Le gouvernement panaméen réduit les prix du carburant face aux protestations

Le président panaméen a annoncé lundi une réduction des prix de l’essence et un gel des tarifs de plusieurs autres produits essentiels face aux protestations continues contre l’inflation et la corruption.

“Je comprends le mécontentement de divers secteurs face à la situation que nous vivons, causée par les effets de la pandémie et les conséquences du conflit en Ukraine”, a déclaré Laurentino Cortizo dans un communiqué.

Le prix de l’essence pour les véhicules privés sera réduit à 3,95 dollars le gallon à partir du 15 juillet, a-t-il déclaré, soit une baisse de 24 % par rapport au prix de fin juin.

Les transports en commun profitent déjà de la baisse des prix depuis mai.

Lundi, des centaines de personnes ont manifesté au Panama au cours de la deuxième semaine de manifestations contre l’augmentation des prix du carburant, qui ont augmenté de 47 % depuis janvier.

Cortizo a également annoncé que son gouvernement rédigerait un décret pour geler les prix d’une douzaine de produits alimentaires essentiels.

Plusieurs syndicats, cependant, disent que les manifestations se poursuivront jusqu’à ce qu’il y ait une réduction générale des prix et que les tarifs de l’essence tombent en dessous de 3 dollars le gallon.

Dans les provinces occidentales de Veraguas et Chiriqui, près de la frontière avec le Costa Rica, des manifestants ont bloqué l’autoroute interaméricaine, qui relie le pays au reste de l’Amérique centrale.

À Panama City, un groupe d’étudiants a affronté la police autour de l’Université de Panama, où un groupe de personnes a temporairement saisi une voiture de patrouille et brisé ses vitres.

L’inflation “signifie que de moins en moins de personnes peuvent vivre dans la dignité”, a déclaré Saul Mendez, secrétaire général du principal syndicat de la construction du pays.

Selon Mendez, pour que les citoyens retrouvent leur pouvoir d’achat, les prix des médicaments, de la nourriture, de l’électricité et du carburant doivent être abaissés ou gelés, en plus d’une augmentation générale des salaires.

Le gouvernement panaméen a mis en place lundi une table ronde dans la ville de Santiago de Veraguas, l’un des foyers de la contestation, mais aucun accord n’a été trouvé.