L’astéroïde Ryugu, la roche à partir de laquelle la sonde japonaise Hayabusa2 a ramené quelques échantillons, abrite des rochers très poreux qui pourraient bien être la matière dont les planètes ont été fabriquées.
C’est ce que dit un nouvel article intitulé «Des rochers anormalement poreux sur (162173) Ryugu en tant que matériaux primordiaux de son corps parent» publié le 24 mai dans Astronomie de la nature.
L’article est basé sur des observations de l’astéroïde, et non sur l’analyse d’échantillons retournés par Hayabusa2.
Comme expliqué dans un résumé de l’article de la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency), Hayabusa2 a utilisé sa caméra infrarouge thermique et le radiomètre infrarouge porté par son atterrisseur mobile Asteroid Surface Scout (MASCOT) pour observer les roches de Ryugu.
Ils ont découvert que de nombreuses roches à la surface de Ryugu ont une faible inertie thermique – une mesure de la rapidité avec laquelle elles peuvent être réchauffées ou refroidies. Une faible inertie thermique indique une faible densité ou une porosité élevée.

Carte globale de Ryugu capturée lors de la descente
à Ryugu et utilisé dans cet article. Cliquez pour agrandir
Le résumé de l’article de JAXA décrit les images capturées par la sonde comme représentant un matériau «semblable à une pierre ponce utilisée pour éliminer les cellules mortes de la peau de votre pied». Ce faisant, cela signifie, cher lecteur, que vous avez découvert quelque chose sur les roches d’astéroïdes et les habitudes de toilettage des astroboffins.
Une porosité élevée a également été observée dans le noyau des comètes, que l’on pense être des reliques des «planétésimaux» – les boules de poussière et de roche qui se sont agglomérées et peuvent éventuellement devenir des planètes.
Les nombreux auteurs de l’article suggèrent que les trucs trouvés sur Ryugu sont des restes de planétismes qui ne sont jamais devenus assez grands pour que la gravité et la pression écrasent leurs composants en planètes. Ils suggèrent que la porosité est intrinsèque, et non le résultat d’impacts avec Ryugu ou de fissuration, et que l’astéroïde a donc beaucoup à nous apprendre sur la façon dont les planètes se sont formées dans notre système solaire.
Le résumé de JAXA laisse espérer que les échantillons qu’il contient contiendront des matériaux ayant la même porosité observée par d’autres instruments.
Les données utilisées par les auteurs de l’article sont disponibles ici, si vous voulez avoir la chance de tirer vos propres conclusions. ®