Critique de Mother and Son – un drame émouvant sur les immigrants passe de la Côte d’Ivoire à Paris | Cannes 2022

Critique de Mother and Son – un drame émouvant sur les immigrants passe de la Côte d’Ivoire à Paris |  Cannes 2022

HIl s’agit d’un film sur une sorte de passage à l’âge adulte très compliqué et douloureux, ou peut-être une méditation sur le « passage à l’âge adulte » comme quelque chose qui n’arrive jamais ; il examine également la ligne de démarcation illusoire entre l’enfance et l’âge adulte, l’innocence et l’expérience, le présent et le passé.

Un fils se souvient de sa mère célibataire : ses passions capricieuses, ses petits amis, son chagrin ardent – ​​ce qu’il peut voir maintenant mais pas alors. Lui et son frère ont vécu la plus difficile des éducations avec elle, en tant qu’immigrants de Côte d’Ivoire dans la France des années 1990 (deux autres frères ont été mystérieusement laissés pour compte). C’est un récit qui s’achèvera par la rencontre mère et fils adultes, bien que ces deux êtres ne pourront peut-être jamais se voir comme tels ; ne jamais être en mesure de décider si c’est un moment d’adulte pour le pardon ou l’accusation, ou si le fardeau du silence imposé par l’amour a finalement été levé.

Rose (superbement interprétée par Annabelle Lengronne) est une jeune femme venue d’Abidjan pour vivre à Paris avec ses deux garçons pétillants, Jean et Ernest, interprétés tout petits par Sidy Fofana et Milan Doucansi, puis ados par Stéphane Bak et Kenzo Sambin. Ils restent tous dans l’appartement exigu d’un parent, qui est presque dès le départ irrité par l’attitude sarcastique, ingrate et «princesse» de Rose, et par le fait qu’elle se moque de l’homme apparemment gentil mais autoritaire avec qui elle place Rose, qui porte le nom sinistre de Jules César (Jean-Christophe Folly). Il était – miraculeusement – ​​prêt à prendre une femme avec deux enfants.

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Au lieu de cela, Rose sort avec des gars blancs qu’elle rencontre dans le cadre de son travail de nettoyage de chambres d’hôtel, et le ton a peut-être été donné ici par l’hôtelier lui-même, qui, dans une séquence amusante et bizarre, invite son personnel à un week-end de «retraite de liaison» quelque peu dissolue à sa propriété de campagne. Il y a d’abord l’ouvrier du bâtiment Malick (Majd Mastoura) puis Thierry (Thibaut Evrard), un homme mûr plus réfléchi (soi-disant séparé de sa femme) avec qui Rose emmène les garçons vivre à Rouen. Mais dès le départ, c’est une famille fracturée : Thierry est absent pour de longues périodes et Rose aussi, qui travaille à Paris. Au départ c’est Jean qui est le gamin prometteur : un garçon avec l’ambition d’être pilote de ligne. C’est pourtant Ernest qui à l’âge adulte (incarné par Ahmed Sylla) accèdera à un statut insoupçonné à Paris, bien que harcelé par des flics racistes qui l’appellent “Président Obama”.

L’histoire de Rose est celle de quelqu’un qui se demande si elle doit s’installer – c’est-à-dire se contenter d’un homme qui subviendra à ses besoins en tant que mari – ou se rebeller contre toute l’idée. Ses garçons se demandent aussi comment diable ils peuvent s’installer : quelle place y a-t-il pour eux ici, d’autant plus que toute l’existence de Rose est en fait si instable ? Est-ce que Rose les a gâchés, les a laissés tomber ou a-t-elle simplement fait de son mieux en tant qu’individu imparfait qui leur a au moins présenté l’exemple de quelqu’un qui voulait survivre?

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Quand ils sont petits, Rose leur dit de ne jamais pleurer, qu’ils ne doivent pleurer que dans leur tête. L’opinion reçue, bien sûr, serait que Rose a tort. Mais être ouvert sur ses émotions est-il quelque chose que seuls les Français aisés de la classe moyenne peuvent se permettre ? Le film retrace les existences d’Ernest et Jean alors qu’ils négocient des pièges similaires à ceux auxquels leur mère a été confrontée, bien qu’avec certains avantages qu’elle leur a assurés. La lutte parallèle continue et le courage sans prétention de tous les trois est émouvant.

Mère et fils à l’affiche du festival de Cannes.

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