Archerie un retour aux sources

Archerie un retour aux sources

Alors qu’il était gamin, Benoît Paradis de Québec a tenté en vain à maintes et maintes reprises de concevoir un arc digne de ce nom.

À 24 ans, après avoir beaucoup voyagé, ce colosse suit un cours de charpenterie-menuiserie. Il réalise rapidement qu’il n’aime pas la vie de chantier. Il retourne alors à l’école et complète un baccalauréat en environnement. Malgré toutes ses formations, il ne parvient pas à satisfaire son besoin de créer et à calmer la frustration qui l’habite depuis deux décennies de ne pas avoir encore réussi à façonner le « maususse » d’arc qu’il a toujours voulu concevoir.

« Je n’avais qu’un seul rêve, soit que ma création se courbe à ma volonté », explique M. Paradis.

Autodidacte, il entame une formation via le web ainsi qu’en présentiel à l’école de survie des primitifs. Il y a appris la base au niveau de la conception.

En 2018, il réussit à façonner son premier arc qui le rend fier.

Il rencontre, par la suite, la référence par excellence dans le domaine, M. Paulin Gingras. Ce gentil homme, que j’ai croisé à plusieurs reprises, prend alors notre artisan sous son aile et lui enseigne tout ce qu’il y a à savoir au niveau de la confection de l’archerie traditionnelle.

En 2021, il lance son entreprise qui se nomme Valhallarc, un nom composé à partir du nom du paradis des guerriers viking et du mot « arc ». Sa firme artisanale se concentre sur la fabrication d’arcs destinés au tir instinctif.

« Il faut oublier tous les gugusses et les équipements superflus pour reproduire des produits identiques à ceux qu’utilisaient nos ancêtres », précise M. Paradis.

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De base

Un arc traditionnel laminé peut être fabriqué avec plusieurs essences de bois blancs, comme du frêne, de l’érable, du chêne blanc, etc., qui sont reconnus pour leur bonne capacité de compression. Le tout est renforcé avec du hickory, un arbre reconnu pour sa résistance à la tension.

Pour ce qui est des modèles primitifs, ils sont taillés à partir d’un long rondin de bois d’essences locales, comme celles citées dans le paragraphe précédent.

La conception

Le taillage du bois se fait à la main avec des outils manuels, tels une vastringue, une râpe, une scie à métaux, etc.

Une fois la forme du bois taillée, Benoît installe l’arme primitive sur un bâton de façonnage gradué en pouces. Avec cet outil, il donne l’allonge voulue en fonction du gabarit du tireur. Il peut, par la suite, ajuster graduellement les bras de l’arc jusqu’à la puissance désirée.

L’artisan Benoît Paradis se sert d’un bâton de façonnage gradué en pouces pour générer l’allonge voulue en fonction de la taille de son acquéreur.

Photo fournie par Patrick Campeau

L’artisan Benoît Paradis se sert d’un bâton de façonnage gradué en pouces pour générer l’allonge voulue en fonction de la taille de son acquéreur.

Les embouts sont ensuite formés avec un ciseau à bois et une scie à métaux.

La poignée est standard. L’artisan la personnalisera sur demande en fonction des goûts et des besoins du client. Il se servira de cuir d’orignal ou de chevreuil ou bien d’une queue de castor pour la recouvrir.

Une corde de Dacron B55 procurera l’élasticité parfaite pour ce type de réalisation.

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Fabrication

Benoît Paradis doit investir en moyenne de 8 à 12 heures d’ouvrage pour fignoler la plupart des modèles qu’il propose. Toutefois, en fonction des commandes spéciales, il passera parfois jusqu’à 30 heures dans son atelier pour finaliser ses œuvres d’art qui se vendent à partir de 600 $.

Au niveau de la puissance de l’arc, il peut l’ajuster de 20 à 45 livres de tension. Les versions plus costaudes seront renforcies avec des tendons d’orignal ou divers laminages au choix de l’acquéreur.

Flèches

Nouvellement équipé d’une goujonneuse Veritas, M. Paradis peut tailler les tiges en fonction de la puissance de l’arc.

Les flèches sont faites de cèdre, de frêne, d’érable, de bouleau blanc, etc.

La rigidité de chaque unité est testée afin de créer un bon amalgame.

Des plumes naturelles de dindon sauvage ou d’oie seront utilisées pour l’emplumage.

L’empennage doit être taillé avec minutie et assiduité pour ne rien sacrifier au niveau de la stabilité et de la précision.

Des pointes artisanales et contemporaines compléteront le tout.

Accessoires

Pour bonifier l’offre, Benoît fabrique également des produits comme des protège-bras et protège-doigts en cuir gras et épais.

Une cire pour l’entretien de la corde est aussi offerte dans un balluchon de cuir qui facilite l’application.

Formations

Benoît propose des cours en présentiel sur la fabrication des arcs et des flèches pour que cette tradition ancestrale se perpétue de génération en génération.

►Pour en savoir plus, composez le 581-446-2697 ou visitez le site valhallarc.com.

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