10. Caroline Shaw – Détroit
Tant de nouvelles compositions semblent établir des liens entre le minimalisme contemporain et la musique ancienne. Narrow Sea voit le compositeur Shaw, lauréat du prix Pulitzer, créer une variété très américaine de minimalisme antique, mettant en vedette la soprano d’opéra Dawn Upshaw. L’ancienne chanson folklorique Wayfaring Stranger et d’autres hymnes de Sacred Harp sont placés dans un environnement sonore désorientant, avec Gilbert Kalish fournissant un piano discordant et l’ensemble new-yorkais Sō Percussion alternant entre les marimbas de Steve Reich et les effets atmosphériques sur des pots en céramique, des bols d’eau et des dulcimers .
9. Robert Ames – Changer de sonnerie
Robert Ames, fondateur du London Contemporary Orchestra, est un lien crucial dans la musique moderne, l’arrangeur et chef d’orchestre reliant Jonny Greenwood, Frank Ocean, Little Simz, Jónsi et Actrice aux minimalistes contemporains. Son premier solo, Change Ringing, présente six pièces méditatives basées sur des drones, mais les points forts sont Tympanum and Rounds, où l’approche multicouche au ralenti d’Ames devient plus microtonale et harmoniquement complexe.
8. Ensemble de broches – Inkling
L’intrigant Spindle Ensemble de Bristol présente le compositeur et pianiste Daniel Inzani soutenu par des vibrations, un violon et un violoncelle. Leur deuxième LP présente un minimalisme convaincant à la Philip Glass, mais pousse également vers l’exotisme à la Morricone, la country aux influences japonaises et le romantisme occidental et Satie-ish.
7. KMRU – Connexion
La page Bandcamp de KMRU – un artiste sonore basé entre Berlin et Nairobi, AKA Joseph Kamaru – vaut toujours le détour pour les textures ambiantes. Logue, le troisième des cinq mini-albums qu’il a sortis cette année, est un mélange addictif d’électro méditative, de synth-pop au ralenti et d’enregistrements bucoliques d’Afrique de l’Est.
6. Gazelle Twin & NYX – Angleterre profonde
L’album 2018 de Gazelle Twin Pastoral était un voyage fébrile au cœur du centre de l’Angleterre, mêlant chants folkloriques menaçants, techno voyous et paroles satiriques, avec la chanteuse, compositrice et productrice Elizabeth Bernholz servant de bouffon rétro-futuriste. Deep England la voit collaborer avec le choeur de drones de six musiciens NYX pour transformer les thèmes de l’album en paysages sonores a cappella païens et sans tambour, remplis de voix étranges, de percussions buccales, d’harmonies microtonales et de couches infinies de réverbération. Lire la critique complète.
5. Ichiko Aoba – Adan balayé par le vent
Cette chanteuse, auteur-compositeur et guitariste japonaise est surtout connue pour son approche merveilleusement capricieuse de la bossa nova, mais sa première collaboration avec le pianiste et compositeur Taro Umebayashi marque un changement de cap marqué. Magnifiquement joué et chanté, c’est la bande originale d’un film imaginaire ; un voyage conceptuel onirique à travers la mer de Chine orientale ; et un morceau de musique orchestrale qui fait sournoisement référence à Erik Satie, Philip Glass, Astrud Gilberto et Nusrat Fateh Ali Khan tout en conservant une vision artistique unique.
4. Gloss vierge – Fondre
Le dernier né de ce duo de Sacramento est un ajout fascinant au genre naissant de l’ambient Americana. Il rassemble les tropes sonores caractéristiques de la musique roots américaine (woozy pedal steel, slurring fiddles, brushed drums et reverb-tremped guitare électrique) sous forme de sons désincarnés passés à travers un filtre ambiant. Là où tant d’électronique évoque le brutalisme concret, cela suggère des cieux immenses et des routes sèches ; c’est le son de Harold Budd, Dick Dale et Pat Metheny fondant au soleil de Mojave. Lire la critique complète.

3. Space Afrika – Travail honnête
Le troisième album à proprement parler du duo de Manchester est un véritable voyage immersif – 19 pistes d’enregistrements de terrain manipulés, de drones de synthé, de lignes de basse hantées et de breakbeats à peine présents. Les morceaux de paroles ont un certain fanfaron mancunien, mais la plupart du disque comprend des instrumentaux glacials et futuristes qui semblent distiller les implications sonores les plus inquiétantes du dubstep et du drill sans utiliser aucun rythme.
2. Stick in the Wheel – Tonebeds for Poetry
Mieux connu pour sa musique folk punk à l’accent londonien, ce LP voit le duo de Walthamstow puiser dans leur expérience en électronique expérimentale pour offrir un voyage psychogéographique à travers la capitale. Les poèmes anglo-saxons sont refondus en sludge metal ; les anciennes comptines cockney deviennent de sinistres morceaux de minimalisme numérique ; les enregistrements de terrain urbain sont transformés en morceaux terrifiants de musique concrète. C’est une musique qui puise dans 1 000 ans d’histoire, alimentée par un portail vers un avenir dystopique.
1. Floating Points/Pharoah Sanders/London Symphony Orchestra – Promesses
Promises est une remarquable collaboration à trois qui est à la fois une suite orchestrale, un morceau d’improvisation libre et un chef-d’œuvre électronique révolutionnaire. Pourtant, aucune de ces définitions ne lui rend vraiment justice : il s’agit d’une œuvre d’art sonore envoûtante qui vous séduit lentement au cours de sa durée de 47 minutes, utilisant des drones, des improvisations de jazz modal sans friction et un riff de clavecin baroque en constante mutation, ralentissant tout le temps votre perceptions du temps et de l’espace. Lire la critique complète.