Dans l’univers musical de Navet confit

Dans l’univers musical de Navet confit

Quand il n’est pas en studio à rafistoler un arrangement, Jean-Philippe Fréchette, alias Navet Confit, consacre une large part de son temps à chercher de nouveaux sons.

Ces découvertes musicales accumulées durant toute une vie de mélomane alimentent son travail derrière la console.

Et «bonjour», son dernier opus, s’avère la parfaite symbiose de tout ce qu’il a pu assimiler comme influences.

Dans le processus d’écriture de «bonjour», est-ce qu’il y a des albums que tu as écoutés plus particulièrement?

Oui, bien sûr. J’ai écouté beaucoup de Sonic Youth. Ça s’entend. J’ai aussi une collection de Velvet Underground. J’ai aussi beaucoup écouté de musique «ambient». J’ai essayé d’en mettre une petite dose dans mon album. Le côté un peu méditatif vient de là.

On parle souvent de «Pavement» pour évoquer tes influences…

Oui, Pavement c’est une influence majeure dans ma vie depuis toujours.

Ce serait quoi ton album préféré de Pavement?

«Crooked Rain, Crooked Rain». C’est fondateur dans ma vie de musicien. Je l’avais sur une cassette que j’écoutais dans une vieille auto dans les années 90. C’est un des albums que j’ai le plus écoutés de pas mal toute ma vie.

Ça et «Brighten the Corners». J’ai de la difficulté à choisir. J’aime aussi le côté super éclaté de «Wowee Zowee». Je me fais toujours avoir en rachetant toutes les rééditions. Il y a eu quatre ou cinq vinyles de «Terror Twilight» et je suis encore tombé dans le panneau.

Puis j’aime tout ce que Stephen Malkmus (le chanteur de Pavement) a fait après aussi. Je l’ai vu plein de fois en «show». Que ce soit avec The Jicks ou son projet solo.

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Est-ce qu’il y a des influences qui se sont ajoutées au gré de tes albums?

Oui, parce qu’il y a tout le temps de la nouvelle musique qui sort. Ça passe beaucoup par les collaborations que j’ai en studio comme réalisateur. Tout le monde écoute de la musique, tout le monde a des influences. Ça vient nourrir ce que je vais créer. En ce moment j’enregistre avec Mirabelle, puis j’enregistre avec Crabe. C’est quand même assez bipolaire. (Rires)

Un album ou des albums qui te ramènent à ton adolescence?

«A Thousand Leaves» de Sonic Youth. Sinon, recevoir la cassette de «Nevermind» à ma fête de 12 ans, ça a réorienté mes goûts pour le restant de ma vie.

Beck aussi, ça a été une grande révélation parce qu’il avait ce côté grunge là, mais il amenait aussi un côté électro. C’est quelque chose avec lequel j’aime beaucoup travailler.

Aussi, il y a Tarwater, c’est un duo allemand des années 90. Je connais ça parce que j’écoutais Claude Rajotte. Beta Band aussi c’est à cause de lui.

Y a-t-il encore quelqu’un avec qui tu aimerais collaborer dans tes rêves les plus fous?

Cate Le Bon. Je la suis depuis son premier album. J’aime aussi ses projets avec Tim Presley, DRINKS et The White Fence.

Tu t’investis beaucoup en studio. Quels sont les albums les mieux réalisés selon toi?

Est-ce que t’as beaucoup de temps? (Rires) «Laughing Stock» de Talk Talk. La prise de son est super.

Des fois, j’écoute des affaires et le monde rit un peu de moi… Mais Tom Petty, je trouve qu’il a des super bons trucs. Mais c’est quand même du «dad rock». Mais je trouve que «Wildflowers», qui est réalisé par Rick Rubin, se tient vraiment bien.

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«Things We Lost in The Fire» de Low. C’est un super album. J’ai découvert ça grâce mes amis qui font de la musique déprimante: Émilie Proulx et Carl-Éric Hudon.

«Mount Eerie» de Microphone. Je trouve ça fou aussi. C’est tout enregistré en solo, mais ça sonne large.

Un album que tu trouves sous-estimé?

Les albums solos de Nico qui était dans Velvet Underground. Les albums des années 80 réalisés par John Cale. Il y avait Brian Eno qui en faisait avec eux aussi. Mais les années 80 étant ce qu’elles sont, des fois, c’était moyen. Mais quand on y donne une chance et qu’on creuse, il y a des bons trucs à travers.

Ta meilleure trame sonore, ça serait quoi?

J’ai toujours tripé sur «Lost Highway» de Lync. Aussi «Only Lovers Left Alive» de Jim Jarmusch. C’est de la musique qui vient du film lui-même: c’est un vampire musicien qui fait un genre de post-rock «weird». C’est le «fun» de voir carrément la trame sonore se créer dans le film.

Un artiste qu’on devrait connaître plus?

FET.NAT de Gatineau-Ottawa. C’est un peu hermétique, mais j’adore. Éric Chenaux aussi. Je sais pas trop comment décrire ça. C’est une espèce de jazz expérimental, mais il est tout seul avec sa guitare. Je l’ai vu «live» et je comprends rien… C’est vraiment mystérieux.

Ce matin, j’ai écouté une nouvelle toune de Pataugeoire. Je joue avec Raph Léveillé qui est dans Embo/phlébite, qui joue dans Pataugeoire. C’est vraiment tripant ce qu’ils font.

À quoi va ressembler ton été?

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Beaucoup de studios. Je fais de la musique pour un documentaire, mais je vais prendre des vacances… Imagine-toi donc! (Rires)

Il y a un album de Larche que j’ai réalisé qui s’en vient aussi. Et, c’est étrange, on va faire des tounes de Noël au mois de juin. Ça va être un drôle de «mood».

Puis on essaie d’enregistrer le prochain album de Nüshu cet été, mon band de post-punk avec Lydia Champagne, Jessica Pion et Jerry Lee Boucher.

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