Sécuriser une place qui lui appartienne est un marqueur clé de l’indépendance et une étape vers la fondation d’une famille. Pourtant, pour de nombreux jeunes, dans de nombreux pays, une maison est devenue inabordable et la location est précaire, chère ou les deux, en particulier dans les endroits où les bons emplois qu’ils recherchent sont les plus nombreux.
Ceux qui ont acheté une maison il y a longtemps ont profité des avantages d’une appréciation exonérée d’impôt, d’un revenu locatif implicite exonéré d’impôt et, dans le cas du Royaume-Uni, de l’absence d’impôt sur les plus-values. Pendant ce temps, à moins qu’ils ne bénéficient du soutien de la «banque de maman et de papa» ou qu’ils soient exceptionnellement bien payés, beaucoup de la jeune génération sont bloqués en tant que «loyer des générations».
Il s’agit de l’une des nombreuses inégalités intergénérationnelles qui nuisent aux sociétés à revenu élevé d’aujourd’hui. D’autres sont la précarité de l’emploi, des montagnes de dettes étudiantes, des retraites précaires, des inégalités dans les dépenses publiques et, surtout, le changement climatique. Le Financial Times estime qu’il est maintenant temps pour les décideurs politiques d’offrir un nouvel accord aux jeunes, dont les perspectives économiques ont pris un nouveau coup pendant la pandémie. Une série d’éditoriaux cette semaine examinera le logement, les retraites, l’emploi, l’éducation, le climat et la fiscalité, et comment ils pourraient être réformés pour aider la jeune génération.
Lorsque le FT a interrogé les jeunes, les personnes interrogées de Hong Kong à Shanghai et à Londres ont déclaré que le coût du logement était l’une de leurs principales préoccupations. Pour prendre le Royaume-Uni comme étude de cas, l’achat d’une maison est devenu exceptionnellement coûteux par rapport aux revenus historiques, en particulier à Londres. La proportion de personnes en Angleterre âgées de 35 à 44 ans dans des locations privées est passée de 9 à 28% entre 1997 et 2017.
Alors que le nombre moyen de logements achevés était de 325 000 par an de 1950 à 1970 inclusivement, ce chiffre est tombé à un peu plus de 180 000 de 1990 à 2019. Il y a eu également une forte baisse de l’offre de logements sociaux. Une grande partie du stock a été vendue sous le «droit d’acheter», tandis que le nouveau bâtiment a chuté de façon spectaculaire. En février 2017, la Première ministre de l’époque, Theresa May, a averti que «notre marché du logement brisé est l’un des plus grands obstacles au progrès en Grande-Bretagne aujourd’hui». Elle aurait pu parler de nombreux autres pays.
Les prix élevés des logements sont en partie dus à la baisse à long terme des taux d’intérêt réels. Mais la solution ne peut pas être de pousser artificiellement les taux d’intérêt, afin de générer un effondrement des prix des logements, quels que soient les coûts en termes de chômage et de production.
Série FT: Une nouvelle donne pour les jeunes
Rejoignez-nous pour une série de débats en direct cette semaine, tous les jours à 14h BST, sur les éditoriaux suivants de FT View et partagez vos propres idées et questions. Inscription gratuite
lundi L’abordabilité du logement est un problème dans de nombreux pays. Comment résoudre la crise?
Mardi Comment garantir une pension décente à la jeune génération d’aujourd’hui. Une troisième voie est nécessaire.
Mercredi Créer de meilleurs emplois: comme chaque génération avant eux, les jeunes souhaitent un emploi décent et sûr avec des perspectives.
jeudi Une réflexion sur l’éducation: qui devrait payer les études universitaires et qu’en est-il de ceux qui n’y vont pas?
Vendredi Les jeunes sont confrontés à un avenir de destruction environnementale. Que peut-on faire pour y remédier?
samedi Imposer équitablement: les jeunes d’aujourd’hui ont le fardeau de soutenir les générations plus âgées, mais en bénéficient beaucoup moins au début et à la fin de leur vie active.
La fiscalité foncière est incohérente, notamment au Royaume-Uni: le fardeau régressif de la taxe d’habitation est proportionnellement beaucoup plus élevé pour les propriétaires de propriétés moins chères que pour les plus chers. De plus, les évaluations n’ont pas été actualisées pour l’Angleterre depuis 1991. La réforme est urgente: elle devrait consister en une taxe proportionnelle à la valeur foncière, des évaluations régulièrement mises à jour et la capitalisation de la taxe pour les résidents âgés, le solde étant payé par la succession.
Pourtant, le problème le plus crucial est la croissance inadéquate de l’offre, y compris de logements abordables. Pour y faire face, les gouvernements, en particulier les autorités locales, doivent être en mesure d’acquérir des terrains à développer à la valeur déterminée par les autorisations d’aménagement existantes.
Les autorités locales devraient également bénéficier de l’essentiel de l’augmentation de valeur découlant des modifications apportées à ces consentements. Cela les inciterait à promouvoir le développement tout en bénéficiant aux résidents existants.
Il existe un argument général fort en faveur de la taxation des valeurs foncières plutôt que des bâtiments. Mais ce sera une incitation particulièrement importante dans le cas de terrains avec des autorisations de planification non utilisées. Rien ne saurait encourager le développement plus puissamment qu’une telle taxe.
Une part importante des nouvelles ressources financières dont disposent les autorités locales devrait également être utilisée pour construire des logements abordables pour les personnes moins bien rémunérées. Les grandes agglomérations, en particulier, ne peuvent pas fonctionner sans ces travailleurs.
Enfin, le secteur locatif privé restera une forme d’occupation importante. Mais les locataires à long terme ont besoin d’une plus grande sécurité: les contrats de location standard devraient être prolongés à trois ans.
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Le FT souhaite entendre les diplômés et autres jeunes sur leurs expériences de démarrage de leur carrière en ces temps incertains. Parlez-nous de vos expériences via une courte enquête.
Le logement est une question complexe, avec de nombreuses ramifications. Mais dans de nombreux pays, notamment au Royaume-Uni, une offre plus importante est essentielle, en particulier dans les agglomérations les plus dynamiques économiquement. Cela nécessitera des changements politiques radicaux. Il est temps de les embrasser.
Rejoignez un débat en direct sur la crise du logement avec les écrivains de FT à 14h BST le lundi 26 avril. Inscrivez-vous ici pour votre billet gratuit.
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