Mannequins à cheval et footballeurs sur les podiums : le salut du monde de Vogue à Paris | Mode

Mannequins à cheval et footballeurs sur les podiums : le salut du monde de Vogue à Paris |  Mode

Paris est en pleine effervescence en ce moment. A une semaine du premier tour des élections qui pourraient radicalement redessiner la politique française, le pays est une poudrière. Les nerfs sont à vif avant les Jeux olympiques ; le niveau élevé des eaux de la Seine après des semaines de fortes pluies a forcé le report d’une répétition pour l’ambitieuse cérémonie d’ouverture, qui devait se dérouler sur des péniches sillonnant la ville. Les fans de football sont sur des charbons ardents à la veille d’une rencontre cruciale de l’Euro 2024 contre la Pologne.

Mais Paris n’est jamais trop fréquentée pour un défilé de mode. Surtout quand on y voit les top-modèles Gigi Hadid et Kendall Jenner à cheval, Bad Bunny qui rappe, Sabrina Carpenter qui imite Brigitte Bardot et Katy Perry en harnais de cuir, l’acteur américain Jeremy Pope qui danse sur Eartha Kitt, et les anciens footballeurs français emblématiques Djibril Cissé, Blaise Matuidi et Emmanuel Petit faire un tour d’honneur sous un coucher de soleil photogénique en plein été.

Vogue World : Paris, le premier défilé de mode jamais organisé sur la place Vendôme, était la cérémonie d’ouverture officieuse de la mode pour les Jeux olympiques qui, avec LVMH comme sponsor majeur, sont censés être les jeux les plus axés sur le style de l’histoire.

Il s’agissait de la troisième sortie de la franchise Vogue World, après les événements de Londres et de New York. Le déclin de la presse écrite a humilié les magazines autrefois puissants, laissant la rédactrice en chef Anna Wintour à la recherche d’une nouvelle plate-forme à partir de laquelle la marque Vogue, toujours puissante, peut exercer son pouvoir et gagner de l’argent. Vogue World est un moyen de maintenir le nom de Vogue en vie dans un monde post-magazine, en tant que gardien du monde du glamour et synonyme de soft power. Il s’agit d’un déploiement du Met Gala, le gala caritatif annuel de New York, que Wintour a transformé en événement d’actualité et qui a permis cette année de récolter 26 millions de dollars pour le Metropolitan Museum de la ville. Vogue World, comme le Met Gala, est une initiative caritative – les recettes des billets de Paris seront reversées au Secours Populaire, une association à but non lucratif qui promeut l’accès au sport des enfants français – mais la capacité de l’événement à attirer de grosses sommes d’argent, avec ce sponsoring, année d’eBay et de Nike, n’aura échappé à personne.

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Emmanuel Petit sur le podium du Vogue World : Paris. Photographie : Victor Boyko/Getty Images pour Vogue

Huit cents chaises dorées encerclaient les pavés de la place Vendôme. Napoléon se tenait impérieux au sommet de sa colonne de bronze de 40 mètres ; le fantôme de Coco Chanel, dont l’appartement donnait sur cette place, regardait sûrement depuis l’une des fenêtres cintrées aux rideaux du Ritz. Diane Von Furstenberg, médaille de la Légion d’honneur épinglée sur sa robe tricolore, tenait la main de Christian Louboutin. Alors que l’orchestre se mettait en marche, un défilé de couturières de Balenciaga, Dior et d’autres ateliers emblématiques, vêtues de leurs traditionnelles blouses blanches, agitaient des drapeaux comme dans un palio italien. Le spectacle était une leçon d’histoire ésotérique d’un siècle de mode française, interprété par un casting de 151 mannequins et 70 danseurs aux côtés d’athlètes vétérans et d’équipes de jeunes françaises, jumelées chaque décennie avec un sport.

Les années 1980, par exemple, étaient représentées par les arts martiaux, ce qui signifiait que les athlètes ceinturés noirs donnaient des coups de pied à l’unisson tandis que les mannequins marchaient dans la direction opposée en cosplayant des vêtements puissants en portant des tailleurs puissants Saint Laurent et en faisant semblant de parler dans des téléphones portables de la taille d’une brique.

L’échelle du stade de la place Vendôme se prêtait à la chorégraphie surdimensionnée d’un match de football, bien qu’avec des lampadaires pittoresques en fer forgé aux courbes au lieu de projecteurs éblouissants. Contrairement à l’événement londonien, qui s’est déroulé dans un théâtre, il s’agissait d’une action sans dialogue. Mais l’ambiance était plus aux Folies Bergère qu’au Stade de France. À tout moment, la scène peut inclure des cyclistes casqués passant devant des danseurs de claquettes vêtus de robes à clapet Chanel, ou des serveurs en redingote pirouettant avec des plateaux de boissons tandis que des mannequins emblématiques, dont Debra Shaw, défilaient dans des robes de soirée emblématiques de Givenchy. Sabrina Carpenter, en maillot de bain rétro, s’est frayé un chemin entre une troupe mimant la nage synchronisée vêtue de casquettes et de lunettes. Les pur-sang Django et Napo, portant Gigi Hadid et Kendall Jenner, étaient habillés de foulards Hermès géants pour l’occasion.

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Après le spectacle, Pharrell Williams et l’actrice Diane Kruger se sont retirés au Ritz pour boire du champagne. Mais à l’extérieur, sur la place Vendôme, les troupes de jeunes athlètes, gonflées à l’adrénaline et aux selfies de célébrités, sont restées pour danser et faire la fête. Pour une nuit au moins, Paris était en fête.

Cet article a été modifié le 25 juin 2024. Le Met Gala a récolté 26 millions de dollars, et non 26 milliards de dollars comme le disait une version antérieure.

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