La France plongée dans les limbes après un revers humiliant pour Macron – POLITICO

La France plongée dans les limbes après un revers humiliant pour Macron – POLITICO

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Une élection parlementaire française très étrange s’est terminée par une humiliation pour le président Emmanuel Macron et elle pourrait bien se transformer en une calamité au ralenti pour la France.

L’alliance centriste de Macron, Ensemble, est bloquée à 44 sièges d’une majorité de travail à l’Assemblée nationale après le second tour des élections législatives de dimanche. Les résultats marquent la première fois depuis le début du système de gouvernement français actuel il y a 64 ans qu’un président récemment élu est aussi loin d’une majorité absolue.

Le président François Mitterrand et trois premiers ministres ont réussi à gouverner pendant cinq ans sans majorité en 1988-93, mais il ne leur manquait que 14 sièges. Les règles ont ensuite permis à un gouvernement de faire adopter une législation par le Parlement sans vote ligne par ligne. Ces règles ont depuis été considérablement renforcées.

Les Républicains (LR) de centre droit ont suffisamment de sièges (64) pour donner la majorité à Macron lorsque la nouvelle assemblée sera appelée à voter sur sa confiance dans le gouvernement – ​​le 5 juillet ou peu après. Le LR affaibli est cependant , très peu susceptible d’entrer dans une sorte de coalition permanente avec un président nouvellement élu mais déjà impopulaire.

Une association aussi étroite avec Macron détruirait, craignent-ils, les chances du parti de reconstruire une identité forte et conservatrice et de se présenter avec succès à la présidence en 2027. Le parti est, en tout cas, divisé de manière toxique entre modérés, compatibles avec Macron et durs. ligne, ailes Macron-détestant.

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Pour éviter une crise immédiate, les députés LR pourraient accepter au moins de s’abstenir et de laisser passer la motion de confiance au début du mois prochain.

Au-delà de cela, comment la France sera gouvernée, et par qui, pour les cinq prochaines années est une énigme. Des sources proches de Macron ont laissé entendre aux médias français qu’il pourrait être tenté de convoquer de nouvelles élections. Sur une seule lecture de la constitution française, il doit attendre 12 mois. Une autre interprétation suggère qu’il pourrait le faire quand il le souhaite.

Une situation déjà périlleuse pour le président se complique du fait qu’il a perdu hier deux de ses opérateurs parlementaires les plus expérimentés. Le président sortant de l’Assemblée nationale (président) Richard Ferrand et le chef parlementaire du parti Renaissance de Macron, Christopher Castaner, ont perdu leur siège.

Le coup écrasant de ces pertes survient dans le contexte d’une guerre sur le continent européen et d’une menace grandissante de récession mondiale. L’une des curiosités de cette élection parlementaire était que le contexte sombre ⁠ — la guerre d’Ukraine et le ralentissement économique mondial ⁠ — était à peine évoqué.

C’était comme regarder une famille pagayer en canot vers une chute d’eau géante tout en se disputant pour savoir s’ils devaient pagayer vers la gauche ou vers la droite ou un peu des deux. Ce canot est maintenant entré en collision avec la berge. Et la cascade géante n’est pas loin.

Macron porte une grande partie de la responsabilité de l’échec électoral de son alliance. Lui et eux ont mené une non-campagne, espérant apparemment préserver l’élan de la victoire électorale de Macron en avril en faisant le moins possible, une erreur de calcul qu’ils ont payée cher à l’isoloir ce week-end. Ils ont envoyé certains de leurs propres électeurs dormir ⁠— mais pas les électeurs virulemment anti-Macron de l’extrême gauche et de l’extrême droite.

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Macron est arrivé au pouvoir il y a cinq ans en promettant de dissoudre les extrêmes politiques en France. Il affronte désormais une Assemblée nationale dans laquelle les bancs de l’opposition seront occupés, entre autres, par 73 députés des partis anti-OTAN, anti-UE, anticapitaliste. France Unbowed et 89 membres du Rassemblement national de Marine Le Pen. C’est la plus grande présence de l’extrême droite dans le gouvernement national en France depuis la chute du régime de Vichy en 1944.

Plusieurs options s’offrent désormais à Macron, dont aucune n’est très prometteuse. Son peuple est persuadé qu’environ 20 à 30 des nouveaux députés LR seraient prêts à rejoindre une coalition formelle ou, au moins, à soutenir le gouvernement sur les affaires et la législation clés. Malheureusement, 20 à 30 votes supplémentaires ne suffisent pas.

Certaines voix au sein de LR, comme l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien chef du parti Jean-François Copé appellent à un “pacte” de gouvernement permanent avec Macron. L’actuel leader LR, Christian Jacob, affirme que son parti “restera dans l’opposition” mais laisse entendre qu’il pourrait être prêt à soutenir Macron de temps en temps.

Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne pourraient également trébucher jusqu’à une élection anticipée l’année prochaine | Photo Pol de Ludovic Marin/- via Getty Images

Jacob est cependant sur le point de se retirer en tant que leader de LR. Il pourrait bien être remplacé par quelqu’un de l’aile dure et anti-Macron, comme le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

Une autre option pour Macron serait ce que le Premier ministre de Mitterrand en 1988-92, Michel Rocard, a appelé une “majorité stéréo” – attirant des votes sur différentes questions de différents blocs à l’Assemblée. Certains des députés de gauche les plus modérés soutiendraient-ils Macron sur certaines questions ? Peut-être, mais ce serait un arrangement délabré et fragile.

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Alternativement, Macron et son Premier ministre Elisabeth Borne pourraient trébucher jusqu’à des élections anticipées l’année prochaine. Il n’y aurait aucune certitude qui donnerait un meilleur résultat mais Macron pourrait tout de même être tenté. Sans un nouveau mandat populaire, les espoirs de Macron d’un second et dernier mandat réformateur et réussi sont morts. Être un canard boiteux à 44 ans n’est pas une perspective attrayante.

Même s’il attire des votes ad hoc à l’Assemblée pour, disons, la réforme des retraites, il devra faire face à une opposition encore plus féroce que d’habitude dans la rue.

Le meilleur espoir de Macron, paradoxalement, pourrait être une forte baisse de l’économie mondiale qui lui permettrait de déclencher des élections de crise au début de l’année prochaine. D’ici là, peut-être, l’électorat français et les classes politiques auront-ils entendu le bruit de la cascade.

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