Rolls-Royce obtient le soutien du Qatar pour un projet de mini réacteur nucléaire

Le Qatar investira 85 millions de livres sterling dans un programme mené par Rolls-Royce pour construire une nouvelle génération de réacteurs nucléaires plus petits, dans le cadre des efforts du Royaume-Uni pour atteindre ses objectifs de zéro carbone net 2050.

L’investissement du fonds souverain de l’État du Golfe donne un coup de fouet au programme, qui vise à développer un petit réacteur nucléaire de conception britannique à construire dans des usines puis à assembler sur place, réduisant ainsi les risques et les coûts énormes de construction de grands centrales nucléaires.

Les ministres britanniques ont annoncé le mois dernier qu’ils allaient consacrer 210 millions de livres sterling de subventions au programme dirigé par Rolls-Royce après que le constructeur de moteurs d’avion a déclaré avoir reçu 145 millions de livres sterling d’investissement de la part de deux bailleurs de fonds du secteur privé. Rolls-Royce investit 50 millions de livres sterling.

Aux termes du dernier accord, le Qatar investira 85 millions de livres sterling dans le consortium, Rolls-Royce Small Modular Reactor, pour une participation de 10 %.

La société énergétique américaine Exelon Generation et BNF Resources, un véhicule d’investissement soutenu par des membres de la riche famille française Perrodo, détiendront 20 pour cent. Rolls-Royce, qui a développé l’activité SMR au cours des six dernières années, détiendra les 70 pour cent restants.

Le soutien qatari aidera le consortium à financer sa conception tout au long des deux premières étapes du processus réglementaire rigoureux du Royaume-Uni pour l’évaluation des réacteurs nucléaires, qui devrait prendre environ quatre ans. Rolls-Royce espère construire le premier SMR au début de la prochaine décennie.

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La conception de Rolls-Royce a une capacité de production de 470 MW, ce qui est faible par rapport à Hinkley Point C, une centrale nucléaire à deux réacteurs de 3,2 GW en construction à Somerset, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Mais sa capacité n’est pas loin de certaines des premières centrales nucléaires de Grande-Bretagne.

Le gouvernement s’est engagé à soutenir les centrales nucléaires à petite et à grande échelle dans le cadre de plans visant à créer des emplois et à répondre à la future demande d’électricité, qui devrait doubler d’ici 2050. D’autres pays, dont les États-Unis et la France, développent des SMR.

Cependant, les sceptiques soutiennent que le petit réacteur nucléaire de Rolls-Royce n’est pas encore prouvé et qu’il arrivera trop tard pour apporter une contribution significative à l’objectif récemment annoncé par le Royaume-Uni de réduire la production d’électricité à zéro émission de carbone d’ici 2035.

Mansoor bin Ebrahim Al-Mahmoud, directeur général de la Qatar Investment Authority, a déclaré que le fonds “investissait dans la transition énergétique et finançait les technologies permettant la production d’électricité à faible émission de carbone”.

L’investissement du Qatar intervient après qu’il a annoncé le mois dernier qu’il s’associerait à Rolls-Royce pour construire un campus scientifique et technique au Royaume-Uni afin de développer des start-ups de technologies vertes.

L’État du Golfe, riche en gaz, a déjà une relation avec Rolls-Royce : Qatar Airways est l’un des plus gros clients pour ses réacteurs Trent.

Pour Rolls-Royce, le partenariat et le projet de petit réacteur nucléaire font partie des nombreuses initiatives qu’elle poursuit pour convaincre les investisseurs qu’elle pourrait bénéficier des efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.

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