La télévision de première classe!

La télévision de première classe!

Comme dans les avions, la télévision offre maintenant deux classes : la première et la classe économie.

En classe économie, les téléspectateurs finissent par tout voir, mais ils doivent y mettre le temps. Quand est diffusée la série qu’ils n’ont pu regarder sur illico, Crave ou tou.tv Extra, il y a longtemps que les mieux nantis les ont vues sur les plateformes numériques. En termes clairs, il y a désormais la télévision des bien nantis et celle de la classe moyenne inférieure. Quant aux plus pauvres, ils doivent se contenter de la télévision qu’ils peuvent capter avec des oreilles de lapin. Ce sont pour ainsi dire les SDF de la télévision !

Au cours de la saison qui se termine, Radio-Canada, TVA et Noovo ont présenté deux douzaines de séries québécoises originales. Certaines, comme Les mecs ou Le bonheur m’ont furieusement tapé sur les nerfs à cause de leur vulgarité ; d’autres comme Fragments, Les bracelets rouges ou Entre deux draps m’ont beaucoup intéressé. Aucune ne m’a passionné au point de ne manquer un seul épisode.

MES COUPS DE CŒUR

Mes coups de cœur, je les ai trouvés ailleurs qu’à la télévision traditionnelle. Notamment sur illico et sur Crave. Mon premier choix, c’est Méganticune réalisation d’Alexis Durant-Brault d’après un scénario de Sylvain Guy. La direction des comédiens est impeccable, les images sont saisissantes et l’astuce de montrer la foudroyante explosion des wagons de pétrole selon le point de vue de plusieurs personnages fonctionne à merveille. C’était un pari risqué. Comme était risqué l’épisode 7, consacré entièrement au conducteur du train. Cet épisode marque un changement de ton et de rythme, une rupture presque brutale avec les autres épisodes.

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Après Méganticc’est La nuit où Laurent Gaudreault s’est réveillé dont je garde le meilleur souvenir. Cette série exigeante, qu’on peut voir aussi sur illico, est emblématique de l’œuvre de Xavier Dolan et de son monde. Depuis qu’il l’a réalisée, Dolan a décidé de faire une pause dans sa carrière cinématographique. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’une pause permanente.

Et puis il y a Désobéir : le choix de Chantale Daigle qu’on peut regarder sur Crave. Dans ce cas, ce n’est ni l’originalité du scénario d’Isabelle Pelletier et de Daniel Thibault que je retiens, car il est plutôt traditionnel, ni la qualité de la distribution, pourtant bien assurée par Éléonore Loiselle et Antoine Pilon, mais plutôt l’énorme importance du sujet, l’avortement étant de plus en plus remis en question. Comme pour Méganticc’est la société ALSO (Durand-Brault et Sophie Lorain) qui en est le producteur.

Longtemps un divertissement qui ne coûtait presque rien, la télévision devient de plus en plus coûteuse si l’on veut voir les séries au moment où elles sont diffusées pour la première fois. Pourtant, cette télévision de première classe, réservée aux plateformes numériques, ne serait pas possible sans argent public.

ERIC GIRARD SAIT COMPTER…

… Mais il ne connaît pas le français. La semaine dernière, dans toutes les entrevues qu’il a accordées suite à la présentation du budget, le ministre des Finances n’a pas cessé d’ajouter un « s » au mot mille (1000). Il ne sait donc pas que le mot mille est toujours invariable à moins qu’il ne s’agisse d’une mesure de longueur. Un autre ministre qu’il faudrait « shaker » et retourner à l’école… primaire !

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