Les chemins de fer britanniques se préparent à la plus grande secousse depuis des décennies

Les chemins de fer britanniques sont prêts pour leur plus grand bouleversement depuis une génération, avec la suppression des franchises ferroviaires et la création d’un nouvel organe de surveillance appelé Great British Railways pour superviser le système.

Un livre blanc, qui sera publié jeudi, mettra fin au modèle controversé de franchise selon lequel les sociétés d’exploitation ferroviaire prennent la majeure partie du risque de revenus provenant de l’augmentation ou de la baisse du nombre de passagers.

Il sera remplacé par un système de «concession» dans lequel le risque et la rémunération des compagnies ferroviaires sont plus limités, avec une redevance payée tant que les objectifs de ponctualité et de propreté sont atteints.

Le nouveau système est basé sur celui utilisé par le London Overground, où l’opérateur Arriva est payé pour faire circuler les trains mais ne prend pas le risque de voir ses revenus augmenter ou diminuer.

Les opérateurs ferroviaires ont largement salué l’abandon de la franchise, car les nouveaux contrats fourniront des revenus stables et moins de risques pour les personnes gravement touchées pendant la pandémie de coronavirus. Mais ils ont fait pression pour garder plus de contrôle sur les horaires, les prix et le service client que sur le London Overground.

On pense que les nouveaux accords, appelés «contrats ferroviaires nationaux», dureront de quatre à six ans, une période plus courte que les anciennes franchises qui variaient en longueur mais pouvaient durer près de 20 ans.

Un nouveau système de billetterie pour les navetteurs à temps partiel sera introduit, mais cela empêchera les abonnements flexibles demandés par les groupes de passagers.

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Le nouvel organe de surveillance baptisé Great British Railways intégrera Network Rail et devrait être dirigé par l’actuel président de NR, Sir Peter Hendy. Il fournira une orientation stratégique tant pour l’infrastructure que pour le fonctionnement du chemin de fer. Les entreprises ferroviaires s’attendent également à ce qu’elle joue un rôle dans l’attribution de nouveaux contrats de gestion.

Les changements interviennent exactement trois ans après que la mise en œuvre bâclée d’un nouveau calendrier a conduit le gouvernement à charger l’ancien patron de British Airways, Keith Williams, de préparer une refonte radicale des chemins de fer britanniques. Cela fait également suite à une incertitude aiguë pour l’industrie après que le public britannique a reçu l’ordre de travailler à domicile lorsque cela était possible au début de la pandémie de Covid-19.

En mars 2020, les ministres ont effectivement nationalisé les chemins de fer, concluant des contrats d’urgence qui signifiaient que toutes les pertes des opérateurs étaient subventionnées par les contribuables à hauteur d’environ 800 millions de livres sterling par mois.

Les ministres sont prêts à décrire le remaniement du système comme la plus grande refonte des chemins de fer depuis la privatisation de British Rail dans les années 1990.

Depuis lors, le nombre de passagers a pratiquement doublé, mais l’exploitation des chemins de fer a subi un trajet plus difficile.

Railtrack, une entreprise privée qui possédait l’infrastructure du réseau, s’est effondrée en 2001 et a été remplacée par Network Rail, tandis que l’Autorité ferroviaire stratégique centralisée a été abolie en 2006.

Le système de franchise s’est également effiloché ces dernières années, certains opérateurs n’ayant pas atteint leurs objectifs de revenus et les mises à niveau des infrastructures ont été retardées. La franchise sur la ligne principale de la côte Est s’est effondrée pas moins de trois fois en 12 ans.

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Des groupes de passagers se sont plaints de s’attendre à des abonnements à temps partiel, ce qui permet aux personnes travaillant plus souvent à domicile d’économiser de l’argent. Ils avaient espéré des cartes de voyage mensuelles pour les passagers voyageant seulement deux ou trois jours par semaine au coût équivalent par jour.

Au lieu de cela, le secrétaire aux transports Grant Shapps est sur le point de proposer des «carnets» – des paquets de billets – avec huit voyages aller-retour par mois et la possibilité d’en acheter davantage.

Le département des transports publiera jeudi diverses études de cas montrant l’impact du nouveau système de carnet sur différents types de déplacements.

Pendant ce temps, le Trésor insiste pour que le ministère des Transports pèse sur les coûts du chemin de fer. Les fonctionnaires du Trésor souhaitent également que le secteur privé commence à prendre une plus grande part du risque sur les contrats ferroviaires.

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