Les défenseurs organisent une campagne pour déclarer une crise chez les jeunes Canadiens alors que les hôpitaux pour enfants signalent une augmentation fulgurante de la demande de services de santé mentale pendant la pandémie.
La campagne #CodePink – du nom du code médical pour une urgence pédiatrique – exhorte les autorités fédérales et provinciales à s’attaquer aux difficultés auxquelles font face les jeunes Canadiens entre les fermetures d’écoles, les restrictions aux activités récréatives et l’isolement social.
«Nous avons atteint un point où il n’y a pas de retour en arrière et les implications que vivent les enfants se feront sentir maintenant et pendant de nombreuses années à venir», a déclaré Sara Austin, fondatrice et chef de la direction d’Enfants d’abord Canada, qui dirige la campagne lancée mercredi.
«Il nous incombe à tous en tant qu’adultes, et en particulier à nos dirigeants gouvernementaux, de prendre les mesures urgentes nécessaires pour aider nos enfants à survivre.»
Austin dit que les enfants ont «souffert en silence» car la crise du COVID-19 les a privés d’opportunités de développement émotionnel, social et physique. Mais les statistiques en disent long sur les impacts de la pandémie sur la santé et le bien-être de la prochaine génération, dit-elle.
Une enquête menée auprès de 14 hôpitaux pour enfants suggère que les admissions à la suite de tentatives de suicide ont doublé en moyenne entre mars 2020 et janvier 2021 par rapport à la même période l’année précédente, selon un rapport de Santé pour enfants Canada.
L’association constate également que les hôpitaux pour enfants ont connu une multiplication par trois des admissions liées à la consommation de substances et que les admissions pour troubles alimentaires complexes ont augmenté de 63%.
«Nous parlons de problèmes de vie ou de mort», dit Austin. «Notre avenir est en péril.»
Le Hospital for Sick Children de Toronto fait partie des nombreux organismes de santé pour enfants qui appuient les appels de la campagne #CodePink pour la réouverture sûre et rapide des écoles et des installations récréatives et un investissement accru dans les services de santé mentale pour les jeunes.
Le président et chef de la direction de SickKids, le Dr Ronald Cohn, a déclaré que l’unité de santé mentale des patients hospitalisés de l’hôpital avait une capacité d’environ 130% depuis plusieurs mois, et que la salle d’urgence a également vu un afflux de patients recherchant des soins psychologiques.
Cohn note que les hôpitaux ont tendance à traiter les cas les plus graves, de sorte que ces chiffres n’offrent qu’un aperçu de toute l’étendue de la crise de santé mentale chez les jeunes.
«Je ne pense pas qu’il y ait un seul enfant qui ne résiste pas d’une manière ou d’une autre aux pressions de la pandémie», dit Cohn.
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«Alors que nous arrivons à l’autre extrémité de cette pandémie, j’espère que nous ne parlons pas d’une génération qui est à risque … Cela va simplement exiger une attention particulière pour vraiment faire des enfants une priorité.»
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 19 mai 2021.
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