La BCE promet un nouvel instrument pour soutenir les membres endettés

La BCE promet un nouvel instrument pour soutenir les membres endettés
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, assiste à une conférence de presse à la suite d’une réunion du conseil des gouverneurs à Francfort, en Allemagne, le 3 février 2022. Michael Probst/Pool via REUTERS

La Banque centrale européenne a promis mercredi un nouveau soutien et un nouveau programme pour tempérer une déroute du marché qui a attisé les craintes d’une nouvelle crise de la dette sur la rive sud de la zone euro, mais semble avoir déçu les investisseurs à la recherche de mesures plus audacieuses.

Les coûts d’emprunt du gouvernement ont grimpé en flèche à la périphérie du bloc monétaire de 19 pays depuis que la BCE a dévoilé jeudi dernier des plans pour relever les taux d’intérêt afin de maîtriser une inflation douloureusement élevée qui risque de s’enraciner.

La vente a ensuite été exacerbée par la décision de la BCE de ne pas détailler ses plans pour limiter cette hausse des coûts d’emprunt, faisant craindre que les décideurs politiques soient trop complaisants face à la situation des pays les plus endettés, comme l’Italie, l’Espagne et la Grèce.

Face à la menace d’une répétition de la crise de la dette qui a failli faire tomber la monnaie unique il y a dix ans, la BCE a fait marche arrière, planifiant un nouveau programme de soutien et orientant les liquidités provenant de la dette arrivant à échéance dans sa pandémie de 1,7 billion d’euros (1,8 billion de dollars) qui s’est récemment terminée programme de soutien aux pays endettés.

“Le conseil des gouverneurs a décidé de mandater les comités compétents de l’Eurosystème ainsi que les services de la BCE pour accélérer l’achèvement de la conception d’un nouvel instrument anti-fragmentation pour examen par le conseil des gouverneurs”, a déclaré la BCE à l’issue d’une réunion extraordinaire.

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S’exprimant lors d’une conférence mercredi, le chef de la banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a déclaré que les décideurs avaient demandé au personnel de la BCE de travailler à un rythme accéléré sur le nouvel outil au cas où l’envoi de réinvestissements vers le sud ne suffirait pas.

“Nous ne savons pas si cela suffira, cela dépend de la réaction des marchés. Mais si cela ne suffit pas, soyez assurés que nous sommes prêts”, a déclaré Knot.

Son homologue slovaque, Peter Kazimir, a déclaré qu’il était encore “prématuré” de discuter des détails de ce à quoi ressemblerait un nouvel outil.

LE STRICT MINIMUM?

Les investisseurs ont salué les intentions de la BCE mais ont tout de même été déçus par le manque de précisions et l’absence d’engagement ferme.

“Je pense que c’est essentiellement le strict minimum de ce à quoi on pourrait s’attendre, mais je pense aussi que c’est le résultat le plus réaliste de ce qu’ils pourraient compromettre aujourd’hui”, a déclaré Piet Christiansen, économiste à la Danske Bank.

Il a ajouté que demander au personnel de concevoir un plan a également donné aux décideurs un peu de temps pour voir comment le marché s’installerait de lui-même.

L’euro a baissé d’environ 0,7% face au dollar après le communiqué de la BCE tandis que les rendements italiens ont bondi d’environ 7 points de base.

L’écart entre les obligations italiennes et allemandes à 10 ans, un indicateur clé, s’est quant à lui élargi à 241 immédiatement après l’annonce, mais s’est ensuite redressé à 231, indiquant la confiance que la BCE agira plus fermement, peut-être lors de la réunion politique du 21 juillet, alors qu’il est presque certain d’augmenter les taux pour la première fois depuis plus d’une décennie.

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“La décision sur les réinvestissements était le minimum que la BCE aurait pu s’en tirer aujourd’hui”, a déclaré Jack Allen-Reynolds de Capital Economics.

“Il n’y a aucune garantie qu’ils parviennent à un consensus sur un tel outil lors de la prochaine réunion politique en juillet, nous pourrions donc voir les écarts s’élargir davantage avant qu’un nouvel outil ne soit en place”, a-t-il ajouté.

La décision de la BCE intervient le jour même où la Réserve fédérale américaine devrait relever les taux d’intérêt, les investisseurs augmentant considérablement leurs paris pour une augmentation de 75 points de base, un revirement des attentes qui a alimenté une violente vente sur les marchés mondiaux.

Les spreads italiens ont culminé à environ 250 points de base mardi, leur plus haut depuis début 2014 faisant craindre que le niveau d’endettement élevé de l’Italie ne devienne insoutenable.

Il n’y a pas de niveau universellement accepté pour cet écart, mais Carlo Messina, le PDG d’Intesa, la plus grande banque d’Italie, a déclaré plus tôt mercredi que les fondamentaux économiques du pays justifieraient 100 à 150 points de base.

Le spread sur les obligations espagnoles à 10 ans s’est quant à lui élargi à 128 points de base après l’annonce de la BCE d’environ 125, tandis que pour la Grèce, il est passé à 269 points de base d’environ 260.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, doit prendre la parole à 16 h 20 GMT à Londres lors d’un engagement prévu plus tôt. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, s’exprimera également à 13 h 15 GMT, bien que son discours portera sur l’euro numérique. On s’attend à ce que les deux répondent aux questions.

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(1 $ = 0,9542 euros)

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