Cuba a commencé mercredi l’inoculation massive de sa population avec deux vaccins locaux contre le Covid-19 qui n’ont pas encore conclu d’essais cliniques de stade avancé.
Cuba avait prévu de lancer sa campagne de vaccination en juin après avoir reçu l’autorisation de son régulateur sanitaire. Mais le ministère de la Santé a annoncé qu’il vaccinerait 1,7 million d’habitants de La Havane, l’épicentre de l’épidémie, d’ici août, ainsi que des habitants d’autres provinces.
La décision de ne pas attendre la fin des essais cliniques intervient alors que Cuba est aux prises avec une augmentation du nombre de cas de Covid-19 cette année. Le ministère de la Santé du pays a signalé mercredi 1186 nouveaux cas de Covid-19. L’île a eu moins de cas par rapport aux autres pays de la région en raison de verrouillages stricts et de la fermeture des aéroports pendant huit mois consécutifs. Mais avec la réouverture des aéroports, avec des vols limités, le virus a commencé à augmenter. En avril, il a signalé 31346 cas et 229 décès, contre 12056 cas et 146 décès en 2020.
L’augmentation du nombre de cas survient dans un contexte de déclin économique qui a alimenté de graves pénuries de médicaments et de nourriture. La vente de ses vaccins à d’autres pays donnera au gouvernement une source de devises fortes dont il a grand besoin.
Cuba développe cinq vaccins contre le coronavirus, mais il en utilise deux qui sont en phase 3 pour commencer sa vaccination de masse. L’un s’appelle Soberana 02, qui signifie «souveraineté», et l’autre, Abdala, a été nommé d’après un livre du héros de l’indépendance José Martí. Les autorités ont déclaré que les résultats des essais de phase 2 ont été favorables avec peu d’effets secondaires.
Le gouvernement communiste a annoncé son intention de vacciner les 11 millions de personnes de l’île d’ici la fin de cette année. Cuba n’a pas acheté de vaccins comme l’ont fait d’autres pays d’Amérique latine.
Pour le gouvernement, utiliser son propre vaccin est plus qu’une mesure de santé publique. Il s’agit également de démontrer qu’elle est capable de rivaliser sur la scène mondiale avec ses propres candidats vaccins.
La Chine et la Russie ont également commencé à vacciner leurs populations avec des vaccins locaux avant la fin des essais finaux.
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