LHJMQ: qui seront les prochains entraîneurs québécois à faire le saut chez les professionnels?

LHJMQ: qui seront les prochains entraîneurs québécois à faire le saut chez les professionnels?

Stéphane Julien est le plus récent entraîneur québécois à avoir obtenu une promotion chez les professionnels, en devenant entraîneur adjoint avec les Griffins de Grand Rapids. Y en aura-t-il d’autres et, si oui, quand?

Le Journal a réalisé un sondage maison au cours des derniers jours dans lequel six personnes ont été interrogées: trois directeurs généraux de la LHJMQ, deux agents travaillant avec des joueurs y évoluant ainsi qu’un membre du personnel du circuit Cecchini. La question de base était fort simple : qui sont les cinq entraîneurs québécois présentement dans le circuit Cecchini ayant les qualités et le profil pour faire le saut chez les professionnels à court terme?

Puisque le sondage a été fait de façon anonyme, nous ne dévoilerons pas les noms des intervenants consultés.

Nouvelle vague

Il a été difficile pour certains de répondre à notre sondage puisque la LHJMQ traverse actuellement une période de transition avec ses entraîneurs.

Un total de neuf équipes ont un entraîneur différent de celui qu’elles avaient l’an dernier, dont quatre ont opté pour des entraîneurs recrues: l’Armada de Blainville-Boisbriand (Mathieu Turcotte), les Olympiques de Gatineau (Benoit Desrosiers), l’Océanic de Rimouski (Joël Perrault) et les Huskies de Rouyn-Noranda (Martin Dagenais).

Mais il ne s’agit pas d’une mauvaise chose puisque les noms de certains d’entre eux ont été mentionnés comme des hommes de hockey à surveiller dans les prochaines années. Ceux de Turcotte et Perrault sont revenus dans les discussions, mais pas assez pour faire partie du top 5, en ce moment.

«Je suis convaincu que Joël Perrault va diriger chez les pros un jour, nous a tout de même confié un agent. C’est un entraîneur de la nouvelle génération dont le style est basé sur l’attaque. C’est correct de faire travailler les joueurs et de vouloir qu’ils défendent mais, aujourd’hui, tu dois être capable de faire ça avec des joueurs offensifs, et Joël le fait bien.»

Le réseautage

Au fil de nos discussions avec ces intervenants, ces derniers ont mis l’accent sur ce qui rend si difficile pour les entraîneurs d’ici non seulement de graduer de la LHJMQ au hockey professionnel, mais aussi de continuer à gravir les échelons par la suite.

Un directeur général d’expérience dans la LHJMQ assure toutefois que le principal défi pour les entraîneurs québécois, c’est le réseau de contacts.

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«Je vis des situations qui me confirment à quel point le hockey professionnel est un milieu plus cloisonné qu’on peut le penser. Tout est une question de réseautage et si tu n’as pas les contacts, ça va être difficile. Je ne crois pas que ça ait à voir avec le fait francophone parce qu’on en a plusieurs des bons qui ont gradué.

«Par contre, quand tu vois que même Patrick Roy n’est pas considéré et que Benoit Groulx attend sa chance depuis plusieurs années, tu veux aller où avec ça? Pourtant, les dernières années ont permis de démontrer qu’on n’est pas si pire que ça», ajoute-t-il, en faisant référence aux quatre championnats de suite de la LHJMQ à la Coupe Memorial.

Hockey Canada

Si la voie pour faire son chemin vers les professionnels n’est pas facile pour les entraîneurs d’ici, l’un des principaux outils de réseautage qu’ont utilisé les entraîneurs désirant faire le saut, dans les dernières années, est Hockey Canada.

Stéphane Julien avait utilisé cette voie avant d’être promu dans la Ligue américaine de hockey et les Louis Robitaille, Carl Mallette, Sylvain Favreau, entre autres, ont fait de même récemment.

«Hockey Canada, c’est sûr que ça aide à agrandir ton réseau de contacts. Ç’a aidé André Tourigny, entre autres. C’est encore plus difficile pour ceux qui ne sont pas des anciens joueurs parce que la LNH c’est aussi un monde de réseautage d’anciens coéquipiers», ajoute ce même DG.

Pour un membre du personnel de la LHJMQ consulté, le fait de «ne pas avoir joué la jeu» est un autre obstacle pour les entraîneurs, et pas juste d’ici.

«Le fameux “il a joué la jeu’’, on l’entend constamment. Sais-tu ce qui va normaliser ça? L’arrivée de plus de femmes dans la LNH. Ce n’est pas vrai qu’elles ont toutes joué la jeu mais elles vont démontrer que ce n’est pas un prérequis pour être compétent.»

Le sondage mené par Le Journal a été plutôt révélateur alors que quatre noms se sont élevés au-dessus de la mêlée. Voici les cinq ayant obtenu le plus de considération de la part de leurs pairs.

Carl Mallette, Tigres de Victoriaville

Carl Mallette

Photo fournie par les Tigres de Victoriaville

Le nom de l’entraîneur-chef des Tigres de Victoriaville a été nommé par cinq de nos six intervenants.

