoir européen ou américain partait en avance.

Des erreurs

Les difficultés de Jonathan Drouin à Montréal ont certainement fait taire plusieurs amateurs qui exigent que le CH donne l’exemple en alignant des Québécois.

Mais il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup plus d’exemples qui vont dans l’autre sens.

Il n’y a pas si longtemps, le CH a préféré Noah Juulsen à Anthony Beauvillier, Jacob De La Rose et Michael McCarron à William Carrier, Lukas Vejdemo à Nicolas Roy, Nikolas Koberstein à Samuel Blais et Connor Crisp à Anthony Duclair.

C’est facile après coup de sortir ces exemples.

Le CH n’était évidemment pas le seul club à passer par-dessus ces joueurs. Mais ce sont aussi des erreurs après coup, où les talents québécois ont été sous-estimés.

– Avec la précieuse collaboration de Philippe Langlois

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