On the Adamant review – Berlin winner propose art and soul à bord d’une crèche parisienne flottante | Festival du film de Berlin 2023

On the Adamant review – Berlin winner propose art and soul à bord d’une crèche parisienne flottante |  Festival du film de Berlin 2023

JLe jury berlinois de Kristen Stewart a décerné son premier prix, l’Ours d’or, à cet excellent film du réalisateur français de 72 ans et lion du cinéma documentaire, Nicolas Philibert. Son film est compatissant, intelligent et finement observé ; il s’agit d’un monument parisien qui n’existe que depuis 13 ans mais dont les touristes et tous ceux qui s’intéressent à la santé mentale devraient vraiment venir s’émerveiller. L’Adamant est une crèche flottante pour personnes atteintes de troubles mentaux, amarrée en permanence sur la Seine juste à côté du pont Charles de Gaulle. La conception est à moitié bateau fluvial des joueurs du Mississippi, à moitié studio d’art, avec un système élégant de fenêtres à persiennes à ouverture automatique qui tirent le meilleur parti de la lumière du jour. Le personnel offre des conseils et de l’art-thérapie à travers la musique, la peinture, l’artisanat, la littérature et le cinéma. L’Adamant organise son propre festival du film annuel pour lequel les patients choisissent les films. Il y a aussi un café et un bar.

Le nom du navire, l’Adamant, est curieusement démodé, comme l’appeler le Fighting Temeraire. Mais c’est approprié. Tous les acteurs sont déterminés à ce que l’État français protège cette approche respectueuse et collégiale qui traite les patients comme des êtres humains.

Le film commence par un décor fascinant, voire sensationnel : un patient, François, chante la chanson pop de 1979 La Bombe Humaine du groupe français Téléphone. Son visage est tendu et hésitant, mais sa prestation est passionnée et brillante – c’est un exemple d ‘«art brut», une effusion d’émotion et de talent incroyablement réelle qui est en partie occultée par ses problèmes mais aussi, dans un certain sens, approfondie et qui leur donne un sens. Plus tard, cet homme dira à Philibert qu’il est reconnaissant pour les thérapies basées sur l’art – mais encore plus pour ses médicaments, sans lesquels il délirerait qu’il était Jésus et se jetterait dans la Seine.

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D’autres patients reçoivent des thérapies comparables par le dessin, la peinture et la photographie. Une ancienne patiente propose même d’animer elle-même des cours axés sur le mouvement pour les patients, bien que Philibert nous montre que le personnel, même avant-gardiste, se sent clairement un peu frileux face à cette évolution. Un autre patient, cinéphile, parle avec éloquence de Jean Gabin et de Lino Ventura et dit de ses confrères : « Vous avez ici des acteurs qui ne savent pas qu’ils sont acteurs. Ce n’est pas médical. Ce sont des acteurs sans s’en rendre compte.

Philibert est un réalisateur qui s’est intéressé au philosophe Michel Foucault. En regardant ce documentaire, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il devait avoir, quelque part au fond de sa tête, l’image de la « nef des fous » de l’Histoire de la folie de Foucault, ainsi que son travail sur le poème du XVe siècle de ce nom par Sebastian Brant, une satire platonicienne que Foucault a réinterprétée avec influence comme l’image clé de la folie pré-Lumières, des fous autorisés à errer ou à flotter où ils voulaient, avant que l’âge rationnel de la surveillance punitive ne décrète qu’ils devraient être confinés et étudiés .

L’Adamant est très différent : un non-navire de non-fous. Le fait qu’il flotte (bien qu’il soit amarré) signale qu’il est quelque peu en dehors des bâtiments traditionnels et des institutions psychiatriques. Sa clientèle-patients sont des visiteurs d’un jour; à la fin des sessions, ils retournent dans leurs résidences et auberges. Ils sont traités comme des étudiants même si, comme le dit François, c’est le monde hors caméra des médicaments qui rend cela possible. Pourtant, il y a un doux et très heureux sentiment de liberté et de possibilité à bord de l’Adamant, et il y a énormément de chaleur, de sympathie et de curiosité humaine dans ce film.

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Sur l’Adamant projeté au festival du film de Berlin.

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