Un exode massif d’Arméniens de souche du Haut-Karabakh a pratiquement vidé le territoire séparatiste après que l’Azerbaïdjan en a repris le contrôle lors d’une opération militaire.
Plus de 100 000 personnes ont désormais fui vers Arménie de la région contestée, qui comptait environ 120 000 habitants avant le lancement de Bakou l’offensive éclair réussieselon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le nombre de véhicules pour traverser le pont Hakari, qui relie l’Arménie à Haut-Karabaghdepuis la semaine dernière, il a dépassé les 21 000.
Trois décennies de conflit dans la région ont alimenté la suspicion des deux côtés. Photo : AP
Certaines familles ont été obligées de faire la queue pendant des jours parce que la route de montagne sinueuse, qui constitue la seule voie de sortie, était devenue saturée de circulation.
Parallèlement, l’Arménie a demandé à l’UE des abris temporaires et des fournitures médicales pour faire face à l’afflux, a indiqué l’Italie.
La fuite de plus de 80 % de la population du Haut-Karabagh soulève des questions sur L’Azerbaïdjan des plans pour l’enclave qui était internationalement reconnue comme faisant partie de son territoire, mais qui était dirigée par un État séparatiste d’origine arménienne depuis les années 1990.
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Les réfugiés du Haut-Karabagh arrivent en Arménie
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a affirmé que l’évacuation à grande échelle équivalait à « un acte direct de nettoyage ethnique et de privation du peuple de sa patrie ».
Mais l’Azerbaïdjan a rejeté cette accusation, arguant que la migration massive des habitants de la région était « leur décision personnelle et individuelle et n’a rien à voir avec une réinstallation forcée ».

De nombreux Arméniens de souche ont fui parce qu’ils n’ont pas confiance dans le gouvernement de Bakou. Photo : AP
Au cours de trois décennies de conflit dans la région, l’Azerbaïdjan et les séparatistes soutenus par l’Arménie se sont accusés mutuellement d’attaques ciblées, de massacres et d’autres atrocités, alimentant la suspicion et la peur des deux côtés.
Alors que l’Azerbaïdjan s’est engagé à respecter les droits des Arméniens de souche du Haut-Karabakh, beaucoup fuient parce qu’ils ne font pas confiance au gouvernement de Bakou pour les traiter correctement ou pour garantir leur langue, leur religion et leur culture.
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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que sa « main de fer » avait relégué à l’histoire l’idée d’un Karabakh arménien indépendant.
Après six années de combats séparatistes qui ont pris fin en 1994 après l’effondrement de l’Union soviétique, le Haut-Karabakh est passé sous le contrôle des forces de souche arménienne, soutenues par l’Arménie.
Puis, au cours d’une guerre de six semaines en 2020, l’Azerbaïdjan a repris certaines parties de la région des montagnes du sud du Caucase ainsi que les territoires environnants que les forces arméniennes avaient revendiqués plus tôt.

L’Arménie a demandé l’aide de l’UE pour faire face à cet afflux. Photo : AP
En décembre, l’Azerbaïdjan a bloqué le corridor de Lachin, la seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie, accusant le gouvernement arménien de l’utiliser pour des livraisons illégales d’armes aux forces séparatistes de la région.
Affaiblies par le blocus et alors que les dirigeants arméniens se distanciaient du conflit, les forces de souche arménienne de la région ont accepté de déposer les armes moins de 24 heures après le début de l’offensive de l’Azerbaïdjan.
Des pourparlers ont commencé entre des responsables de Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, et les autorités séparatistes du Haut-Karabagh sur la « réintégration » de la région à l’Azerbaïdjan.