338Canada: L’élection partielle qui pourrait briser le Parti Québécois

338Canada: L’élection partielle qui pourrait briser le Parti Québécois

Philippe J. Fournier : Lors d’une élection partielle le 11 avril, le PQ se battra pour l’un de ses derniers sièges. Perdre l’ancien fief pourrait menacer la survie du parti.

Le 11 avril, les électeurs de Marie-Victorin, une circonscription électorale provinciale du Québec située au cœur de Longueuil, sur la rive-sud de Montréal, voteront pour élire leur nouveau député à l’Assemblée nationale. Si l’issue de cette élection partielle ne changera pas directement la dynamique de la session en cours, puisque le courant CAQ détient une solide majorité avec 75 des 125 sièges de l’Assemblée nationale, elle pourrait jouer un rôle majeur dans la survie même du parti qui a remporté 11 élections consécutives dans Marie-Victorin : le Parti Québécois.

Plusieurs chroniques sur la chute et la possible dissolution du PQ ont été écrites au cours de la dernière décennie dans les médias québécois. Cependant, j’ai souvent eu l’impression que ces scénarios apocalyptiques pour le PQ ressemblaient plus à un vœu pieux qu’à des prédictions basées sur des données empiriques. Alors que les sondeurs ne demandent plus l’opinion des électeurs québécois sur l’indépendance sur une base mensuelle, les données les plus récentes sur le sujet montrent que la souveraineté est loin d’être un problème pour de nombreux électeurs québécois – même si même les souverainistes purs et durs admettraient que le soutien à l’indépendance est loin de ses sommets du milieu des années 90 ou lors du scandale des commandites au début des années 2000. À l’hiver 2021, un sondage de Mainstreet Research a mesuré le camp du non en tête de 56 à 32 %. Un an plus tôt, un sondage Léger montrait des résultats similaires avec un avantage de 52-27 contre la souveraineté. Voir une liste des sondages sur l’indépendance du Québec ici.

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Néanmoins, dans les derniers sondages provinciaux, le PQ est au bord du précipice : en mars seulement, quatre sondages au Québec ont mesuré le soutien du PQ entre 7 et 10 % à l’échelle de la province, bien en deçà du résultat déjà lamentable de 17 % du parti en les élections générales de 2018. Le dernier sondage Angus Read au Québec donne un PQ à 9 % et, en recoupant les résultats avec le vote fédéral de 2021, on constate que seulement un quart des électeurs du Bloc Québécois appuient le PQ au niveau provincial.

Aux élections générales de 2018 au Québec, l’étoile montante du PQ de l’époque, Catherine Fournier, a à peine conservé Marie-Victorin pour le PQ, remportant la circonscription avec 31 % des voix, à peine 700 voix devant le candidat de la CAQ. Elle a conservé ce dernier siège du PQ dans la grande région de Montréal jusqu’à ce qu’elle quitte le caucus du PQ pour siéger comme indépendante, invoquant qu’elle ne se sentait plus appartenir au parti. En novembre dernier, Fournier s’est présentée comme mairesse aux élections municipales de Longueuil et a remporté une victoire écrasante, annulant son siège à l’Assemblée nationale et forçant cette élection partielle.

Selon le modèle 338Canada Québec, l’élection partielle est actuellement projetée comme un tirage au sort entre la CAQ au pouvoir et le Parti Québécois. Cependant, un sondage local pour Marie-Victorin a été divulgué en L’actualité par le Parti Québécois plus tôt cette semaine. Il indiquait que le candidat du PQ Pierre Nantel (un ancien député du NPD élu pour la première fois à la Chambre des communes lors de la vague orange de 2011) détenait une avance de 12 points sur son rival de la CAQ parmi les répondants déterminés.

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Bien que nous ne remettions pas en question la méthodologie du sondage, il convient de préciser qu’il a été réalisé par Repère Communication, une firme à tendance péquiste, puis divulgué par le PQ lui-même. Naturellement, même si nous n’écartons pas complètement ces chiffres, les sondages internes comme ceux-ci ne sont pas volontairement divulgués s’ils sont défavorables à la partie qui fuit (créant ainsi un biais de sélection dans les données). D’autres sources sur le terrain à Marie-Victorin (contactées pour cette chronique) ont indiqué que la course devrait être beaucoup plus serrée, d’autant plus que la CAQ bénéficie d’une solide organisation Get-Out-The-Vote à travers la province.

Néanmoins, si ce sondage interne était exact et que Nantel sauve Marie-Victorin pour le PQ, ce serait une victoire importante pour un parti qui n’a pas bénéficié d’une couverture très positive depuis 2018. Gagner une élection partielle serrée à peine sept mois avant une élection générale l’élection peut, dans certains scénarios, apporter un élan bien nécessaire à un parti (et aussi aider à recruter des candidats de qualité). Et bien que gagner Marie-Victorin ne renverserait pas nécessairement les problèmes actuels du PQ, cela reste un scénario bien meilleur que l’alternative.

De plus, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon pourrait profiter de bonnes nouvelles. Non seulement les derniers sondages ont mesuré le PQ à ses niveaux les plus bas depuis ses débuts dans les années 1970, mais les données montrent que Plamondon n’est tout simplement pas perçu comme un candidat sérieux au poste de premier ministre. À la question : « Quel chef de parti ferait le meilleur premier ministre du Québec ? », le dernier sondage Léger plaçait Plamondon bon dernier, au cinquième rang, enregistrant à peine 3 % d’appui parmi tous les répondants. Même parmi les partisans du PQ, Plamondon était le candidat préféré de seulement 31 % des répondants.

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D’un autre côté, que se passe-t-il si le sondage divulgué surestime l’appui du PQ et que Nantel perd cette ancienne forteresse PQ de Marie-Victorin? Cela pourrait signaler que, dans le paysage politique québécois actuel, il n’y a tout simplement plus de sièges sûrs pour le PQ, à l’exception de Matane-Matapédia, où le populaire député Pascal Bérubé (ancien chef du PQ par intérim) a remporté près de 70 % des votes. vote en 2018. Si Plamondon et son équipe ne renversent pas la vapeur rapidement, à commencer par l’élection partielle de Marie-Victorin le 11 avril, Bérubé pourrait potentiellement se retrouver comme le dernier député péquiste à se présenter à la prochaine législature de l’Assemblée nationale l’automne prochain.

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