Meilleur que sur Broadway | Le Journal de Montréal

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Vous aviez l’intention de visiter Broadway cet été ? Ce ne sera peut-être pas nécessaire. Car Juste pour rire propose une version québécoise de la comédie musicale Annie qui n’a rien à envier à celle qui a longtemps fait courir les foules à New York. Loin de là, même.

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Avouons-le d’entrée de jeu : la barre était haute pour cette Annie qui marque le retour des comédies musicales estivales de Juste pour rire, après un arrêt forcé par la pandémie. Et avant ça ? Serge Postigo – n’ayons pas peur des mots – a révolutionné le genre au Québec avec ses Mary Poppins et autres Oh maman !entre 2016 et 2019.


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Photo Agence QMI, Joël Lemay

Bref, il fallait trouver un nouveau metteur en scène au génie équivalent. Et Juste pour rire a tapé dans le mille en nommant Serge Denoncourt comme digne successeur.

Carla Annie qui est installée au Théâtre St-Denis jusqu’à la fin du mois est irréprochable. Effervescente, pétillante, moderne et diablement divertissante, cette comédie musicale se reçoit comme une grande bouffée d’air frais et de bonne humeur.


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Photo Agence QMI, Joël Lemay

Maîtrise parfaite

En signant à la fois la mise en scène, la traduction du livret et celle des paroles (ce dernier rôle est partagé avec Manuel Tadros), Serge Denoncourt démontre de façon incontestable qu’il a les connaissances et les habiletés pour manier les codes de Broadway, qu’il porte ici au niveau supérieur. Mais si la forme est ici élevée, le fond, quant à lui, reste le même.

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On retrouve donc la célèbre orpheline rousse, retenue dans un orphelinat new-yorkais depuis que ses parents l’y ont abandonnée, peu de temps après sa naissance. Honnie par l’infâme directrice de l’établissement, Annie voit sa porte de sortie en la personne d’Oliver Warbucks, richissime homme d’affaires auprès duquel elle passe le temps des Fêtes. Mais le chemin de la liberté sera parsemé d’embûches.


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Photo Agence QMI, Joël Lemay

L’intrigue, plusieurs d’entre nous en connaissent les détours, celle-ci ayant fait l’objet d’innombrables adaptations cinématographiques et télévisuelles au fil des ans. Mais c’est un regard neuf qu’on y pose désormais, l’œuvre initiale de 1977 étant dépoussiérée et remise au goût du jour par les soins de Serge Denoncourt, certes, mais aussi grâce à la chorégraphe Wynn Holmes.

Car si le spectacle nous transporte en plein cœur de New York dans les années 1930, Annie ne laisse transparaître aujourd’hui aucune ridule ni aucun signe de fatigue. Ça, ça se témoigne entre autres par l’opulence des costumes et des décors et une mise en scène inventive. Des décors rotatifs permettent une transition fluide entre les tableaux, transportant l’intrigue de l’orphelinat aux ruelles ou encore au somptueux manoir Warbucks en un tournemain et, surtout, sans temps mort.


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Photo Agence QMI, Joël Lemay

Une étoile est née

plus si Annie fonctionne aussi bien, c’est en grande partie grâce à Kayla Tucker, qui enfile la perruque rousse bouclée du mythique personnage. Autant par son charisme que par son bagou et ses prouesses vocales, la jeune Québécoise risque fort bien de se tailler une place de choix sur nos scènes, ou même à l’étranger.

Il faut dire qu’elle est particulièrement bien entourée, flanquée de la délicieusement détestable Geneviève Alarie (Miss Hannigan), du surprenant David Savard (Oliver Warbucks), de l’efficace Émily Bégin (Lily St-Régis) ou encore de l’impeccable Véronique Claveau (Grace Farrell).

Mais on s’en voudrait de ne pas souligner à grands traits la présence de Kevin Houle, lequel est franchement impressionnant dans le rôle de Rooster. L’acteur incarne parfaitement ce qu’on appelle dans le milieu le triple menaceexcellant dans son jeu, en chant ainsi qu’en danse.

La comédie musicale Annie est présentée au Théâtre St-Denis jusqu’au 31 juillet. Elle s’installera ensuite à la Salle Albert-Rousseau à compter du 12 août.

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