Après avoir tant investi pendant si longtemps en Afghanistan, nous ne pouvons plus nous soustraire à la responsabilité de son sort. En 1975, un colonel de l’armée américaine a dit à un colonel nord-vietnamien : « Vous savez, vous ne nous avez jamais battus sur le champ de bataille ». Son homologue a répondu: “C’est peut-être le cas, mais ce n’est pas non plus pertinent.”
En effet. Les guérilleros l’emportent non pas en combattant mais en survivant à un ennemi plus puissant. C’est exactement ce que les talibans ont fait. Il n’a pas encore vaincu le gouvernement de Kaboul, mais il a déjà vaincu celui de Washington. Que les récriminations et les accusations commencent. Si le Vietnam est une indication, le « jeu de blâme » de l’Afghanistan pourrait bouleverser la politique américaine pour les décennies à venir.
