La guerre en Ukraine pourrait très facilement se transformer en guerre mondiale si la Russie mettait à exécution ses menaces contre une petite ville en dehors de l’Ukraine.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, une infime partie de l’Europe entre la Lituanie et la Pologne a été capturée par l’Armée rouge et est devenue une partie de l’Union soviétique.
Le territoire bordant la mer Baltique était autrefois Koenigsberg mais est aujourd’hui connu sous le nom de Kaliningrad. Il est resté une partie de la Fédération de Russie lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1991.
Deux décennies plus tard, il est au centre d’une guerre des mots qui pourrait voir la guerre de la Russie en Ukraine s’étendre et entraîner une foule d’autres nations.
La Lituanie a suscité la colère de Vladimir Poutine la semaine dernière lorsqu’elle a commis ce que Moscou décrit comme un “acte hostile” en bloquant le transit de marchandises sanctionnées par l’UE de la Russie continentale vers l’enclave de Kaliningrad.
La réponse de Moscou a été menaçante. Le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolai Patrushev, a mis en garde mardi contre les conséquences “graves” pour la Lituanie si l’interdiction du transit ferroviaire n’était pas levée.
“La Russie répondra certainement à de telles actions hostiles”, a déclaré Patrushev lors d’une réunion sur la sécurité régionale à Kaliningrad, ajoutant que “des mesures appropriées” sont en préparation et qu’elles “seront prises dans un proche avenir”.
“Leurs conséquences auront un impact négatif sérieux sur la population lituanienne”, a-t-il déclaré.
L’allusion que la Russie pourrait attaquer la Lituanie avec une action militaire pourrait avoir des conséquences pour plus que les trois millions de personnes qui vivent dans l’État balte.
Le statut de la Lituanie en tant que membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) signifie qu’une attaque contre elle est une attaque contre tous les autres pays de l’OTAN.
La menace est aggravée par le fait que Kaliningrad est fortement militarisée. La région est la base de la flotte russe de la Baltique et Moscou affirme y avoir déployé des missiles Iskander à capacité nucléaire.
Mardi, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de l’UE à Moscou, Markus Ederer, au sujet des «restrictions anti-russes» sur le transit des marchandises entre Kaliningrad et la Russie continentale.
“L’inadmissibilité de telles actions, qui violent les obligations juridiques et politiques pertinentes de l’Union européenne et conduisent à une escalade des tensions, a été soulignée”, a déclaré le ministère dans un communiqué.
S’exprimant après la réunion, Ederer a déclaré avoir appelé la partie russe à “rester calme” et à “résoudre ce problème par voie diplomatique”.
Mais la Lituanie dit qu’elle adhère simplement aux sanctions européennes contre Moscou.
“C’est ironique d’entendre des discours sur des violations présumées de traités internationaux d’un pays qui a probablement violé tous les traités internationaux”, a déclaré la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte.
“Il n’y a pas de blocus de Kaliningrad”, a ajouté Mme Simonyte.
Les États-Unis ont déclaré mardi qu’ils soutenaient fermement les engagements de la Lituanie et de l’OTAN à la défendre après que la Russie a émis ses menaces voilées.
“Nous sommes aux côtés de nos alliés de l’OTAN et nous sommes aux côtés de la Lituanie”, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat Ned Price.
“Plus précisément, notre engagement envers l’article cinq de l’OTAN – la prémisse qu’une attaque contre l’un constituerait une attaque contre tous – cet engagement de la part des États-Unis est à toute épreuve”, a-t-il déclaré.
La Lituanie, une ancienne république soviétique à la fois dans l’OTAN et dans l’Union européenne, a été parmi les nations les plus virulentes pour s’opposer à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Price a déclaré que les États-Unis saluaient les “mesures économiques sans précédent” prises par la Lituanie et d’autres nations contre la Russie suite à son invasion.
Interrogé sur les déclarations de la Russie, Price a déclaré: “Nous n’allons pas spéculer sur les bruits de sabre russes ou les fanfaronnades russes et nous ne voulons même pas lui donner de temps d’antenne supplémentaire.”
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