Le roi Charles et Liz Truss relèvent le défi de défendre la britannicité

Le roi Charles et Liz Truss relèvent le défi de défendre la britannicité

Les célébrations de la vie de la reine Elizabeth II sont principalement axées sur sa place en tant que symbole du devoir apolitique. Mais il y a une autre valeur que le monarque a imprégnée avant toutes les autres : la britannicité. La longue vie de service public de la reine a été consacrée et étroitement liée aux liens du Royaume-Uni.

Sa mort à Balmoral, la maison des Highlands citée comme son endroit le plus heureux, et les étapes ultérieures du deuil symbolisent la façon dont elle a franchi le fossé entre l’Écosse et l’Angleterre. Des tracteurs qui bordent la campagne de l’Aberdeenshire aux vastes foules saluant l’arrivée de son cercueil à Édimbourg, il y a eu de nombreux signes de ce qu’elle signifiait pour de nombreux Écossais.

Les nationalistes écossais diront qu’Elizabeth était aussi la reine d’Écosse ; qu’en cas d’indépendance, elle resterait chef de l’Etat. Mais c’est oublier à quel point elle ressentait vivement la présence de l’Irlande du Nord, du Pays de Galles et de l’Écosse, ainsi que de l’Angleterre, au Royaume-Uni.

Lors du référendum de 2014 sur l’indépendance de l’Écosse, la reine a pris ce qui aurait pu être le plus grand risque politique de sa vie lorsqu’elle a exhorté les passants à l’extérieur d’un service religieux à “réfléchir très attentivement à l’avenir”. C’était une intervention soigneusement chorégraphiée, planifiée depuis des mois et qui avait plus de poids que celle de n’importe quel politicien. Sans aucun doute, elle a aidé à sauver le syndicat.

Mais la menace d’une rupture n’a pas disparu. Le parti national écossais au pouvoir est peut-être en difficulté dans les sondages, mais sa marche vers un autre référendum se poursuit, avec une contestation judiciaire imminente sur la tenue d’un vote. Le roi Charles ne voudra pas être le monarque qui voit son pays s’effondrer, mais la question se posera probablement à nouveau d’ici trois ans.

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La situation politique de Westminster a exacerbé les tensions. Le Brexit a mis en évidence les politiques divergentes des quatre nations. Et Boris Johnson était un Premier ministre particulièrement impopulaire en Écosse. Avant la fin de son mandat de premier ministre, son impopularité nette était de -71, contre +12 pour le premier ministre écossais Nicola Sturgeon. Sous sa direction, le parti conservateur écossais a chuté à la troisième place dans les sondages d’opinion.

Même sans Johnson, Truss et le roi doivent faire face à la longue tendance vers l’indépendance. La démographie écossaise penche fortement vers la sécession, qui est favorisée par les jeunes électeurs. Et de son parlement à ses forces de police, un État écossais indépendant de jure est en train de se former avant qu’un vote de facto ne le consacre. Les changements démographiques mettent également à rude épreuve les liens de la britannicité. Depuis l’accession d’Elizabeth II au trône, la population écossaise a augmenté d’environ 7 %. Au cours de la même période, celle de l’Angleterre a augmenté de 37 %.

Tous les Britanniques sont confrontés au coup du lapin. Cette fois la semaine dernière, Elizabeth II et Johnson ont dirigé le Royaume-Uni. Maintenant, c’est Charles III et Liz Truss. La nouvelle première ministre n’est guère plus populaire en Écosse que son prédécesseur, mais elle arrive avec moins de bagages. Son style de gouvernement diligent pourrait trouver plus de faveur que le chaos de Johnson. A minima, elle doit souligner les lacunes du bilan du SNP.

Le nouveau leadership national et politique est une opportunité de renouveau. Sauver la place de l’Ecosse au Royaume-Uni sera plus difficile que la plupart des politiciens aiment l’admettre. Cela nécessite un message positif de réforme intérieure et un argument cohérent selon lequel les défis auxquels les nations sont confrontées sont mieux relevés dans le cadre d’une entité plus grande.

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Avec la mort de la reine, il y a un risque que la britannicité l’accompagne. Aucun autre événement des temps modernes n’a rapproché l’Ecosse et l’Angleterre. Mais il y a une lueur d’espoir que de nouveaux liens de syndicalisme pourraient émerger et que les Écossais pourraient se montrer réceptifs à l’offre de quelque chose de nouveau. Il incombe maintenant au gouvernement Truss de le trouver.

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