Nikki Haley, l’ancienne envoyée américaine auprès des Nations Unies, annoncera mercredi la suspension de sa candidature à la présidentielle, a rapporté Reuters, citant des sources. Cela signifie que Donald Trump obtiendra l’investiture républicaine et affrontera le président démocrate sortant Joe Biden lors des élections de novembre. Haley prononcera un discours à 10 heures locales (15 heures GMT) pour expliquer sa décision, mais elle ne soutiendra personne pour l’instant, a déclaré une source citée par Reuters. Elle demandera à Trump de rechercher le soutien de ses partisans, qui comprennent de nombreux républicains modérés et électeurs indépendants, a ajouté la source.
Haley ne parvient pas à entamer la popularité de Trump
La décision de Haley intervient après le Super Tuesday, lorsqu’elle a perdu contre Trump dans 14 des 15 États. Haley a été la dernière rivale républicaine de Trump, mais elle n’a jamais posé de défi sérieux à l’ancien président, qui reste populaire parmi la base du parti malgré ses problèmes juridiques.
L’élection sera une répétition de 2020, lorsque Trump et Biden, tous deux âgés de plus de 70 ans, se sont affrontés. Peu d’Américains sont enthousiasmés par ce scénario. Les sondages d’opinion montrent que les deux candidats ont de faibles taux d’approbation.
L’élection risque de susciter de grandes divisions dans un pays déjà polarisé sur le plan politique. Biden a présenté Trump comme une menace pour la démocratie, tandis que Trump a continué de prétendre à tort qu’il avait gagné en 2020.
Haley, 52 ans, avait attiré de riches donateurs qui voulaient empêcher Trump de remporter une troisième nomination républicaine, surtout après avoir impressionné dans les débats que Trump a ignorés. Mais elle n’a pas réussi à convaincre suffisamment d’électeurs conservateurs, restés fidèles à Trump.
Cependant, sa meilleure performance parmi les républicains modérés et les indépendants – elle a remporté la majorité des électeurs non affiliés dans le New Hampshire et a obtenu près de 40 % des voix en Caroline du Sud – a montré à quel point le style politique agressif de Trump pourrait lui nuire lors des élections générales.
Le 3 mars, elle a remporté les primaires de Washington avec 62,9 % des voix, contre 33,2 % pour Trump. Mardi, sa seule victoire a eu lieu dans le Vermont, un petit État fortement démocrate.
Biden est confronté à un problème d’âge, Trump à des problèmes juridiques
Biden a ses propres problèmes, notamment son âge. Un sondage Reuters/Ipsos de février a révélé que les trois quarts des personnes interrogées pensaient qu’il était trop vieux pour travailler au gouvernement, alors qu’il était déjà le président américain le plus âgé de tous les temps.
Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, a été l’une des premières républicaines à rejoindre la course en février 2023, mais elle n’a pas retenu beaucoup d’attention jusqu’à ce qu’elle brille dans les débats plus tard dans l’année.
Elle s’est concentrée sur son expérience en matière de politique étrangère, en adoptant une position ferme à l’égard de la Chine et de la Russie et en soutenant fermement l’aide à l’Ukraine, une position qui allait à l’encontre de l’isolationnisme de Trump.
Mais elle hésitait à rompre complètement avec son ancien patron – elle était l’ambassadrice de Trump à l’ONU – malgré ses quatre inculpations et ses deux destitutions. Trump ne s’est pas retenu, insultant souvent son intelligence et son héritage indien.
Ce n’est qu’au cours des derniers mois de sa campagne que Haley a commencé à se battre contre Trump, remettant en question sa santé mentale, le traitant de menteur et disant qu’il avait trop peur pour débattre avec elle. Au cours des dernières semaines de la campagne, elle est devenue chef de la faction anti-Trump du parti, un changement radical pour quelqu’un qui avait fait l’éloge de l’ancien président dans ses discours.
Néanmoins, elle a déclaré qu’elle gracierait Trump s’il était reconnu coupable dans l’une des affaires pénales auxquelles il est confronté, une position qu’elle n’a jamais changée.
