Nordiques: la fin du purgatoire pour Jacques Blain

Nordiques: la fin du purgatoire pour Jacques Blain

Quand les Nordiques ont joint l’AMH en 1972, c’était une occasion unique de vivre une deuxième chance pour des vétérans en fin de parcours, des jeunes laissés pour compte et même des joueurs bannis de la Ligue nationale. Jacques Blain en sait quelque chose.

• À lire aussi: Premier but des Nordiques: François Lacombe n’a jamais oublié son exploit

• À lire aussi: Le dur à cuire qui voulait jouer au hockey

• À lire aussi: Réjean Giroux: la carrière dont il ne rêvait même pas chez les Nordiques

• À lire aussi: Le beau risque de Michel Parizeau chez les Nordiques

Le défenseur de Gatineau, qui a grandi dans l’organisation des Maple Leafs de Toronto, a tôt fait de se retrouver dans le camp des ostracisés quand son bouillant caractère lui a joué un tour.

Faisant son chemin pendant trois ans dans le giron des Leafs, Blain se croyait sur le point de percer quand un coup bien mal placé a fait dérailler sa carrière. Des divergences majeures avec Ray Miron, un membre de l’organisation, ont escaladé au point où la rage de Blain a pris le dessus.

« J’ai eu un conflit avec Ray Miron et j’ai été physique avec lui », relate aujourd’hui l’homme de 75 ans, sans révéler davantage de détails.

Jacques Blain

Sévère punition

L’altercation lui a valu une suspension de trois ans de la Ligue nationale. Des équipes, dont le Canadien, voulaient bien de lui malgré l’incident, mais il n’y avait aucune échappatoire possible. Rien à voir avec les sentences bonbon de la LNH d’aujourd’hui.

Lire aussi  La vie après le football : que font les joueurs une fois à la retraite ?

« J’ai toujours dit que je n’ai pas percé dans la LNH à cause de mon caractère plutôt que par manque de talent. J’entrais dans les plus belles années de ma carrière comme défenseur à 23 ans, mais j’étais coincé. Toronto avait mes droits exclusifs et j’étais barré », lance-t-il.

Sans option devant lui, Blain a grossi les rangs des Ducks de Long Island, dans la rude League Eastern.

« Il a fallu que j’aille jouer avec une vraie gang de fous, dans le temps du hockey malade. Ça a été toute une punition », s’exprime-t-il avec une amertume encore évidente.

L’appel des Nordiques

Quand sa suspension a pris fin alors qu’il avait 25 ans, en 1972, l’AMH commençait ses activités et Québec devenait une terre d’accueil toute désignée pour tenter de se réapproprier son rêve.

« J’ai eu une vie assez mouvementée dans le hockey, et les Nordiques m’ont donné une nouvelle chance de faire ce que je voulais faire : jouer dans un circuit professionnel majeur.

« Pour moi, c’était même supérieur à la LNH sur le plan des salaires et des conditions de voyage. L’AMH a permis à tous les joueurs capables de jouer dans la LNH, mais qui n’ont jamais eu leur chance, de pouvoir se distinguer et prouver qu’ils pouvaient jouer pro », avance Blain.

Une vie dans le hockey

L’aventure dans l’AMH n’aura duré qu’une saison. Dès l’année suivante, en 1973, des conflits avec le nouvel entraîneur-chef des Nordiques et ancien gardien légendaire Jacques Plante ont fait tourner l’expérience au vinaigre.

Lire aussi  Des images en direct et une vidéo pratique révèlent les détails clés avant le lancement

Blain s’est retrouvé au sein du club-école, dans le Maine, dans un rôle qui l’a éventuellement mené à devenir joueur-entraîneur. Le dénouement s’est avéré heureux malgré tout, puisque la fibre d’entraîneur l’a gagné. Il a dirigé depuis à plusieurs niveaux dans le hockey junior et senior, ce qu’il fait toujours actuellement, dans la région de Dolbeau.

« J’ai des regrets parce que ma carrière a été sabotée par des conflits personnels, mais il n’y a rien que je ferais différemment. J’ai eu une très belle vie et une belle carrière. Je suis amplement satisfait », conclut-il sereinement.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Recent News

Editor's Pick