Les routes auto-salées pourraient un jour rendre la conduite hivernale plus sûre

Les routes auto-salées pourraient un jour rendre la conduite hivernale plus sûre

Les Canadiens ne connaissent que trop bien les routes verglacées et les conditions de conduite dangereuses, surtout avant l’arrivée des chasse-neige, des sablières et des saleuses. Mais des scientifiques chinois ont mis au point un nouvel additif pour l’asphalte contenant du sel intégré qui permet à la route de faire fondre la glace par elle-même.

Le matériau le plus couramment utilisé pour faire fondre la glace de la route est le sel gemme – du chlorure de sodium ordinaire. Au Canada, plus de cinq millions de tonnes de sel sont épandues sur les routes chaque année.

Bien qu’il soit efficace pour déblayer la neige et la glace des routes, le sel a des effets négatifs sur la végétation en bordure de route, le sol, les oiseaux et les écosystèmes d’eau douce. L’eau de ruissellement chargée de sel est saumâtre, ce qui rend difficile la vie aquatique et peut contaminer les eaux souterraines.

A cela s’ajoute l’effet corrosif du sel sur les véhicules et les chaussées elles-mêmes.

Des alternatives au sel de voirie, telles que le chlorure de calcium, le chlorure de magnésium ou d’autres produits chimiques, ont été utilisées, mais beaucoup ont encore des effets sur l’environnement. Et bien sûr, tout ce sel, la machinerie et la main-d’œuvre nécessaires à son application ont un coût.

Une autre option, développée au fil des décennies et utilisée dans certaines régions, consiste à incorporer du sel dans le mélange d’asphalte lors de la pose ou du resurfaçage de la route. Ce sel est ensuite libéré lorsque la route est verglacée – la route se sale essentiellement au besoin.

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C’est une idée intelligente qui est beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît. Le sel doit être mélangé avec des additifs pour qu’il se libère uniquement à des températures appropriées, à un taux approprié, et ne laisse pas de vides dans la plate-forme qui l’affaibliraient et provoqueraient la dégradation de la chaussée.

Des chercheurs en Chine rapportent dans la revue American Chemical Society ACS Oméga ont publié leur étude de la dernière itération améliorée de cette idée.

Ils ont commencé avec un sel d’acétate de sodium – plutôt qu’un sel de chlorure traditionnel – qui est moins corrosif, ce qui le rend plus doux pour les véhicules et les infrastructures routières. Ils l’encapsulent dans de petites sphères de polymère qui sont incorporées dans l’asphalte lors de sa fabrication.

Le sel de voirie est déposé dans un dépôt de sel de la Ville de Toronto. Une nouvelle étude chinoise propose un moyen d’incorporer du sel dans l’asphalte au stade de la fabrication, qui est ensuite libéré à la demande lorsque la route devient verglacée. (Radio-Canada)

Les chercheurs ont conçu les capsules en polymère avec de minuscules canaux qui libèrent le sel à un rythme très lent, de sorte qu’ils estiment qu’une chaussée pourrait rester résistante à la glace pendant au moins huit ans.

Le sel est lentement libéré sur la surface de la route au fil du temps pour agir comme un agent de fonte présent avant la chute de la neige. Lors d’un test en situation réelle, une bretelle sur une autoroute de Pékin était recouverte d’une couche d’asphalte traité de cinq centimètres d’épaisseur et n’accumulait pas la neige aussi facilement que des bretelles non traitées.

Ils ont également constaté que si la neige et la glace s’accumulent lors d’une forte tempête, une couche d’eau se forme entre la glace et la surface de la route, ce qui facilite la rupture de la glace, même par la circulation régulière.

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Une route qui fait fondre la glace nécessiterait moins de déneigement, ce qui se traduirait par des coûts d’entretien inférieurs et moins d’usure sur la chaussée.

Afin de réduire le coût du nouveau matériau, le sel a été fabriqué à partir de sous-produits de la biomasse industrielle et mélangé à des scories de déchets de la fabrication d’acier pour fournir une structure mécanique capable de résister au martèlement des véhicules.

Selon les statistiques de la GRC de 2017, près du tiers de tous les accidents de véhicules au Canada impliquent des routes mouillées, enneigées ou verglacées, tandis que les compagnies d’assurance signalent une augmentation de près de 50 % des réclamations en décembre et janvier.

Bien que cette technologie d’auto-salage en soit encore au stade expérimental, un jour, les routes qui fondent la glace pourraient contribuer à améliorer la sécurité routière, en particulier dans ce pays, où la conduite sur glace est une nécessité annuelle.

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