Revue du festival supersonique 2022 – joie et fureur d’une communauté musicale inspirante | Musique

Revue du festival supersonique 2022 – joie et fureur d’une communauté musicale inspirante |  Musique

UNÀ la fin d’une semaine horrible dans la politique britannique, il n’y a rien de mieux qu’un moshpit en sueur dans un entrepôt de Digbeth vibré par la musique de basse colossale du Bug, exorcisant la rage à travers la fureur de MC Flowdan. Il s’agit de la première nuit du festival Supersonic de Birmingham, leur premier depuis 2019, promettant une sortie, une récupération et une reconstruction grâce à une combinaison de métal et de musique expérimentale.

Il s’ouvre vendredi avec le héraut euphorique du violoniste Rakhi Singh jouant le Lad de Julia Wolfe, à l’origine pour neuf cornemuses, brillamment transposé au violon. Plus tard, Blue Ruth, punk avec matériel électronique de Birmingham, chevauche le grand système de son, avec son électro brute mi-punk, mi-Suicide.

L’artiste bristolian Grove lui vole alors la vedette, biquant les styles issus des lignées rave et reggae de leur ville et les rendant, comme on dit, « un peu diaboliques et un peu sexy ». La politique radicale est livrée avec malice et fanfaronnade et donne le ton pour le week-end à venir : ils font chanter la foule pour la tête de leurs propriétaires et MC une version junglist inspirée de Girls Aloud’s Sound of the Underground. Le Bug déclenche un incendie qui ne se propage pas immédiatement – la foule est prudente et les appels de Flowdan restent sans réponse – mais par le refrain de Function (“nous essayons juste de fonctionner !”), quelque chose éclate : la sueur coule, des bières sont lancées et une fosse se forme. C’est un endroit où laisser la douleur et la frustration.

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Un rugissement sexy et moite… Buñuel. Photographie : Sam Frank Wood

Le programme de samedi reprend l’héritage heavy metal de la ville, avec des guitares plongées dans le sirop et la boue, du doomgaze de Nadja associé à des vidéos de chat réconfortantes, aux strates plus profondes extraites des riffs élargis de Bismuth. Alors que la chaleur de la journée meurt, le rugissement sexy et en sueur du groupe de noise-rock italien Buñuel fait monter l’énergie, puis la marée passe de la catharsis à la guérison avec le disco death metal à la limite de l’absurde du duo finlandais (et du projet parallèle Circle) Pharaoh Overlord avec le leader d’Isis Aaron Turner, dont le grondement de la mort sur des guitares étincelantes et des rythmes verrouillés est ce qu’un Brummie aux cheveux longs à côté de moi dans la foule se délecte de “happy death metal!”

La restauration de dimanche commence par une séance de doom yoga aux chandelles avec la chorale NYX, des mouvements doux nous réalignant pour recevoir des voix en cascade. Ensuite, Shovel Dance Collective se réapproprie le folk britannique, avec des mélanges de travail et la résolution agréable d’une chanson de marin macabre. Paul Purgas fait trembler les balustrades des balcons avec des impulsions brûlées, des sifflements de bande et des sirènes hurlantes, et à Jerusalem in My Heart, les empattements décoratifs du oud de Radwan Ghazi Moumneh sont flanqués de projections de 35 mm de parois rocheuses.

Le triple titre du dimanche soir du duo de doom metal Divide and Dissolve, le furieux noise de Bristol Harrga et les rockeurs finlandais Circle avec Richard Dawson de Newcastle rendent la politique du festival évidente. Divide and Dissolve entrecoupe leur set de discours sur la décolonisation, tandis que Circle et Dawson proposent une pensée écologique et des hymnes hymnes tirés de leur album Henki, avec des récits sur la botanique et le temps géologique profond. Pour tous les sonic doom du festival, le message répété est d’espoir et de changement : Supersonic n’est pas seulement un festival de musique, mais un site de résistance et de communauté, une utopie devenue brièvement réalité. Comme l’a dit Takiaya Reed de Divide and Dissolve dans son Q&A : “Nous travaillons toujours ensemble.”

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