Deux condamnés à mort au Japon poursuivent le gouvernement, affirmant que la pratique consistant à n’informer les détenus de l’heure de leur exécution que quelques heures à l’avance est « inhumaine », ont rapporté les médias locaux.
Les prisonniers demandent des changements et demandent réparation.
La peine capitale au Japon est pratiquée par pendaison, et la pratique consistant à informer les détenus quelques heures seulement avant l’exécution de la peine a longtemps été décriée par les organisations internationales de défense des droits humains pour le stress qu’elle exerce sur les prisonniers.
Jeudi, dans ce qui semble être une première, deux prisonniers condamnés à mort ont déposé une plainte devant un tribunal de district de la ville occidentale d’Osaka, affirmant que cette pratique était illégale car elle ne laissait pas aux prisonniers le temps de déposer une objection, exigeant la pratique soit changée et demande 22 millions de yens (194 000 $) en compensation, a rapporté vendredi l’agence de presse Kyodo.
« Les condamnés à mort vivent chaque matin dans la peur que ce jour soit leur dernier », a déclaré un avocat des plaignants, cité par l’agence. “C’est extrêmement inhumain.”
L’avocat des plaignants a déclaré qu’aucune loi n’obligeait les prisonniers à être informés de leur exécution uniquement le jour même et que cette pratique était contraire au code pénal, a rapporté Kyodo.
Les avocats en charge de l’affaire n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter lorsqu’ils ont été contactés par Reuters. Un porte-parole du ministère de la Justice a refusé de commenter l’affaire ou la manière dont la peine de mort est appliquée.
La peine de mort est généralement imposée pour les meurtres au Japon, et la peine capitale bénéficie d’un soutien public extrêmement élevé. Aucune exécution n’a eu lieu au Japon en 2020 – la première année sans exécution depuis 2011 – et aucune n’a encore eu lieu en 2021.
Environ 110 personnes sont dans le couloir de la mort au Japon, selon les médias locaux. Le ministère de la Justice n’a pas été en mesure de confirmer immédiatement les chiffres.
