Photographe professionnelle depuis 20 ans, Caitlin Cronenberg a décidé de suivre les traces de son illustre père ainsi que de son frère en passant pour la première fois derrière une caméra de cinéma et en dirigeant Jay Baruchel et Emily Hampshire dans un film de fin du monde.
La planète est dans un tel état que 20% de la population doit disparaître. Le gouvernement lance donc un appel aux volontaires, et c’est à ce moment que l’on se joint à la famille York. Charles (Peter Gallagher), le père, a convoqué ses enfants, Jared (Jay Baruchel dans un rôle dramatique qui lui sied parfaitement), Rachel (Emily Hampshire) et Ashley (Alanna Bale) afin de leur annoncer qu’il compte se faire euthanasier. Et puisque la cinéaste est une Cronenberg, on se doute bien que le tout va virer au cauchemar.
Plus Humainécrit par le producteur Michael Sparaga est aussi une comédie féroce sur les pouvoirs spéciaux du gouvernement, l’omniprésence de la bureaucratie, la perte de certaines libertés individuelles et l’absurdité de la condition humaine.
«C’est un film tellement drôle! C’est pour cette raison que j’ai décidé de le réaliser quand Michael m’a envoyé le scénario en me le proposant. Le ton était parfaitement juste. Tout me plaisait, c’était drôle, sombre et violent. Mais j’y ai aussi trouvé des concepts novateurs. J’ai lu des quantités phénoménales de scénarios sans jamais en trouver un qui me plaise», a-t-elle confié à l’Agence QMI.
«Dès que nous avons su que nous pourrions faire le film, que nous avions trouvé le financement, je me suis mise à la distribution des rôles. Emily Hampshire est la première que j’ai contactée… par message texte! Nous sommes amies et nous nous connaissons depuis tellement longtemps que c’était facile de lui demander de jouer dans Humain.»
Jay Baruchel, bien connu pour ses rôles comiques, est ici utilisé à contre-emploi, un fait que Caitlin Cronenberg a particulièrement aimé. «Il est tellement détestable dans ce rôle. Il a adoré jouer Jared, ça le change de qui il est et des rôles qu’il tient habituellement! Et c’était très drôle!»
Des échos de pandémie…
Bien qu’il ait été écrit avant la pandémie, Humain en comporte des références d’autant plus évidentes qu’elles sont abordées avec un humour noir, mordant et cynique.
«Nous n’avons rien changé. Consciemment ou inconsciemment, le fait d’avoir tenté de mener une vie aussi normale que possible dans des circonstances extraordinaires a forcément eu un impact sur la manière dont nous avons abordé Humain. Quand on pense à la manière dont les corporations privées ont répondu à la pandémie, notamment en se mettant à vendre des masques pour les enfants ou de nous faire le plus peur possible, cette peur était quelque chose que nous voulions explorer», a-t-elle indiqué.
Lorsqu’on lui demande, avec la sortie récente de Guerre civile ainsi que celle, simultanée, de La grande maréesi on assiste à une nouvelle catégorie de films, soit des films post-pandémie qui en traitent sans jamais aborder le sujet frontalement, Caitlin Cronenberg livre ses réflexions.
«Je crois qu’il serait malhonnête, en tant qu’artiste, de prétendre qu’on n’est pas influencé par le monde qui nous entoure. D’une certaine manière, notre art est teinté par ce que nous venons de vivre. On ne peut pas avoir vécu la pandémie sans en avoir absorbé les leçons et sans vouloir les exprimer après dans son art.»
Humain fait rire et réfléchir les cinéphiles dès le 26 avril.