Beaucoup de chemin à faire

Beaucoup de chemin à faire

C’est Geoff Molson qui a procédé à l’annonce de la nomination de Marie-Philip Poulin au sein de l’organigramme hockey du Canadien. Car cette idée était la sienne.

Le président et chef de la direction du Tricolore avait fait part de son idée de prioriser dorénavant la diversité lorsqu’il a coupé les ponts avec Marc Bergevin, en novembre dernier.

Il savait que son équipe accusait un grand retard dans ce domaine par rapport au reste de la Ligue nationale de hockey.

Pour lui, son organisation avait perdu trop de temps. Elle se devait absolument d’aller de l’avant et de faire appel à des femmes qui possèdent leur carte de compétence dans l’enseignement du hockey.

Il avait avisé Jeff Gorton et Kent Hughes de ses intentions lors de leur embauche.

Il n’y avait pas de revenez-y.

Il fallait le faire.

Candidate de premier plan

M. Molson avait ciblé Mlle Poulin dès le départ.

À ses yeux, elle était apte à devenir la première femme à œuvrer dans le secteur hockey de son organisation.

La femme de 31 ans est la meilleure joueuse de la planète. Elle fait l’orgueil de la Beauce et de tout le Québec.

Le Canada l’aime.

Elle possède les trois qualités qu’elle considère comme essentielles pour connaître du succès au hockey. Elle est animée de la volonté de réussir, elle est combative et elle travaille en équipe.

Se prouver tous les jours

On sentait que M. Molson était fier de la présenter aux représentants des médias, hier après-midi, à Brossard.

Si elle ne travaillera qu’à temps partiel dans son rôle de consultante au développement, c’est qu’elle veut continuer à jouer en dépit de l’absence d’une ligue professionnelle féminine au pays.

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C’est compréhensible.

Les vedettes n’abandonnent pas leur sport quand elles sont au sommet de leur art.

« On pense avoir choisi la meilleure personne pour le poste, estime M. Molson.

« C’est un pas en avant. »

C’est le bon terme, car malgré les avancées des femmes, elles ne sont pas perçues du même œil que leurs pendants masculins.

« Je me sens très privilégiée d’être ici, mais il y a encore du travail à faire, affirme Mlle Poulin en ce sens.

« On doit se prouver à chaque jour, malheureusement. Il y a encore du chemin à faire. »

De ce qu’elle entend, son ancienne coéquipière Hayley Wickenheiser et sa compatriote Danielle Goyette, qu’elle n’a pas consultées pendant sa réflexion, sont respectées dans leur travail de responsables du développement avec les Maple Leafs de Toronto.

« Elles n’ont pas été engagées parce que ce sont des femmes, mais parce qu’elles connaissent le hockey. »

Lors de son embauche par les Leafs, Mlle Goyette m’avait dit que quand les femmes en font la démonstration, le respect vient automatiquement.

Brayden Point, du Lightning de Tampa Bay, a été l’un de ses élèves à son école de patinage de Calgary.

En février, elle a été la première femme à diriger une formation de la ECHL en remplacement d’Eric Wellwood, qui était sous le protocole de la COVID-19.

La prochaine génération

Si l’évolution des femmes dans le hockey masculin se fait tranquillement, il n’en reste pas moins que le mouvement est bien enclenché.

C’est à souhaiter que l’on entende un jour pas trop lointain un joueur du Canadien dire que Marie-Philip Poulin a contribué à son développement.

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Les joueurs qui travailleront avec elle et les autres qui s’entraînent déjà sous la supervision de femmes seront peut-être ceux qui leur ouvriront les portes toutes grandes quand ils seront gestionnaires.

Laissez-les marquer !

La question n’est pas de savoir si le Canadien a commis une bourde en échangeant Artturi Lehkonen. Car s’il faut en croire Sidney Crosby, c’est plutôt l’Avalanche qui s’est gourée royalement en cédant Justin Barron au Tricolore.

Pour ceux à qui l’histoire aurait échappé, Crosby connaît bien Barron puisqu’il patine avec lui, l’été, à Halifax.

Rappelons aussi que Kent Hughes a obtenu en plus le choix de deuxième tour de l’Avalanche au repêchage de 2024.

C’est le temps qui dictera si l’une des deux équipes a eu le meilleur dans cette transaction. Comme on pourrait dire que cet échange aura bien servi chacune d’elles.

En attendant, Lehkonen marque des buts importants pour l’Avalanche.

Ce marché remet toutefois en lumière un problème qui colle à la peau du Canadien depuis quelques décennies.

Combien de fois avons-nous vu un ancien attaquant de l’organisation produire davantage offensivement ailleurs ?

Plus en confiance

Phillip Danault n’a peut-être pas été finaliste au trophée Frank-Selke, mais il a connu une première saison magnifique avec les Kings de Los Angeles.

En ce qui concerne Lehkonen, il ratait un nombre incalculable d’occasions de marquer avec le Tricolore. Mais il se sent visiblement plus confiant avec l’Avalanche.

Lors de sa nomination au poste de directeur général du CH, Kent Hughes a dit aimer les formations dont le style de jeu est axé sur l’offensive.

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Martin St-Louis pense comme lui.

Marquer des buts et en préparer a été son pain et son beurre quand il jouait. Mais pas besoin de lui dire non plus que les joueurs doivent être responsables défensivement.

Encarcanés

Trop souvent, le Canadien s’est départi de joueurs qu’il avait encarcanés dans un système qui punissait les erreurs. Les défenseurs pourraient vous en parler.

Guy Carbonneau a connu 11 saisons de 17 buts ou plus en 12 ans avec le Canadien et ça ne l’a pas empêché de remporter le trophée Frank-Selke à trois reprises.

Que dire aussi de Patrice Bergeron qui vient de mériter cette distinction pour la cinquième fois ?

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