Les législateurs québécois votent à l’unanimité la création d’un tribunal spécial pour les victimes de violence conjugale et sexuelle

Un projet de loi québécois visant à créer un tribunal spécialisé dans les crimes impliquant des victimes de violence conjugale et sexuelle a été adopté à l’unanimité.

Le projet de loi 92, déposé en septembre, a été adopté à l’Assemblée nationale jeudi et est le “premier” du genre dans le monde, selon le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette lors d’une annonce officielle jeudi.

L’objectif de la nouvelle loi est de mieux soutenir les victimes à toutes les étapes du processus judiciaire et d’éliminer les obstacles qui les empêchent de formuler des allégations.

“Aujourd’hui, nous adressons un message clair aux personnes victimes de violences sexuelles et domestiques : vous avez été entendues”, a déclaré Jolin-Barrette.

« La violence sexuelle et la violence conjugale n’ont pas leur place dans notre société et nous ne voulons plus que les victimes au Québec hésitent à dénoncer et à porter plainte.

La création de ce tribunal faisait partie des recommandations formulées en décembre dernier par un comité de plus de 20 experts, qui a présenté un rapport intitulé Rebâtir la confiance — Français pour « Rebâtir la confiance » — au gouvernement du Québec.

Le comité a formulé 190 recommandations visant à faire en sorte que les victimes d’agression sexuelle et de violence familiale se sentent soutenues dès le moment où elles se présentent. Il a déclaré que les services disponibles devraient être intégrés afin que les victimes n’aient pas à revivre le traumatisme en racontant à plusieurs reprises l’agression.

“Une mini révolution”

La députée du Parti québécois Véronique Hivon, aux côtés de Jolin-Barrette, a déclaré que les victimes se sentent trop souvent isolées et traumatisées dans le système de justice actuel et elle considère que l’adoption du projet de loi est une étape importante.

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“Enfin, plutôt que de demander constamment aux victimes de s’adapter à un système qui n’a en aucun cas été conçu pour elles, la justice s’adapte à leur réalité et à leurs besoins”, a déclaré Hivon.

“Cela, en soi, est une mini révolution.”

Un autre rapport rédigé en août par un groupe de travail composé d’experts de plusieurs ministères provinciaux, ainsi que de la Cour du Québec et du Bureau du procureur de la Couronne, a indiqué que le tribunal devrait avoir une approche « centrée sur la victime ».

Dans le cadre du projet de loi, Hivon a déclaré que les victimes auront accès à des services psychosociaux et juridiques adaptés à leurs besoins spécifiques, ainsi qu’à des lieux physiques sûrs pour elles.

De plus, les intervenants impliqués dans le dossier d’un individu bénéficieront d’une formation continue leur permettant de mieux comprendre et accompagner la victime tout au long de son parcours et durant le processus judiciaire.

La mise en place du tribunal spécialisé se fera sous forme de projets pilotes dans au moins cinq arrondissements judiciaires, pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans, ce qui, selon Jolin-Barrette, constituerait un premier pas vers un tribunal permanent.

« Nous sommes profondément convaincus que l’adoption de ce projet de loi entraînera le changement nécessaire pour que les victimes reprennent confiance dans le système judiciaire », a déclaré Hivon.

“Nous avons gardé à l’esprit que leur douleur et leur traumatisme méritaient nos efforts.”

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