Les Canucks de Vancouver ont difficilement éliminé les Predators lors du sixième match de la série de premier tour entre les deux équipes, hier à Nashville, grâce aux efforts exceptionnels de deux héros inattendus.
Auteur du seul but de la rencontre, l’attaquant suisse Pius Suter a connu un bon match, obtenant plusieurs occasions de marquer avant de finalement venir à bout du gardien des «Preds», Juuse Saros, alors qu’il restait moins de deux minutes à jouer en troisième.
«Je suis devenu frustré à un certain moment donné, a avoué Suter, après le match. J’ai évacué ça rapidement et je me suis concentré sur ma prochaine présence, à faire les bonnes choses pour que ça arrive et heureusement, c’est arrivé.»
L’entraîneur des Canucks, Rick Tocchet, a dû donner une tape dans le dos de son attaquant pour qu’il ne se décourage pas.
«Pendant le match, j’ai même dit à Suter, alors qu’il restait 13 minutes en troisième, “continue, ne lâche pas, ne t’inquiète pas”, a raconté Tocchet en point de presse. Parce qu’il devenait frustré, il avait eu de bonnes chances. Je trouvais qu’il jouait très bien.»
«C’est le hockey des séries, a-t-il poursuivi. Ça peut ne pas débloquer pendant un temps, mais si tu continues à aller aux bons endroits, ça va arriver et c’est arrivé pour “Suts”. C’était un gros but gagnant pour nous.»
Dans l’inconfort
Rien n’a été simple pour Suter. Atteint au visage par un tir lors du match cinq, il a dû montrer une bonne dose de résilience pour être en mesure d’offrir une telle performance lors de la rencontre suivante. Tocchet n’a pas hésité à saluer son caractère.
«Durant la série, il était toujours autour du filet, il était dans les mêlées, il s’est fait frapper au visage quelques fois, a-t-il rappelé. Il a même eu la rondelle dans la face, est allé chez le dentiste le lendemain matin, il a mal dormi, il a dû manger de la nourriture molle. C’est être “tough”, n’est-ce pas? Il traverse des moments de douleur et c’est lui qui vient compter le but gagnant.»
«Ça m’a aidé qu’il y ait deux jours de pause entre les matchs, a commenté Suter. Beaucoup de “smoothies”, de bols, manger avec une paille.»
«On s’est bien occupé de moi, a-t-il ajouté. C’est inconfortable par moments, mais rien de trop problématique.»
Silovs, l’homme providentiel
L’autre héros inattendu fut certainement le gardien Arturs Silovs, troisième dans la hiérarchie chez les Canucks, qui se débrouille fort bien depuis trois matchs après que Thatcher Demko et Casey DeSmith furent tombés au combat en début de série.
Le Letton de 23 ans, passé par les Lions de Trois-Rivières en 2021-2022, a affiché un calme étonnant dans la victoire d’hier soir, réalisant 28 arrêts pour obtenir le blanchissage. Bizarrement, son brio ne semblait pas étonner Tocchet outre mesure.
«Un gars comme lui, tu le vois dans son comportement, a expliqué l’entraîneur. Même quand il ne jouait pas et qu’il était le troisième gardien, à l’entraînement, il travaillait son jeu, il jonglait et faisait toute sorte de routines pendant des heures dans le corridor. Tu vois que ce n’est pas trop gros pour lui, il est calme dans son filet.»
«C’est les séries de Coupe Stanley! Et ce gars-là, c’est le troisième gardien et il faut y aller, a également souligné Tocchet. Ça prend des… vous savez ce que je veux dire. Et permettre aux gars d’avoir confiance en lui. Ils sont confortables quand il est dans le but.»
Silovs, qui a déjà participé à d’importants rendez-vous avec la Lettonie à l’international, était en effet prêt mentalement pour le défi qui s’offrait à lui.
«J’avais déjà joué dans de gros matchs dans le passé, j’étais au courant de ce qui pouvait se passer, le genre de match que ça allait être, a assuré l’athlète de 23 ans. C’est une grande opportunité pour de moi de jouer pour un grand club. Saisir cette opportunité est encore mieux.»
Silovs se faisait certainement une fierté d’avoir obtenu le jeu blanc face à un vis-à-vis de renom.
«Chaque match est un contre un pour les gardiens, a-t-il imagé. C’est de voir quel gars battra l’autre. C’est un duel mental. Il laisse passer un but, alors tu as le dessus, si tu continues, tu vas gagner la bataille.»
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