Amanuel Sileshi/-
Selon une étude révolutionnaire menée par la Chambre de commerce et d’industrie de Londres (LCCI) en collaboration avec le Refugee Investment Network, les entreprises londoniennes passent à côté des immenses talents et compétences que les réfugiés apportent. La recherche révèle qu’à peine 3 % des entreprises londoniennes emploient actuellement des réfugiés. Cependant, les chiffres brossent un tableau plus encourageant pour Petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises, avec 14 % et 27 % respectivement, qui accueillent des travailleurs réfugiés.
Le rapport plonge profondément dans les attitudes dominantes et les défis auxquels sont confrontées les entreprises londoniennes en matière d’emploi des réfugiés. Bien que les réfugiés aient le droit légal de travailler au Royaume-Uni, ils ont souvent du mal à réaliser leur plein potentiel en raison d’un manque de réseaux professionnels locaux, de compétences linguistiques, de qualifications et de soutien à l’intégration.
L’un des principaux obstacles mis en évidence dans l’étude est la difficulté rencontrée par les entreprises pour trouver du personnel réfugié compétent, cité par 21 % des entreprises interrogées. Étonnamment, le manque de compréhension concernant l’embauche de réfugiés est le deuxième obstacle le plus répandu cité par 20 % des entreprises, ce qui souligne la nécessité d’une meilleure sensibilisation et éducation à ce sujet.
L’étude incite toutefois à l’optimisme. Alors que 41 % des entreprises pensaient qu’il était peu probable d’embaucher des réfugiés et que 26 % étaient indécises, 31 % ont déclaré qu’elles prévoyaient d’embaucher des réfugiés à l’avenir. Majeur entreprises ont fait preuve d’une ouverture encore plus grande, avec un pourcentage stupéfiant de 77 % indiquant leur propension à accueillir des employés réfugiés, contre seulement 32 % des micro-entreprises.
La recherche dévoile en outre des modèles intrigants dans différents secteurs. Le secteur public, les industries des arts, du divertissement, des loisirs, de l’information et de la communication émergent en tête de l’emploi des réfugiés, avec un taux de 6 %. À l’inverse, les secteurs professionnel, scientifique et technologique ont enregistré le taux d’emploi des réfugiés le plus faible, à peine 1 %.
Les entreprises londoniennes qui ont sauté le pas pour employer des réfugiés citent plusieurs raisons impérieuses. La principale motivation, selon 65 % de ces entreprises, est de fournir un soutien à ceux qui en ont besoin. De plus, 47 % reconnaissent les réfugiés comme des employés qui travaillent dur, tandis que 40 % pensent que les immigrants apportent des capacités uniques et favorisent la diversité de la main-d’œuvre, ce qui profite en fin de compte à leurs industries.
Richard Burge, PDG de la Chambre de commerce et d’industrie de Londres, souligne le rôle crucial que jouent les réfugiés dans la prospérité de Londres. Il affirme que leur intégration dans la main-d’œuvre peut atténuer la pénurie de compétences qui entrave actuellement le progrès des entreprises et de l’économie. Burge souligne les nombreux avantages que l’emploi offre à la fois aux réfugiés et à leurs communautés, positionnant Londres comme une ville de renommée internationale qui défend l’égalité des chances pour tous.
L’étude révèle que les entreprises londoniennes sont prêtes à relever le défi de l’emploi des réfugiés, mais elles ont besoin des ressources et du soutien nécessaires. Cela comprend une assistance dans le processus de recrutement, l’intégration sociale et culturelle, ainsi que des soins de santé mentale. Burge souligne qu’en plus de combler le déficit de compétences, l’emploi des réfugiés peut donner un puissant exemple d’inclusivité et de diversité sur le lieu de travail, améliorant ainsi l’économie et la réputation de Londres.
Tim Docking, PDG de Refugee Investment Network, met en lumière la lutte mondiale à laquelle sont confrontés de nombreux pays pour faire face au vaste afflux de personnes déplacées, qui restent souvent marginalisées du marché du travail formel pendant de longues périodes.
Docking souligne que ce problème est aggravé par l’idée fausse répandue selon laquelle les réfugiés pèsent sur la société. Il pense que le Royaume-Uni a une occasion en or, grâce à Refugee Lens Investing (RLI), de contester ce récit trompeur et de renforcer l’autonomie des réfugiés. Les conclusions de l’étude indiquent un intérêt croissant du secteur privé et une demande non satisfaite de données sur les réfugiés, soulignant la nécessité de poursuivre la recherche et l’action.
L’étude montre clairement que le taux d’emploi des réfugiés au sein de la communauté des affaires de Londres reste lamentablement bas. Des mesures efficaces doivent être prises pour promouvoir de plus grandes possibilités d’emploi. Les entreprises auront besoin d’une assistance supplémentaire, notamment des conseils sur les obligations légales lors de l’embauche de réfugiés et des modifications des procédures d’embauche et de soutien aux employés pour tenir compte de leur situation particulière.
De plus, la recherche souligne l’importance de renforcer les relations avec les communautés de réfugiés et de favoriser une collaboration active entre les programmes de formation et d’assistance et les demandes de main-d’œuvre. Ces efforts peuvent combler le fossé entre les employeurs potentiels et les réfugiés qualifiés, créant ainsi une situation gagnant-gagnant pour les deux parties.
L’acceptation par Londres du travail des réfugiés a le potentiel de libérer une pléthore de talents. Les entreprises peuvent bénéficier des différentes compétences que les réfugiés apportent en surmontant les obstacles et en offrant l’assistance requise, mais elles peuvent également contribuer à créer une ville plus inclusive et prospère pour tous ses citoyens.