Lors d’une entrevue, le dessinateur autodidacte nous avait révélé qu’il avait eu l’idée de dessiner des animaux après avoir vu le film Kung-Fu Panda avec ses enfants. Scénariste, dessinateur, coloriste, l’artiste libramontois se levait tôt le matin pour travailler dans son petit studio aménagé dans une partie de sa maison au centre du village : “Mon style de dessins semi-réalistes est très simple. Je veux sortir de la caricature et si mes personnages ont l’air d’évoluer en plein Moyen Âge, comme pour L’épée d’Ardenois”, c’est une ambiance parce qu’il n’y a pas de réelle époque bien précise. Cela me laisse le champ libre pour créer mes personnages qui sortent aussi des clichés. C’est à la portée des enfants et cela plaît aux adultes en même temps”.
Pas de personnages longilignes à la Merlin et pas d’animaux à la Hausman non plus pour ses héros au faciès d’animal. Et même s’il aimait la Bretagne autant que l’Ardenne – il avait créé pays de Herbeutagne, un mot-valise formé d’Herbeumont et de Bretagne -, il voyait les légendes des deux régions sœurs comme autant de raison de dessiner un Moyen Âge joyeux et pas si lugubre qu’on veut bien le représenter dans les livres d’Histoire.
Avant de se lancer seul en BD, le Libramontois avait commencé sa carrière en 1997 au studio d’animation 352 au Grand-Duché spécialisé dans le dessin animé. À l’époque, il n’avait aucun diplôme en art graphique, mais avait appris sur le tas. Quand il a débuté en BD, Étienne Willem a poursuivi son job à mi-temps au Studio 352 comme storyboarder. Une aventure heroic qu’il a stoppée brusquement ce week-end.
Au revoir l’artiste.
Le dessinateur Stédo : “Etienne était un p…. de dessinateur ! “
Joint en France où il est en dédicace, Stéphane Dauvin, Stédo, le dessinateur paliseulois des Pompiers chez Bamboo, une maison d’édition pour laquelle Étienne Willem, travaillait a appris la terrible nouvelle ce lundi matin : “Je suis sous le choc. Je l’ai appris ce matin parce que je suis en France. ce qui s’est produit ne colle pas avec le personnage. Il n’arrêtait jamais de blaguer. Récemment, je me suis rendu avec lui dans le sud de la France en voiture pour participer à un festival de BD. Il y a un peu moins de 1 000 kilomètres et pourtant, à chaque kilomètre, il balançait un calembour. C’était un gars très joyeux et très fin. Et, en plus, c’était un p….. de dessinateur ! Quel talent ! J’étais vraiment fan de ses dessins. Il savait tout faire. Quelle perte pour le monde de la BD. Je suis encore très ému. Sale journée. Les messages affluent de partout sur les réseaux. Personne ne comprend. C’est vrai que c’est incompréhensible ce qui s’est passé.”
