Le procès pour espionnage d’un journaliste américain doit s’ouvrir en Russie

Le procès pour espionnage d’un journaliste américain doit s’ouvrir en Russie

Depuis près de 15 mois, Evan Gershkovich est enfermé dans une prison de Moscou.

Mais le journaliste du Wall Street Journal (-) est jugé à des milliers de kilomètres de la capitale russe, dans la ville d’Ekaterinbourg. C’est ici qu’il a été arrêté lors d’un reportage.

Les procureurs affirment que M. Gershkovich collectait des informations classifiées sur un fabricant de chars russe près d’Ekaterinbourg pour le compte de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine.

Lui, son employeur et le gouvernement américain rejettent farouchement l’accusation d’espionnage. S’il est reconnu coupable, M. Gershkovich risque jusqu’à 20 ans de prison.

« C’est un faux processus. C’est scandaleux et farfelu », estime Deborah Ball, responsable adjointe de la couverture mondiale pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique au -.

“[Evan] ne bénéficiera d’aucune procédure régulière à laquelle nous nous attendons dans n’importe quel tribunal occidental. Ce sera porte close. Ce sera secret.

« Le taux d’acquittement en Russie est inférieur à 1 %. Nous n’espérons aucune chance qu’il soit acquitté.»

Dans les rues d’Ekaterinbourg, peu de traces du drame qui s’est déroulé ici le 29 mars 2023. Les Russes se promènent devant le steakhouse où Evan Gershkovich a été arrêté par des agents de sécurité russes. Dans toute la ville, les gens sont assis dehors et jouent aux échecs, tandis que les tramways passent.

Le – a accusé Moscou de « stocker des Américains » dans les prisons russes pour les échanger contre des Russes emprisonnés à l’étranger.

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La liste des citoyens américains actuellement emprisonnés en Russie comprend ancien marin Paul Whelan. En 2020, il a été reconnu coupable d’espionnage et condamné à 16 ans de prison.

M. Whelan nie catégoriquement avoir commis un quelconque crime. Comme dans le cas d’Evan Gershkovich, les autorités américaines l’ont officiellement qualifié de « détenu à tort ».

L’année dernière, Alsu Kurmasheva – journaliste à Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), basée à Prague – a été arrêté en Russie. Mme Kurmasheva est titulaire de passeports américain et russe.

Alors qu’elle rentrait chez elle pour rendre visite à sa mère malade, elle a été arrêtée. Elle a été accusée de diffusion de « fausses informations » sur les forces armées russes à cause d’un livre qu’elle avait contribué à éditer et qui contenait des critiques sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu’à 15 ans de prison.

Parmi les autres Américains derrière les barreaux en Russie figurent :

  • Marc Fogel, ancien professeur de l’École anglo-américaine de Moscou, aujourd’hui fermée. Il purge une peine de 14 ans de prison pour trafic de drogue après la découverte de 17 g de marijuana dans ses bagages à l’aéroport de Moscou. Il prétend qu’il utilisait la drogue à des fins médicales
  • Gordon Noirun sergent-chef américain, condamné par un tribunal de Vladivostok à trois ans et neuf mois de détention dans une colonie pénitentiaire pour vol et menace de mort sur sa petite amie.
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Lorsqu’il s’est exprimé publiquement sur le cas de M. Gershkovich, le président russe Vladimir Poutine s’est montré ouvert à l’idée d’un échange de prisonniers. Il y a eu des contacts entre les États-Unis et la Russie.

Mais qui veut le Kremlin en échange ?

Le président Poutine n’a pas cité de noms. Mais il a laissé entendre une forte allusion. Interrogé il y a quelques mois sur M. Gershkovich, le président russe a fait allusion au cas de Vadim Krasikov.

Considéré comme un agent russe, M. Krasikov purge actuellement une peine d’emprisonnement à perpétuité pour meurtre en Allemagne.

« Il est évident qu’il s’agit d’une diplomatie des otages », déclare Deborah Ball.

« Les Russes ont été parfaitement clairs quant à leur objectif. Poutine a à peine caché qu’il souhaitait échanger Evan et le considérait comme un pion. C’est un otage politique.

Le Kremlin sait que l’Amérique conclut des accords pour récupérer ses citoyens. En 2022, les autorités américaines ont libéré Viktor Bout, un trafiquant d’armes russe condamné, afin d’assurer la liberté de Brittney Griner. La star américaine du basket-ball avait été emprisonnée en Russie pour trafic de drogue.

Désormais, un journaliste américain est sur le banc des accusés.

On ne sait pas exactement combien de temps durera le procès d’Evan Gershkovich et combien de temps le journaliste américain restera dans une prison russe.

« Il nous est impossible de lire cela. Nous ne le savons tout simplement pas, nous tournons dans le noir », explique Mme Ball.

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« Les Russes considèrent ce processus, ce simulacre de procès, comme faisant partie d’un processus qu’ils envisagent. Nous n’en avons absolument aucune idée. »

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