Le producteur russe d’aluminium Rusal a intenté une action en justice contre le mineur mondial Rio Tinto, cherchant à regagner l’accès à sa part de 20 % de l’alumine produite dans une raffinerie détenue conjointement dans le Queensland.
Points clés:
- L’Australie a interdit l’exportation de minerais d’alumine et d’aluminium vers la Russie en mars
- Rio Tinto est intervenu et a pris le contrôle exclusif de la raffinerie de Gladstone en avril
- Le producteur russe d’aluminium Rusal affirme que Rio a manqué à ses obligations en prenant le contrôle
Le procès conteste la réponse de l’Australie à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui comprend des sanctions de grande envergure contre deux oligarques russes liés à une raffinerie d’aluminium de Gladstone.
Queensland Alumina Limited (QAL), à Gladstone, est une coentreprise entre Rio Tinto, qui détient 80 % du produit qui y est fabriqué, et la société russe Rusal, qui détient les 20 % restants.
Mais en avril, Rio est intervenu pour prendre le contrôle exclusif de QAL, écartant Rusal et coupant son accès à la production d’alumine de la raffinerie, un composé dont est dérivé l’aluminium.
L’unité australienne de Rusal, Alumina and Bauxite Company, a déclaré dans un dossier déposé auprès de la Cour fédérale australienne que les circonstances requises pour que Rio intervienne et prenne le contrôle n’existaient pas et que ses actions constituaient une violation des obligations.
La décision de Rio à QAL est intervenue peu de temps après que le plus grand mineur de minerai de fer du monde ait rompu tous les liens avec les entreprises russes suite à l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
L’Australie a interdit l’exportation d’alumine et de minerais d’aluminium, y compris la bauxite, vers la Russie en mars.
Dans les dossiers judiciaires examinés par Reuters, la filiale de Rusal demande au tribunal fédéral de rétablir ses droits à QAL et de déclarer qu’il n’y aura pas de violation des sanctions si ses activités se poursuivent là-bas.
Rio a refusé de commenter.
Rusal, le deuxième producteur mondial d’aluminium, n’a pas pu être joint dans l’immédiat pour un commentaire en dehors des heures de bureau habituelles.
Rusal n’a pas été directement visé par les sanctions australiennes, mais les actions de Rio ont été déclenchées par des sanctions contre les oligarques Oleg Deripaska et Viktor Vekselberg, qui détiennent respectivement 25,6 % et 8 % des parts de Rusal.
En 2018, Rusal a fait l’objet de sanctions américaines contre des hommes d’affaires et des entreprises russes.
Reuter