Italie : la naissance de la république – archive, 1946 | Italie

Rome, le 10 juin
Aujourd’hui, la Cour suprême italienne, lors d’une cérémonie simple mais historique dans le bâtiment du parlement, a annoncé le retour presque complet du référendum sur la monarchie. Et ainsi, un peu hésitante, la République italienne est née.

Depuis tôt le matin, il y avait une file d’attente devant le Parlement pour les quelques sièges disponibles pour le public lors de la cérémonie de ce soir.

Le président de la Haute Cour de Cassation, avec six présidents de section, tous en robe noire, se tenait à une extrémité de la salle, avec le gouvernement italien, tandis que le président annonçait solennellement les chiffres presque complets du vote. Ils étaient:

Pour une République ……… 12.672.767
Pour une monarchie ……. 10 688 305

Le tribunal avait annoncé que certaines objections devaient encore être instruites et que certains résultats faisaient défaut, et la question s’est donc posée de savoir si la République avait été officiellement proclamée. Signor de Gasperi, le premier ministre, le pensait : il n’était pas nécessaire qu’il soit proclamé d’un balcon, dit-il. “Si le tribunal s’est senti autorisé à communiquer des chiffres montrant une majorité pour la République, cela signifie que le tribunal est convaincu que d’autres ajustements ne peuvent pas modifier sensiblement le résultat.”

Le signor de Gasperi ajouta que si Umberto part ce soir ou demain, il part toujours comme « roi » d’Italie. Il n’y avait aucune raison personnelle pour que le roi parte car il s’était très bien comporté.

Nouveau chef de l’Etat
Ainsi, à partir de ce soir, le signor de Gasperi devient non seulement premier ministre mais aussi chef de l’État italien. Il s’agit d’une mesure temporaire jusqu’à la première réunion de la nouvelle Assemblée constituante, qui doit élire le premier président italien. Cette semaine, les partis communiste et socialiste tiennent chacun des réunions de leur conseil exécutif pour décider de la forme que prendra leur participation au nouveau gouvernement. Il n’est pas encore clair si Signor de Gasperi a l’intention d’inviter un autre parti ou groupe à rejoindre son nouveau cabinet lors de sa formation.

Lire aussi  L'explosion d'un camion-citerne au Libéria fait au moins 40 morts | Libéria

Sur les dix millions de personnes qui ont voté pour la monarchie, il y a un noyau dur qui semble encore envisager des troubles de dernière minute. La ruche monarchiste en chef ici est juste en face du parlement au siège d’Italia Nuova, et là dans la cour se trouve un détachement d’une centaine de marins italiens qui se couchent avec leurs canons Bren la nuit, et à l’extérieur du parlement se trouvent trois chars italiens jour et nuit sur devoir.

De grandes foules sont rassemblées autour du palais ce soir et une rumeur qui se répand est qu’Umberto II attend un deuxième référendum. Pour beaucoup de républicains ici, leur victoire commence déjà à se ternir avec des compromis possibles qui augurent mal de l’avenir.

Sur les bords du Tibre, Signor Nenni et Signor Parri ont commémoré ce soir la mort de Matteotti il ​​y a tout juste 22 ans. Signor Parri a dit à une grande foule républicaine : « La cérémonie de la Haute Cour de cet après-midi était comme un enterrement. Ici, nous célébrons vraiment notre victoire.

Troubles à Naples

Naples, le 10 juin
Environ 10 000 monarchistes ont pris d’assaut l’hôtel de ville de Nantes cette nuit, ont brisé un cordon de police, brisé des vitres et hissé le drapeau de la Maison de Savoie sur le bâtiment. La foule a attaqué les bureaux du journal républicain La Voce. La police les a finalement dispersés après avoir tenté de mettre le feu au siège communiste.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Recent News

Editor's Pick