La France frappée par de nouvelles manifestations contre la réforme des retraites

La France frappée par de nouvelles manifestations contre la réforme des retraites

La France a été perturbée par une autre journée de manifestations jeudi alors que les syndicats se sont engagés à faire échouer la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, bien que le nombre de manifestants ait diminué pour la deuxième journée de grève consécutive.

Les manifestations se sont transformées en affrontements avec la police en marge d’une grande marche dirigée par les syndicats à Paris. Des groupes vêtus de peinture noire lobée et d’autres projectiles – y compris des pavés – à la police, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Certains manifestants ont brisé l’extérieur d’une succursale bancaire.

Les pompiers ont dû éteindre un incendie sur l’auvent de la célèbre brasserie La Rotonde, où Macron avait organisé sa soirée électorale en 2017, et qui était devenue une cible au passage des manifestants. Plus tôt dans la journée, des dizaines de cheminots portant des fusées éclairantes et des banderoles ont temporairement occupé le hall d’un immeuble de bureaux où la société d’investissement BlackRock a des locaux.

Au moins 111 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, tandis que plus de 100 policiers ont été blessés, certains grièvement, selon le ministère de l’Intérieur.

La police a estimé que 570 000 personnes ont participé aux marches jeudi, contre 740 000 une semaine plus tôt, alors que la foule était déjà inférieure à un point culminant le 23 mars, lorsque plus d’un million de personnes se sont rendues. A Paris, les syndicats disent que 400 000 personnes sont descendues dans la rue jeudi, contre 450 000 la semaine précédente, tandis que la police a estimé le chiffre à 57 000.

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Les syndicats cherchent à maintenir la pression avec ce 11e jour de grève depuis que le gouvernement a dévoilé en janvier son plan visant à relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Les protestations se poursuivent depuis que le gouvernement a choisi le mois dernier de contourner un vote parlementaire pour faire passer le loi impopulaire, intensifiant la colère des détracteurs du projet de loi.

“La position du président est un énorme problème”, a déclaré Claire Cazin, membre du syndicat CGT de l’exploitant d’aéroports Aéroports de Paris qui avait rejoint la marche parisienne. Elle a déclaré que l’élan se poursuivrait, avec de nouvelles mesures dans les aéroports en cours de discussion après le blocage de certains terminaux de Roissy jeudi matin. « Il y aura un crescendo.

A la veille de la révision de la loi sur les retraites par la Cour constitutionnelle, les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de grève le 13 avril. C’est leur prochain grand moment dans le bras de fer avec le gouvernement, qui espère que les manifestations se seront apaisées alors.

Le tribunal se prononcera sur la constitutionnalité du contenu de la législation et sur la manière dont le gouvernement l’a fait adopter. La réforme des retraites a été ajoutée à un projet de loi budgétaire pour limiter à 50 le nombre de jours de débat et pour pouvoir l’adopter sans vote en utilisant l’article 49.3 de la constitution.

Les partis de gauche ont également demandé au tribunal d’approuver une demande visant à soumettre la réforme des retraites à un référendum national. Si elle était accordée, ce serait un revers pour Macron.

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Les dirigeants syndicaux, qui ont rencontré mercredi la Première ministre Élisabeth Borne pour un échange bref et peu concluant, ont réitéré leur appel à Macron pour qu’il marque une pause sur la réforme ou la retire.

“Macron a la solution entre les mains”, a déclaré jeudi à la radio RTL Laurent Berger, leader du syndicat modéré CFDT. Il a affirmé que les moyens par lesquels la réforme des retraites avait été menée à bien et le contrecoup qui s’en était suivi s’étaient transformés en une «crise démocratique».

Borne a qualifié la réunion d’étape importante, “même si nos désaccords sur l’âge ne nous ont pas permis d’avoir une discussion approfondie”.

Macron, qui est en visite d’Etat en Chine, est resté ferme. Il a fait valoir que la loi était nécessaire pour garantir que le système de retraite reste viable à mesure que la population vieillit.

En plus de relever l’âge minimum à 64 ans, les réformes obligeront les gens à travailler pendant 43 ans pour recevoir une pension à taux plein, ce qui, selon les syndicats, est trop sévère, en particulier pour ceux qui ont des emplois physiquement exigeants.

Des manifestants à Paris jeudi © Michel Euler/AP

D’autres signes ont émergé jeudi d’une baisse de la participation des grévistes. Les services de trains à grande vitesse ont été moins perturbés que ces dernières semaines, tandis que le nombre d’enseignants en grève est tombé en dessous de 8%, contre plus de 20% en mars.

Les éboueurs ont mis fin la semaine dernière à des grèves qui avaient permis à des dizaines de milliers de tonnes de déchets non collectés de s’accumuler dans les rues de Paris. Ils devraient reprendre la semaine prochaine.

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Politiquement, les protestations contre les retraites ont commencé à profiter au parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen, ont montré plusieurs sondages ces dernières semaines.

Un mercredi, par le sondeur Elabe, a montré que Le Pen remporterait le plus de voix au premier tour d’une élection présidentielle avec 31%, contre 23% l’année dernière. Macron obtiendrait 23%, contre 28% lors des dernières élections.

Reportage complémentaire de Leila Abboud

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