« Le New York Times » a gravement perdu ses repères

« Le New York Times » a gravement perdu ses repères

Joe Kahn, le prochain rédacteur en chef de Le New York Timeshéritera d’une grande entreprise d’information qui a perdu ses repères en matière de couverture nationale et politique.

Lorsque l’actuel rédacteur en chef, Dean Baquet, a pris ses fonctions en 2014, la politique américaine fonctionnait toujours plus ou moins selon les mêmes règles qui s’appliquaient depuis des décennies : les deux partis rivaux étaient largement d’accord sur les faits ; ils les ont juste interprétés très différemment.

Entrez Donald Trump, sur une vague d’ignorance, de désinformation et de griefs blancs, emmenant le Parti républicain vers ce qui avait été considéré comme une frange extrémiste de faits alternatifs et de théories du complot. Les divergences entre les partis ne portaient plus sur la politique ; ils parlaient de vérité et de mensonges.

Ensuite, Trump et ses loyalistes ont tenté de voler une élection. Le danger pour la démocratie n’était plus abstrait. Le Parti républicain s’est aligné contre le concept de suffrage universel et le principe de la règle de la majorité.

Baquet n’a pas relevé ce défi. Il a traité les divisions sur les faits fondamentaux et le régime démocratique comme autant de querelles partisanes. Au cours de la campagne de 2016, au nom de l’équilibre, son personnel a brutalisé Hillary Clinton et a été indulgent avec Donald Trump.

Il s’en est tenu aux anciens algorithmes de journalisme politique alors même qu’ils cessaient de produire quoi que ce soit qui se rapprochait de la vérité et privilégiaient plutôt les mensonges et normalisaient l’anormal.

Il a ignoré et rabaissé ses détracteurs. Il n’a pas vu que son agence de presse, qui établit la norme pour la communauté journalistique américaine, avait perdu le fil.

Et c’est là qu’intervient Joe Kahn.

Kahn a été l’adjoint de Baquet pendant six ans, et jusqu’à présent, il n’y a eu aucune lueur du jour entre les deux hommes. Depuis l’annonce de sa nomination, la défense du statu quo par Kahn a été agressif Au point de belligérance.

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Mais une fois qu’il aura pris les commandes, Kahn aura une réputation à bâtir, pas à protéger.

Baquet avait déjà fixé son cap avant que cette transformation politique massive ne se réalise pleinement. Kahn n’a pas une telle excuse.

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