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«Il fait un travail incroyable avec les Tigres, nous a mentionné l’employé de la LHJMQ questionné. Il a joué la game, il est parfaitement bilingue et a gagné la coupe comme joueur, puis comme entraîneur. Ce n’est pas non plus un gars qui fait les manchettes pour les mauvaises raisons.»

Mallette en est à sa septième saison à Victoriaville, sa quatrième comme entraîneur-chef de l’équipe. À sa première saison à la barre de l’équipe, il a mené les Tigres au titre de la coupe du Président, maintenant trophée Gilles-Courteau. Il a aussi passé les trois dernières saisons à s’impliquer avec le programme des moins de 17 ans de Hockey Canada.

Sylvain Favreau, Voltigeurs de Drummondville


Sylvain Favreau

Sylvain Favreau

Photo fournie par Ghyslain Bergeron/Voltigeurs de Drummondville

Comme Mallette, le nom de Favreau a été quasi unanime alors que cinq de nos six intervenants l’ont placé dans leur top 5.

«Sylvain Favreau doit être dans cette liste-là, temps fort. Aujourd’hui, tu dois être sur la même longueur d’onde que tes joueurs et avoir une mentalité offensive. Sylvain cadre là-dedans», lance un agent de joueurs consulté.

Âgé de 45 ans, Favreau n’en est qu’à sa troisième saison comme entraîneur-chef dans la LHJMQ mais il a mené les Mooseheads d’Halifax à la grande finale de la LHJMQ la saison dernière. Il a quitté Halifax au cours de l’été pour joindre les Voltigeurs de Drummondville. Favreau s’est, lui aussi, enrôlé avec le programme de Hockey Canada avec qui il a œuvré au cours des trois dernières saisons, étant notamment entraîneur adjoint de l’équipe des moins de 18 ans à la dernière coupe Hlinka-Gretzky.

Gilles Bouchard, Phénix de Sherbrooke


Sylvain Favreau

Gilles Bouchard

Photo fournie par Vincent L.-Rousseau/Phoenix de Sherbrooke

Le nom de Gilles Bouchard est lui aussi revenu à plusieurs reprises et le lien entre lui et le hockey professionnel est facile à établir: il vient tout juste d’y revenir après avoir passé les quatre dernières saisons comme adjoint à Benoit Groulx avec le Crunch de Syracuse.

«Gilles a l’expérience de la Ligue américaine de hockey et c’est assez surprenant merci ce qu’il fait avec le Phoenix de Sherbrooke cette année», note un directeur général.

Effectivement, le Phoenix, que plusieurs voyaient crouler dans les bas-fonds du classement général, présentait une fiche de 12-6-2 au moment de réaliser le sondage.

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Un autre dénominateur commun: Bouchard est lui aussi impliqué avec Hockey Canada, alors qu’il sera l’entraîneur adjoint d’Alan Letang avec Équipe Canada lors du prochain Championnat mondial de hockey junior.

Éric Veilleux, Remparts de Québec


Sylvain Favreau

Éric Veilleux

Photo d’archives, Stevens LeBlanc

Pour les mêmes raisons que Bouchard, le nom de Veilleux est aussi revenu à plusieurs reprises. Veilleux a passé huit de ses 10 dernières saisons derrière un banc de la Ligue américaine ou de l’ECHL, les deux exceptions étant son retour dans la LHJMQ avec les Mooseheads d’Halifax en 2018-2019 et la saison actuelle, alors qu’il a remplacé Patrick Roy avec les Remparts de Québec.

Lors de sa conférence d’embauche avec les Remparts, Veilleux avait toutefois assuré que son retour dans la LHJMQ n’était pas nécessairement pour la quitter dès la première offre.

«Ce n’est pas dans mon plan. Je ne veux pas dire oui ou non mais présentement, je suis ici. On a parlé d’un plan de cinq ans et je l’ai acheté.»

Louis Robitaille, Eagles du Cap-Breton


Sylvain Favreau

Louis Robitaille alors qu’il dirigeait les Olympiques de Gatineau, la saison dernière.

Photo d’archives, Didier Debusschère

Si les quatre premiers sur la liste ont été nommés en majorité, le reste fut plus divisé et Robitaille a été le seul à obtenir deux votes. Son nom était souvent mentionné la saison dernière parmi les prochains entraîneurs du Québec à graduer chez les professionnels mais la façon dont les choses se sont terminées avec les Olympiques de Gatineau la saison dernière a refroidi certains intervenants.

Il n’en reste pas moins que celui qui est maintenant avec les Eagles du Cap-Breton compte neuf saisons d’expérience derrière un banc de la LHJMQ, est un ancien joueur, possède un bon réseau de contacts, a travaillé avec Hockey Canada.

«Il a plein d’outils nécessaires à diriger chez les professionnels», note un agent consulté.

Note : Bien que nous ayons limité notre palmarès aux hommes de hockey québécois, il est important de mentionner que l’entraîneur-chef des Islanders de Charlottetown, Jim Hulton, a été mentionné dans cinq des six conversations avec nos intervenants. « C’est le plus passionné et professionnel qu’on a dans notre ligue », a jugé un collègue directeur général.

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