Justice est de retour sur disque après huit ans d’attente

Xavier de Rosnay et Gaspard Augé aiment prendre leur temps pour bien faire les choses. Huit ans après la sortie de Femmeleur duo électro Justice revient avec un très attendu quatrième album, Hyperdrame. Et l’attente en a valu la peine. Le Journal s’est entretenu avec les deux musiciens.

Vous avez donné deux concerts au populaire festival californien Coachella dans les derniers jours. Comment cela s’est-il passé?

Xavier de Rosnay: «C’était bien. C’était un peu stressant pour nous, parce que c’étaient les premiers concerts depuis six ans. On s’est préparé pendant six mois. Mais on peut se préparer aussi longtemps qu’on veut dans un environnement contrôlé, dès qu’on joue en situation réelle, tout est différent. La première [12 avril] s’est bien passée, mais on était vraiment hyper concentrés et pas très détendus. Et pour la deuxième [19 avril]on était un tout petit peu plus relax. On a eu l’impression de notre côté que c’était encore mieux que le premier week-end.»

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour sortir un nouvel album depuis Femme en 2016 ?

Xavier: «On n’a pas attendu, en fait. On a tourné avec l’album Femme jusqu’à la fin 2018. En 2019, on a fait IRIS [A Space Opera by Justice]qui était sur la tournée. En 2019, Gaspard a bossé sur son album solo. On a recommencé à travailler ensemble en 2020. On a passé trois ans et demi sur Hyperdrame. Et nous revoilà. Ce n’est pas qu’on a attendu, mais c’est juste le temps de bien faire les choses.»

L’album compte deux collaborations avec Tame Impala. Pourquoi vouliez-vous travailler avec Kevin Parker?

Xavier: «On écoute Tame Impala depuis vraiment le tout début et ça fait longtemps qu’on se dit que ce serait une collaboration naturelle. Même si Tame Impala est très différent de Justice, on entend une sensibilité commune. Je pense que ça fait depuis Éléphant [sur l’album Lonerism, en 2012] qu’on se dit que ça pourrait marcher de manière assez fluide, que sa voix marcherait bien sur notre musique, sans effort.»

On peut aussi entendre les participations de Thundercat, Miguel, Rimon, The Flints et Connan Mockasin sur d’autres pièces. Avez-vous travaillé à distance avec tout ce monde?

Xavier: «Oh non. On était toujours ensemble dans la même pièce pour faire les morceaux, pour les écrire. Le seul avec qui on n’a pas pu le faire physiquement ensemble, c’était Connan, parce qu’il était en Nouvelle-Zélande, un peu éloigné de tout. Mais tous les autres, on allait les voir et on passait du temps avec eux. Les morceaux avec Kevin [Parker]on les a faits sur un an et demi ou deux. On se voyait quelques jours, on se séparait et on se revoyait six mois plus tard. […] Être ensemble physiquement, quand c’est possible, on voulait le faire. Ça change absolument tout.»

Xavier: «La raison pour laquelle on les a tous appelés, c’est qu’on aime leur voix, on aime leur musique. On aime aussi ce qu’ils représentent. Même s’il y en a qui sont très gros et d’autres plus confidentiels, ils sont tous très autonomes. Ils représentent une espèce d’indépendance.»

Gaspard Augé: «Ce sont tous un peu des résistants, chacun dans leur genre. Miguel aussi, qui est plus R&B. C’est une sorte d’OVNI dans le monde du R&B aussi. Ce sont des gens très inspirants et encourageants.»

Vous allez venir nous voir cet été au festival Osheaga, à Montréal. Vous êtes venus souvent jouer ici dans le passé. Avez-vous un attachement particulier pour le public québécois?

Gaspard Augé: «On adore venir à Montréal. C’est toujours un plaisir. Je me suis fait un ami qui vient de Montréal et il m’a vraiment donné envie d’y revenir. Son personnage, son accent et son énergie m’ont donné envie de retourner au Québec au plus vite.»

L’album Hyperdramede Justice, est sur le marché. Le groupe sera en concert le 4 août au festival Osheaga. justice.church