La Cour européenne entendra une affaire contre la répression du gouvernement français contre les travailleuses du sexe

La Cour européenne entendra une affaire contre la répression du gouvernement français contre les travailleuses du sexe

La Cour européenne des droits de l’homme entendra un appel contre les lois qui criminalisent les travailleuses du sexe.

Une plainte déposée par des travailleuses du sexe contre la criminalisation de leur profession par le gouvernement français a été acceptée par la Cour européenne des droits de l’homme, marquant un moment charnière pour les droits des travailleuses du sexe sur le continent.

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Au total, 261 travailleuses du sexe migrantes, queer et féminines ont déposé une plainte en 2019, qui a été approuvée par la majorité du tribunal.

Cette décision intervient un jour après qu’une motion visant à criminaliser la profession dans tous les États membres de l’UE a été soumise au vote du parlement du bloc.

Le tribunal a jugé que les plaignants peuvent être considérés comme victimes de discrimination et de violences, incitées par une loi introduite par le gouvernement français en 2016 contre « l’achat de sexe ».

Les clients peuvent être condamnés à une amende allant jusqu’à 1 500 € s’ils sont arrêtés et doivent suivre des cours sur les méfaits de la prostitution.

Rejetant l’exception d’irrecevabilité du gouvernement français, le tribunal a invoqué l’article 34 de la Convention européenne des droits de l’homme pour déposer l’affaire.

L’article 34 de la CEDH facilite « les requêtes de toute personne, organisation non gouvernementale ou groupe d’individus » qui se déclare victime d’une violation par l’une des « Hautes Parties contractantes des droits ».

Les travailleuses du sexe ont déclaré avoir été contraintes de travailler dans des endroits isolés et dangereux après que la loi ait criminalisé leurs clients, selon l’organisation humanitaire Médecins du Monde.

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Plus de dix travailleuses du sexe auraient été assassinées dans les six mois qui ont suivi la répression en France en 2019, et plusieurs cas de brutalités policières auraient été visant elles.

« Des recherches crédibles montrent systématiquement que la criminalisation augmente les agressions physiques, les violences sexuelles et les abus policiers contre les personnes qui vendent du sexe », a déclaré Erin Kilbride, chercheuse sur les droits des femmes et les droits LGBT à Human Rights Watch.

Malgré les appels à la décriminalisation lancés par les agences des Nations Unies et plusieurs ONG et les luttes constantes des travailleuses du sexe depuis l’entrée en vigueur de la loi, le gouvernement français a toujours maintenu sa position, affirmant que la loi vise à protéger les femmes exploitées.

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