Quelque part au-dessus de Vienne, l’équipe de Manchester City a décidé qu’elle préférait Ibiza. Le moral était bon. La fête à Istanbul n’était pas vraiment terminée ; les joueurs sont toujours en pleine forme plutôt que les yeux larmoyants lorsqu’ils montent à bord du jet privé du club.
Officiellement, la fête dans un JW Marriott surplombant la mer de Marmara s’est terminée vers 9 heures du matin le lendemain de la veille, mais les stars de Pep Guardiola ont marqué encore 48 heures au sommet.
Sur le chemin du retour, avec le trophée de la Ligue des champions attaché à un siège, quelques joueurs les plus expérimentés se sont demandé si City ne serait pas contre de leur prêter un instant le Boeing 787 d’Etihad. Rien de bien grave, juste un saut vers les Baléares avec un énorme blason du club sur le côté d’un avion.
Comme on pouvait s’y attendre, cette demande a été poliment rejetée. Au lieu de cela, ils ont improvisé, organisant rapidement un autre avion lors de leur retour à Manchester. Les joueurs avaient moins d’une heure pour regagner leur appartement avant de se retrouver au terminal privé. Tout le monde s’est bien amusé.
Tout cela est parti maintenant. Guardiola a été catégorique à ce sujet alors que City commençait sa défense contre l’Étoile rouge de Belgrade dans un groupe qu’il devrait contrôler. Oubliez les triplés et dans le grand schéma du football européen, remporter la couronne de l’année dernière ne signifie presque rien.
Manchester City insiste sur le fait qu’il peut dominer l’Europe après avoir remporté la Ligue des champions
Les chefs de la ville – dont le propriétaire Cheikh Mansour (au centre) et Khaldoon Al-Moubarak (deuxième à droite) – ont discuté de la possibilité de reproduire leur triple succès sur le continent.
La réunion cruciale a eu lieu quelques jours seulement après que les joueurs de City ont effectué un voyage impromptu à Ibiza.
“Pour nous, gagner, c’était incroyable pour le club”, a déclaré Guardiola. « Mais en perspective, combien d’équipes ont remporté la Ligue des champions une fois ? Beaucoup (10). Nous n’avons rien fait de spécial. Si je voulais juste des souvenirs, je ne serais pas là, je serais à la maison ou sur une plage.
C’était le point central des discussions à Abu Dhabi quelques jours après le voyage à Ibiza et un défilé de victoire détrempé. Tous les gros frappeurs étaient présents. Guardiola, le président Khaldoon Al Mubarak, le directeur sportif Txiki Begiristain et le directeur général Ferran Soriano se sont tous entretenus avec Cheikh Mansour. Il est clairement apparu que le niveau de réussite sans précédent au niveau national pouvait être reproduit sur le continent.
L’AC Milan d’Arrigo Sacchi de la fin des années 1980 a été évoqué. Le Real Madrid de Zinedine Zidane. Le Bayern Munich de Dettmar Cramer dans les années 1970. Peu de gens ont défendu ce trophée.
Il va sans dire que le Barcelone de Guardiola, qui en a remporté deux en trois ans, sert également de référence. “Les gens disent que nous avons gagné et c’est fait”, a déclaré Guardiola. « Ce n’est pas fait. C’est juste une fois. Après tout, Red Star l’a gagné une fois, en 1990.
Pep Guardiola a prévenu ses stars de City qu’elles étaient au bas de la montagne, pas au sommet
En atteignant enfin le Saint Graal, City était conscient que certains protagonistes, dont le capitaine Ilkay Gundogan, y verraient l’occasion idéale de lui dire au revoir. Al Moubarak, fortement impliqué dans la planification de l’équipe, a discuté de ce qui serait nécessaire pour représenter un pas en avant sur le marché des transferts plutôt que de rester immobile.
Ils savaient depuis des mois que Jude Bellingham partait ailleurs et avaient investi 207 millions de livres sterling dans de nouveaux ajouts. Deux d’entre eux, Josko Gvardiol et Jeremy Doku, au début de leur carrière, remplacent Aymeric Laporte, 29 ans, et Riyad Mahrez, 32 ans. L’expérience est partie, de sérieuses promesses sont arrivées et d’autres, comme un nouveau membre de la direction composée de cinq hommes. l’équipe Bernardo Silva, assume plus de responsabilités.
Il s’agit d’un cycle apparemment sans fin de réaménagement des équipes, désormais réalisé de manière mesurée. City a empoché plus de 160 millions de livres sterling grâce aux ventes de joueurs et aux clauses supplémentaires cet été, respectant les objectifs de dépenses nettes internes. Soriano a déclaré qu’il était “détendu” maintenant que City avait de grandes oreilles – ce qui a amusé Guardiola lorsqu’on lui a posé la question hier – mais dans la salle de réunion, il s’agit toujours du prochain défi.
L’Espagnol pousse ses joueurs à s’améliorer cette saison après qu’ils soient revenus par derrière pour battre West Ham ce week-end.
Et cela s’est traduit par les joueurs. Guardiola a montré à son équipe une photo d’une montagne au début de la saison, soulignant qu’ils étaient désormais en bas et non au sommet.
“Notre drapeau sera toujours au sommet parce que nous avons remporté la Premier League et la Ligue des Champions, mais y retourner est ce qui différencie les bonnes équipes des grandes équipes”, a déclaré le capitaine Kyle Walker. “La faim est toujours définitivement dans le vestiaire et le manager veut toujours gagner plus. Vous pouvez voir à quoi il ressemble dans les matchs et à l’entraînement. Il ne se contente pas de la seconde place.
City est allé encore et encore de manière constante au fil des ans, mais cette fois-ci, il faut encore plus de concentration. Guardiola a dû les calmer dans le vestiaire à la mi-temps de la victoire de samedi contre West Ham United, lorsqu’ils ont marqué un but. “J’ai demandé pourquoi ils étaient en colère”, a déclaré Guardiola. «Nous perdions mais nous jouions bien. On les pousse mais ça vient d’eux.
«Nous avons une mentalité incroyable chez les joueurs. Les managers peuvent faire de beaux discours qui passent sur TikTok mais ça ne marche pas (comme ça). Chacun doit se retrouver pour devenir meilleur. Je suis un peu surpris qu’après toutes ces années, le triple… cela montre que l’équipe est vraiment bonne.
