LUMAJANG, Indonésie — Au moins 13 personnes sont mortes et sept sont portées disparues après une éruption meurtrière du plus haut volcan de Java, l’île la plus densément peuplée d’Indonésie, ont annoncé dimanche des responsables.
Le mont Semeru, dans le district de Lumajang, dans la province de Java oriental, a craché d’épaisses colonnes de cendres à plus de 40 000 pieds dans le ciel, et du gaz brûlant et de la lave ont coulé sur ses pentes après une éruption soudaine samedi déclenchée par de fortes pluies.
Des photos de la région montraient plusieurs villages recouverts de cendres épaisses.
Des reportages télévisés ont montré des gens criant et courant sous un énorme nuage de cendres, le visage mouillé par la pluie mélangée à de la poussière volcanique. La dernière éruption du Semeru, en janvier, n’a fait aucune victime.
Un orage et des jours de pluie, qui ont érodé et finalement effondré le dôme de lave au sommet du Semeru de 12 060 pieds, ont déclenché l’éruption, a déclaré Eko Budi Lelono, qui dirige le centre d’étude géologique.
Il a déclaré que des flux de gaz brûlant et de lave ont parcouru jusqu’à 2 600 pieds jusqu’à une rivière voisine au moins deux fois samedi. Les gens ont été invités à rester à cinq kilomètres de l’embouchure du cratère, a indiqué l’agence.
« D’épaisses colonnes de cendres ont plongé plusieurs villages dans l’obscurité », a déclaré le chef du district de Lumajang, Thoriqul Haq. Plusieurs centaines de personnes ont été déplacées vers des abris temporaires ou laissées dans d’autres zones sûres, a-t-il déclaré, ajoutant qu’une panne de courant a entravé l’évacuation.
Les débris et la lave mélangés aux précipitations ont formé une boue épaisse qui a détruit le pont principal reliant Lumajang et le district voisin de Malang, ainsi qu’un pont plus petit, a déclaré Haq.
Malgré une augmentation de l’activité depuis mercredi, le statut d’alerte de Semeru est resté au troisième niveau le plus élevé des quatre niveaux depuis le début de son éruption l’année dernière, et le Centre de volcanologie indonésien pour l’atténuation des risques géologiques ne l’a pas relevé cette semaine, a déclaré Lelono.
Le porte-parole de l’Agence nationale d’atténuation des catastrophes, Abdul Muhari, a déclaré qu’au moins 13 villageois sont morts de brûlures graves et 57 ont été hospitalisés, dont 16 dans un état critique avec des brûlures. Il a déclaré que les sauveteurs recherchaient toujours sept résidents et mineurs de sable le long d’une rivière dans le village de Curah Kobokan qui étaient portés disparus.
Des maisons entières du village ont été endommagées par des débris volcaniques et plus de 900 personnes ont fui vers des abris temporaires du gouvernement, a déclaré Muhari.
Liswanto, le chef du poste de surveillance de Semeru, a déclaré que son bureau avait informé la communauté et les mineurs que des cendres chaudes pourraient tomber du cratère de Semeru à tout moment, après que les capteurs aient détecté une activité accrue au cours de la semaine dernière.
Mais certains habitants qui ont fui vers un refuge gouvernemental près du siège du district de Lumajang ont déclaré que les autorités ne leur avaient transmis aucune information sur les activités du volcan.
« Soudain, tout est devenu sombre, l’après-midi lumineux s’est transformé en nuit. Un grondement et la chaleur nous ont obligés à courir vers la mosquée », a déclaré Fatmah, une habitante qui a fui vers l’abri de Curah Kobokan, à environ cinq kilomètres du cratère.
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La porte-parole du ministère des Transports, Adita Irawati, a déclaré que son bureau avait publié samedi un avis demandant à toutes les compagnies aériennes d’éviter les itinéraires à proximité du volcan. Elle a déclaré que les opérations aériennes se déroulent toujours comme prévu et que les autorités continueront de surveiller la situation.
L’Indonésie, un archipel de plus de 270 millions d’habitants, est sujette aux tremblements de terre et à l’activité volcanique car elle se situe le long de la « Ceinture de feu » du Pacifique, une série de lignes de faille en forme de fer à cheval.
