Découverte d’un artefact chrétien « très spécial » vieux de 1 500 ans

Les archéologues ont découvert en Autriche un artefact chrétien exceptionnel qui aurait environ 1 500 ans.

L’artefact en question est fortement fragmenté, mais les chercheurs ont déclaré que les morceaux formaient autrefois une sorte de récipient rond connu sous le nom de « pyx » qui, dans ce cas, était en ivoire et richement décoré de motifs chrétiens.

La custode a été découverte sur le site d’une église des Ve-VIe siècles lors de fouilles dans un village perché de l’Antiquité tardive, aujourd’hui situé dans la municipalité d’Irschen, dans le sud de l’Autriche, ont annoncé les archéologues de l’Université d’Innsbruck.

Seules une quarantaine de boîtes en ivoire de ce type sont connues dans le monde et la dernière fois qu’une telle boîte a été trouvée lors de fouilles remonte à environ 100 ans.

De tels objets ne sont presque jamais retrouvés dans leur contexte archéologique d’origine. Les rares qui existent ont tendance à être conservées dans les trésors des cathédrales ou exposées dans les musées, selon Grabherr.

Mais l’exemplaire d’Irschen a été trouvé dans une châsse en marbre cachée sous l’autel dans la zone de la chapelle latérale de l’église des Ve-VIe siècles. Il s’agit donc de la première custode de ce type découverte dans son contexte archéologique en Autriche, a indiqué le chercheur.

Ce type de coffret reliquaire était généralement retiré lors de l’abandon d’une église car considéré comme particulièrement sacré. Mais dans ce cas-ci, il a été laissé de côté.

“La custode était probablement également considérée comme sacrée et traitée comme telle parce qu’elle était en contact avec une relique. L’importance archéologique et historique de l’art de la custode ne peut être niée”, a déclaré Grabherr dans un communiqué de presse.

Les décorations de la custode représentent diverses scènes bibliques. Par exemple, sur une section, on peut voir un homme au pied d’une montagne. L’individu est représenté détournant le regard tandis qu’une main s’élève du ciel au-dessus de lui, plaçant quelque chose entre ses bras.

“C’est la représentation typique de la transmission des lois à Moïse sur le mont Sinaï, le début de l’alliance entre Dieu et l’homme de l’Ancien Testament”, a déclaré Grabherr.

Dans une autre section, un homme est représenté sur un char avec deux chevaux attelés. De nouveau, une main est visible sortant des nuages, mais cette fois, elle tire la silhouette vers le ciel.

“Nous supposons qu’il s’agit d’une représentation de l’ascension du Christ, l’accomplissement de l’alliance avec Dieu”, a déclaré Grabherr. « La représentation de scènes de l’Ancien Testament et leur lien avec des scènes du Nouveau Testament sont typiques de l’Antiquité tardive et correspondent donc à notre custode ; cependant, la représentation de l’Ascension du Christ avec ce qu’on appelle « biga » – un char à deux chevaux – est très spécial et jusqu’alors inconnu.

La custode est dans un état très fragile car l’ivoire a tendance à absorber l’humidité de son environnement, ce qui a rendu le matériau très mou au fil du temps. Ulrike Töchterle, responsable de l’atelier de restauration d’Innsbruck, s’efforce de conserver l’artefact depuis sa découverte. Il se trouve désormais dans un état permettant une analyse scientifique.

La colonie située au sommet d’une colline où la custode a été trouvée a été établie à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle, alors que la région faisait encore partie de l’Empire romain, selon Grabherr. Il semble avoir été abandonné vers l’an 610 et largement oublié jusqu’à ce que l’équipe d’Innsbruck commence à mener des fouilles sur le site en 2016.

Ces fouilles ont mis au jour les vestiges de plusieurs habitations, de deux églises chrétiennes et d’une citerne, espace creusé dans le but de stocker l’eau.